Colin Farrell est méconnaissable dans le rôle du Pingouin, le méchant du nouveau Batman réalisé par Matt Reeves. On se prend à chercher sa présence sous le maquillage, à reconnaître son regard ou son sourire. Mais rien ne transparaît. L’acteur disparaît totalement derrière cet étrange visage. Voici comment il s’est métamorphosé afin d’affronter le Batman incarné pour la première fois par Robert Pattinson. The Batman sort en salles ce 2 mars.

La psychologie du Pingouin

Colin Farrell a commencé à parler d’Oz, alias le Pingouin, avec le réalisateur Matt Reeves en évoquant tout d’abord la psychologie du personnage. Dans The Batman, ce méchant en est encore à un stade intermédiaire de sa carrière de criminel. Il est un membre de la mafia de Gotham et dirige un club mais il est encore sous les ordres du grand patron, Carmine Falcone joué par John Turturro. Oz s’avère toutefois en très bonne voie pour devenir le Pingouin iconique de la bande dessinée.

Robert Pattinson (The Batman) et Colin Farrell (le Pingouin)

Un acteur de poids

Matt Reeves aimait le petit surpoids de Colin Farrell au moment de l’engager. Le comédien venait de finir de tourner la minisérie “The North Water” où il incarne un pêcheur de baleine. Il avait pris pas mal de kilos pour ce rôle. Le réalisateur estimait que sa silhouette était alors parfaite pour le Pingouin. Cependant, Colin Farrell ne se sentait pas bien avec ce poids en trop et devait le perdre pour des raisons de santé. Il a été catégorique et a commencé à maigrir. La magie des prothèses de corps sous son costume lui a néanmoins permis d’apparaître plus costaud et enrobé à l’écran qu’il ne l’était alors dans la vie.

Les essais

C’est dans le bureau londonien de Matt Reeves que Colin Farrell a découvert le design final du Pingouin, en voyant l’image d’un visage sur un buste d’argile brun que le chef maquilleur Mike Marino avait sculpté. C’est alors que l’acteur a réalisé la quantité de maquillage qu’il allait devoir supporter.

Le premier test de maquillage a eu lieu à Burbank, en Californie. Il a duré près de huit heures. L’équipe de Mike Marino se composait d’une dizaine de personnes : celui qui avait moulé les dents, celui qui avait conçu la perruque, celui qui avait créé les oreilles, les trois ou quatre maquilleurs qui appliquaient les six à huit différentes prothèses composant le visage… Pendant le tournage, Colin Farrell passait quatre heures chaque jour pour se glisser dans la peau du Pingouin et adopter son apparence grotesque.

Un visage particulier

Colin Farrell considère que le visage d’Oz est si marqué et si meurtri qu’il éprouve presque de la pitié pour lui. Le personnage reste assez effrayant et imposant mais il possède également quelque chose de presque sympathique. L’acteur attribue ce tour de force au génie de Mike Marino.

La voix

Le comédien a travaillé la voix et l’accent du Pingouin avec un professeur de dialecte. C’était la dernière touche afin de créer le personnage.

Un test grandeur nature

C’est seulement après avoir vu le résultat final du maquillage que Colin Farrell a vraiment trouvé le personnage. Tout est devenu clair dans sa tête au sujet du Pingouin : sa façon de bouger, de s’exprimer… Costumé et grimé, Colin Farrell est alors allé au Starbucks du coin afin de découvrir l’impact qu’il pouvait avoir sur les gens. Avec la voix du Pingouin, il a commandé un café au lait d’avoine avec deux sucrettes. Il a pu remarquer quelques regards insistants de clients intrigués par son imposant personnage. Et personne ne l’a reconnu.

Une libération

Sur le plateau de tournage, l’acteur avoue s’être réellement amusé, se sentant presque intouchable dissimulé derrière ce visage et cette apparence inédits pour lui. Il admet avoir ressenti un plaisir débridé dans cette incarnation, découvrant tout à coup une liberté absolue de mouvement, de pensée, d’expression et de sentiments.

Crédit photos : ©Warner Bros.