En adaptant au cinéma le jeu de rôle Donjons & Dragons, les scénaristes et réalisateurs Jonathan Goldstein et John Francis Daley font un pari risqué. Mais réussi. Donjons & Dragons : L’honneur des voleurs parvient à se démarquer des autres films de fantasy par son charme indéniable et sa furieuse inventivité. Il devrait à la fois satisfaire les inconditionnels du jeu et séduire les non-initiés. Le film sort en salles ce 12 avril.

Justice Smith, Sophia Lillis, Chris Pine, Michelle Rodriguez dans Donjons et dragons : L'honneur des voleurs

Justice Smith, Sophia Lillis, Chris Pine, Michelle Rodriguez

Donjons & Dragons, c’est quoi ?

Donjons & Dragons (D&D) est un jeu de rôle sur table où un groupe de personnages s’embarque pour une aventure dirigée par un meneur de jeu. Créé en 1974 par Gary Gygax et Dave Arneson, ce jeu de société évolue dans un univers d’heroic fantasy. Il s’appuie sur l’imagination et l’improvisation des participants et sur le hasard des dés.

Le meneur de jeu s’appelle le maître du donjon (MD). Il connaît la quête des personnages et le monde où elle se déroule. Il peut utiliser un récit existant ou créé son propre scénario. Le MD fait progresser l’histoire en rebondissant sur les décisions et les actions des joueurs face aux pièges et défis qu’ils rencontrent.

Chaque joueur commence par créer son personnage. Il choisit sa race (humain, elfe, nain, gnome…), sa classe (barde, druide, sorcier, guerrier…) et son nom. Il lui invente une personnalité et un passé. La valeur des caractéristiques du personnage (force, intelligence, dextérité, charisme…) est déterminée grâce aux dés. Selon sa classe, le personnage se voit attribuer un équipement (armes, armures, outils…) et de l’or.

Les personnages – au moins 2 – vivent l’aventure ensemble. Il n’y a pas de héros mais une bande d’aventuriers œuvrant dans un même but. Ils avancent dans le récit grâce aux indications du MD et à des lancers de dés qui définissent le succès ou l’échec de leurs actions.

Une partie peut durer des heures, des jours, voire des semaines.

Faut-il connaître le jeu Donjons & Dragons pour comprendre le film ?

Non. Donjons & Dragons : L’honneur des voleurs s’apprécie pour ce qu’il est : un film d’aventures et d’heroic fantasy plein d’action et d’humour. Cependant, les scénaristes et réalisateurs Jonathan Goldstein et John Francis Daley restent fidèles à l’univers de D&D et quelques subtilités peuvent échapper aux non-initiés.

Ils ont ainsi inventé une quête : une bande d’aventuriers partent à la recherche d’une relique perdue. Puis ils ont situé leur histoire dans les limites géographiques du cadre légendaire des Royaumes Oubliés, et plus précisément dans le nord de Féérune, un continent dominé par les humains. Des lieux comme Valbise (une région froide et ventée), Padhiver (une cité fortifiée), Targos (un village de pêcheurs), Rabat-Joie (une sombre prison en bordure de falaise) et Outreterre (un réseau souterrain de cavernes et de tunnels qui s’étend sous les continents) parleront donc aux fans de D&D.

Ces derniers reconnaîtront également des classes iconiques du jeu de rôle comme le barde (Chris Pine), la combattante (Michelle Rodriguez), le paladin (Regé-Jean Page), le sorcier (Justice Smith), la druidesse (Sophia Lillis) ou encore la magicienne rouge de Thay (Daisy Head). Mais aussi des races emblématiques comme les demi-elfes, les tieffelines (un humain aux larges cornes longues, courbées ou en spirales), les drakéides (un dragon humanoïde), les aarakocras (un oiseau humanoïde), et quelques créatures telles un ours-hibou et un dragon.

Michelle Rodriguez, Chris Pine, Sophia Lillis, Justice Smith dans Donjons et dragons : L'honneur des voleurs

Michelle Rodriguez, Chris Pine, Sophia Lillis, Justice Smith

Des lieux existants ont-ils inspiré les décors du film ?

Oui. Le concepteur de production anglo-américain Ray Chan s’est d’abord immergé dans l’univers de D&D. Il y a glané toutes les informations possibles sur les environnements imaginaires. Puis il a parcouru le monde à la recherche de sources d’inspiration sortant de l’ordinaire. Quelques endroits précis mais aussi des éléments bien réels lui ont permis de créer ses décors.

Le château de Padhiver : le château d’Alnwick, situé dans le comté de Northumberland, en Angleterre, et datant du 12e siècle, et divers châteaux et cathédrales du sud de la France.

Le bois de Padhiver : les imposants baobabs qui poussent dans toute l’Afrique et dont les branches s’entrecroisent et les ponts de racines vivantes que l’on trouve dans les jungles de l’Inde, près de Meghalaya.

Le village de Targos : une communauté du nord du Japon où de nombreux toits de chaume sont si pentus qu’ils ne retiennent jamais la neige.

La prison Rabat-Joie : Alcatraz et des châteaux au Royaume-Uni. Ray Chan voulait donner l’impression que la prison était taillée dans des dalles géantes de basalte avec des murs de 3 mètres d’épaisseur.

Outreterre : la forêt de pierres de Shilin, vieille de 270 millions d’années, située à Kunming, en Chine, et la Chaussée des Géants d’Irlande du Nord, constituée de quelque 40 000 colonnes massives de basalte noir émergeant de la mer.

Crédit photos : © Paramount Pictures