Gerard Butler continue dans la voie qu’il connaît encore le mieux : le film d’action où il incarne un homme ordinaire plongé dans une situation extraordinaire. Dans Mayday, le voici pilote de ligne. Son avion s’est écrasé sur une île hostile et ses passagers ont été pris en otages. A lui de les sauver. Le très efficace Mayday de Jean-François Richet sort en salles ce 25 janvier.

Gerard Butler et Mike Colter dans Mayday

Gerard Butler et Mike Colter

1 – Une implication à 100% de Gerard Butler, l’acteur…

Gerard Butler, qui incarne le pilote de ligne Brodie Torrance, a appris le fonctionnement d’un avion et d’un cockpit avant même le début du tournage. Afin d’être crédible à l’écran, il a pris des leçons de pilotage d’un Boeing 737 sur un simulateur et a pu expérimenter le scénario catastrophe du film dans un avion virtuel. Il a également étudié tout le protocole suivi par un commandant de bord avant un décollage ou pendant les situations de danger.

Gerard Butler

Le comédien a également donné de sa personne dans les scènes d’action. Le commandant Torrance affronte en effet un pirate dans une scène de combat à mains nues qui dure deux minutes et qui a été filmée en une seule prise. “Ils se balancent contre les cloisons, se renversent par-dessus des bureaux et se frappent sans cesse,” se souvient le chef cascadeur Jim Churchman. “C’est vraiment dur. Il faut garder à l’esprit que le personnage de Gerard Butler n’est pas entraîné au combat. C’est juste un type qui essaie de s’en sortir. Au cours du tournage, Gerard a tout donné, et le regarder travailler était vraiment impressionnant. Au-delà de l’aspect physique de la séquence, on ressent ses émotions, sa peur et sa détermination.”

“Jean-François et moi pensions que l’impact de la séquence serait encore plus fort si on la tournait en une seule prise,” indique le directeur de la photographie Brendan Galvin “Le tout en une journée de travail,” plaisante Gerard Butler qui a tourné cette scène le second jour du tournage de Mayday et ce six fois. “Sérieusement, cette journées a été une des plus difficiles que j’aie eues à vivre sur un tournage depuis des années. Mais je savais que ça en valait la peine.” Si la scène avait été découpée de façon traditionnelle, avec les champs et contrechamps et les plans de coupe, elle aurait demandé trois jours de tournage.

2 – … et de Gerard Butler, le producteur

Gerard Butler

En tant que producteur – via sa société G-Base, le rôle de Gerard Butler est de faciliter le travail du réalisateur. Dès la pré-production, il a ainsi voulu savoir où Jean-François Richet (Mesrine, L’Empereur de Paris) rencontrait des problèmes et il a tout fait pour les régler rapidement.

Il s’est également battu pour qu’une scène soit gardée dans Mayday. A un moment, Brodie Torrance assiste impuissant au traitement brutal des passagers par les pirates. “C’est en fait une scène que j’avais ajouté au scénario,” révèle le comédien. “Et j’ai dû me battre pour cette scène parce que le studio m’a dit : ‘Non, c’est le héros. Il ne peut pas juste regarder ce qui se passe. Il devrait y aller et faire quelque chose.” Mais Gerard Butler a expliqué aux producteurs que la scène serait bien meilleure si le personnage incarné par Mike Colter (Luke Cage, The Defenders) l’empêchait d’intervenir. “Vous voyez la taille de Mike ? S’il me plaque au sol, c’est génial. Et à la fin, je suis furieux contre lui. Je pourrais le tuer, mais ensuite je me rends compte qu’il a raison. Il utilise en fait la bonne stratégie.”

Ce n’est qu’au moment de filmer la scène que l’acteur a commencé à regretter d’avoir convaincu le studio. “Mike n’arrêtait pas de me plaquer au sol. Ce n’était donc pas vraiment la meilleure idée,” avoue-t-il. “Je suis content que tu te sois battu pour cette scène,” réplique Mike Colter. “C’était en fait un grand moment. Cela montre juste à quel point ton personnage est investi dans les passagers.”

3 – Une base de réalité

Danielle Pineda, Gerard Butler et Yoson An dans Mayday

Danielle Pineda, Gerard Butler et Yoson An

Le désir de réalisme de la production a mené l’équipe créative à situer l’intrigue dans un coin reculé de l’archipel des Philippines. Le scénariste J.P. Davis avait entendu parler de l’île de Jolo grâce à des agents des forces spéciales. “Je leur ai demandé dans quels endroits personne n’aurait envie de s’aventurer,” raconte l’auteur. “Ils m’ont répondu : ‘Dans des coins bien précis d’Indonésie et des Philippines’. On a alors fait des recherches sur l’archipel où se trouve l’île de Jolo. ” “On a toujours identifié l’Irak et l’Afghanistan dans la guerre contre le terrorisme mais on a découvert que le terrorisme sévit aussi dans de petites zones de l’Asie du Sud-Est et des Philippines,” précise Brendan Gavin. (En avril 2000, un commando de six hommes a enlevé 21 personnes sur l’île de Sipadan en Malaisie puis les a transférées sur l’île de Jolo, bastion du groupe islamiste Abu Sayyaf.)

Mayday a été essentiellement tourné à Porto Rico dont la jungle tropicale peut aisément passer pour celle de l’île de Jolo.

4 – Quand Jean-François Richet améliore le scénario

Gerard Butler et Jean-François Richet sur le tournage de Mayday

Gerard Butler et Jean-François Richet sur le tournage de Mayday

A la première lecture du scénario, Jean-François Richet a trouvé sa structure très intéressante, classique, simple – mas pas simpliste – avec des personnages bien construits. Cependant, les pirates se comportaient comme des ninjas, allant jusqu’à prendre d’assaut l’avion avec des grappins, et l’appareil était aussi maniable qu’un hélicoptère… Ce que le réalisateur trouve absurde. Il va donc démontrer à Gerard Butler qu’il faut insuffler un peu plus de crédibilité à l’histoire. L’acteur était totalement d’accord avec lui et les scénaristes Charles Cumming et J.P. Davis ont revu leur copie à partir des notes de Jean-François Richet.

Il a également cherché à supprimer le maximum de lignes de dialogues. Le réalisateur estime que le cinéma est un art de mouvement et peut se dispenser de paroles. Il peut, en effet exprimer ces dernières avec du mouvement, un regard ou une respiration.

[SPOILER] Enfin, ayant beaucoup de latitude sur le tournage, il a jouté sa patte dès qu’il y avait la phrase “Untel tue Untel”. Il a, par exemple, donné une grosse masse à Mike Colter pour qu’il se débarrasse efficacement d’un preneur d’otages, fourni un sabre au chef des pirates pour couper la tête d’un passager ou encore doté les mercenaires d’un fusil de calibre .50 qui, d’une seule balle, fait de la charpie de tout être humain… [FIN SPOILER]

5 – Un avion turbulent

Gerard Butler

L’équipe technique de Mayday a trouvé un avion du ministère de l’Education de Porto Rico. “Il était sur une piste d’atterrissage en train de rouiller sous le soleil,” souligne le producteur Marc Butan. “Notre équipe artistique l’a retapé et a même construit des moteurs pour remplacer les originaux qui avaient été vendus comme pièces détachées.” “On a eu besoin de l’avion entier car Jean-François Richet voulait déplacer la caméra du cockpit jusqu’à la queue de l’avion,” détaille la cheffe décoratrice Mailara Santana Pomales.

Le département déco a ensuite construit l’intérieur de l’avion sur un plateau de tournage. Ce décor a été placé sur une plate-forme géante qui, grâce à des vérins, pouvait se balancer de tous côtés et secouer l’avion afin de recréer sa descente chaotique jusqu’au crash. “L’avion est pris dans l’orage pendant 15 minutes et on vit les turbulences en direct avec les passagers et l’équipage,” affirme Jean-François Richet. “C’est très perturbant et ça prend aux tripes. On se sent véritablement au cœur de l’orage et dans le cockpit avec Brodie Torrance. Et on ressent la frayeur et la panique des personnages. “

“On s’est demandé comment les passagers pouvaient mourir dans un avion,” ajoute le chef cascadeur Jim Churchman. “Comment faire croire aux gens que l’avion bouge si violemment que ces secousses peuvent tuer des passagers ? Et puis, comment assurer la sécurité des acteurs incarnant ces passagers et l’équipage, alors que l’avion est secoué si brutalement ? On a trouvé quelques méthodes assez originales pour y parvenir. Mais cela restait un sacré défi, car tout ce qu’on devait faire nécessitait beaucoup de précision.”

Crédit photos : © Metropolitan FilmExport