Mon héroïne raconte l’histoire d’une Rouennaise de 20 ans qui rêve de réaliser des films. Un de ses projets fous est de partir à New York afin de donner son scénario à son idole, Julia Roberts. Ce récit s’inspire de la vie de la réalisatrice et scénariste du film, Noémie Lefort. Il montre une jeune femme qui croit en ses rêves et qui va jusqu’au bout pour les concrétiser. Mon héroïne sort en salles ce 14 décembre. [SPOILERS]

Alex (Chloé Jouannet) rêve de réaliser des films avec Julia Roberts

Un projet fou

En 2001, Noémie Lefort a 20 ans. Elle étudie le cinéma à Rouen. Elle rêve de réaliser des films avec son idole, Julia Roberts. Comme projet de fin d’études, elle a mis en scène un court-métrage : Calling Julie Roberts. Il raconte l’histoire d’une jeune fille de 20 ans qui veut donner son scénario à la star américaine. Dans la vraie vie, Noémie est partie à New York sur un coup de tête afin de remettre son court à Julia Roberts.

Arrivée dans la Grosse Pomme, Noémie a appelé la société de production de la comédienne, Shoelace Productions. Elle est tombée sur Théa de Sousa, la chef scénariste. Le travail de cette dernière consiste à lire des scripts pour trouver des projets que Julia Roberts puisse interpréter ou produire. La jeune femme a répondu à Noémie : “This is not the way we do things” (“Ce n’est pas comme ça que nous faisons les choses”). Mais elle n’a pas eu le cœur de lui dire non et elle lui a donné rendez-vous. “J’ai dû enfreindre une dizaine de règles en lui disant de passer, en lui donnant l’adresse et en acceptant qu’elle apporte quelque chose, sans être représentée par un agent ou un avocat,” confie Théa. “Vous pouvez vous attirer des ennuis légaux en acceptant du matériel non sollicité.”

La réalisatrice et scénariste Noémie Lefort

Une rencontre décisive

Le lendemain, l’apprentie réalisatrice s’est présentée à Shoelace Productions. “Dans l’ascenseur, je ne rigolais pas du tout,” avoue Noémie. “J’étais étudiante en cinéma et j’avais juste fait un court-métrage pour lequel j’avais, en plus, piraté les films de Julia Roberts.” Son petit film de 6 minutes contenait des plans et des répliques des films de Julia Roberts. Si Noémie avait dû s’acquitter des droits de ces extraits qu’elle a utilisés, il lui en aurait coûté 1,4 million de dollars…

Théa a reçu Noémie dans son bureau et a pris son court-métrage et sa note d’intention. Elle lui a montré le bureau de Julia Roberts, une pièce immense avec ses souvenirs de films un peu partout. Noémie est restée une dizaine de minutes, a dit merci puis elle est partie. “Quand je suis sortie du bureau, j’ai croisé dans le hall une femme avec des lunettes de soleil,” poursuit Noémie. “On s’est salués et quand je me suis retournée, c’était Julia… Les portes de l’ascenseur se sont refermées sur son sourire iconique et je suis restée paralysée dans le hall.”

Pendant ce temps, Théa a lu la note d’intention et regardé le court-métrage avec l’assistante de la présidente. Elle comptait le montrer à Julia Roberts mais elle a attendu un mois car elle ne voulait pas d’ennuis. “Un jour, nous avons nettoyé le bureau de Julia,” explique la jeune femme. “Elle nous disait quoi garder et quoi jeter. C’est là que nous lui avons montré le film. Elle l’a trouvé incroyable, bien réalisé, et tellement adorable, comme une lettre d’amour. Ce jour-là, Julia m’a donné une paire de lunettes de Coup de foudre à Notting Hill et m’a dit de la remettre à la ‘French Girl’.”

Louise Coldefy, Pascale Arbillot et Chloé Jouannet incarnent les héroïnes de Mon héroïne

Une amitié qui a changé deux vies

Après les attentats du 11 septembre, Noémie a rappelé la maison de production pour prendre des nouvelles de Théa. Les deux femmes se sont revues quelques mois plus tard lors d’un séjour de l’Américaine à Paris. Théa a donné les lunettes de soleil à Noémie. Noémie a présenté Théa à ses amis. Théa a invitée Noémie à son mariage. Une amitié est née.

“Jamais, je n’aurais imaginé que notre rencontre il y a vingt ans, allait changer sa vie, mais c’est ce qui s‘est passé,” sourit Théa. “Et elle aussi, a changé ma vie avec notre amitié et son film Mon héroïne aujourd’hui. Elle a eu le courage de poursuivre ses rêves et j’adore ça.”

“Ce projet, Mon héroïne, c’est mon rêve de gosse,” conclut Noémie. “Et comme Alex dans le film, je suis partie avec un court-métrage pour Julia… et je suis revenue avec un film pour moi.”

Crédit photos : ©Universal Pictures