Si dans Star Wars : L’ascension de Skywalker, John Boyega joue les héros, dans la vie, le jeune acteur britannique espère juste être quelqu’un de bien. L’épisode IX de Star Wars, le tout dernier opus de la saga Skywalker, sort en salles ce 18 décembre.

©Reuters/Hannah McKay

John Boyega a la tête dans les étoiles mais les pieds bien sur terre. A 27 ans, il possède autant l’exubérance de la jeunesse que le sérieux d’un acteur professionnel qui sait exactement ce qu’il veut faire de sa carrière. Il peut s’esclaffer sans honte après une blague de gamin et enchaîner dans la seconde avec une parole pleine de bon sens digne d’un vieux sage.

Découvert, à 18 ans, dans la comédie de science-fiction Attack the Block, son premier rôle principal, c’est surtout pour son personnage de Finn dans Star Wars que notre planète le connaît. Et continuera à l’associer, même après la fin de la saga et en dépit de ses autres films, passés et futurs, comme Detroit, le drame politique et social basé sur des faits réels de violence policière, ou Pacific Rim : Uprising, pour lequel il a fondé sa société de production qui lui permet désormais de créer ses propres projets plus personnels. « Ce souci d’être prisonnier d’un rôle n’existe plus aujourd’hui car les gens me voient dans d’autres longs métrages ou sur les réseaux sociaux. Pour moi, il n’y a pas d’inconvénients à être lié à Star Wars pour la vie. La stabilité financière, des voyages fantastiques, des films cool, de bonnes expériences… C’est une chance. C’est un travail dur, certes, mais au final, je ne changerai rien. » Même le fait d’être constamment observé et jugé par les gens ? « Je m’en fiche, je ne les connais pas. Si c’est ma famille ou mes amis qui me disent quelque chose, oui, cela m’importe. En revanche, des inconnus… » Il hausse les épaules et éclate d’un rire à briser les vitres.

Un modèle pour certains

Le jeune comédien est né à Pekham, une cité du sud de Londres, d’un père pasteur pentecôtiste et d’une mère aide-soignante d’origine nigérienne qu’il vénère. Ils lui ont inculqué la valeur de la vie, qu’elle soit physique, spirituelle ou simplement matérielle. Le but de John, en dehors de divertir les spectateurs avec son métier, est d’être quelqu’un de bien.

Vers 14-15 ans, il est de petite taille pour son âge et possède plus un penchant pour la danse et les claquettes que le foot. Il est donc régulièrement harcelé. Jusqu’au jour où il en a eu assez. Il a alors distribué quelques bonnes claques bien humiliantes à des brutes qui voulaient lui voler son téléphone. Il a eu la paix par la suite. Sans pour autant prôner la violence quand il s’agit de régler ses problèmes ou de simplement s’affirmer, John Boyega est assez fier de cette histoire. Est-il conscient qu’aujourd’hui, il est considéré comme un modèle pour certains ? « Si c’est le cas, il faut qu’ils comprennent qu’ils doivent apprendre de mes bonnes actions comme de mes erreurs. Je ne suis qu’un être humain. Je vis ma vie, je travaille dur, je rentre chez moi, je me détends et je passe du temps avec mes proches. »

Une voix pour d’autres

Il peut aussi rester des heures sur YouTube à regarder des vidéos. « C’est un véritable trou noir ! Mais comparé aux autres milléniaux, je ne suis pas très actif sur Twitter ni sur Instagram [où il est inscrit depuis 2015, l’année de Star Wars : Le réveil de la Force]. Je ne les utilise que pour donner un petit aperçu de ma vie à mes fans. Les réseaux sociaux, ce n’est jamais très profond. C’est de la représentation. Et une question de perspective. Vous pouvez n’avoir rien fait de répréhensible et être totalement annihilé par les réseaux sociaux, juste pour une question de point de vue. »

Ils représentent quand même de belles plateformes pour s’exprimer quand on a une voix. Comme John Boyega, surtout depuis qu’il est célèbre. Néanmoins, il avoue ne rien en faire. « Parce que je n’ai rien à dire. Les réseaux sociaux font penser que vous êtes un activiste et un militant et que vous appartenez à une cause. Et en fait, il n’en est rien. Vous cherchez juste un public. Mais si vous ne pouvez pas passer un jour sans votre public, c’est que vous n’êtes pas réel. Je ne peux pas vivre comme ça. » Et c’est un acteur qui le dit.

Crédit photos : © Disney