La comédienne est une vraie bulle de champagne à la ville comme à l’écran. Avec de petites idées noires et étranges à la façon d’un clown triste. Ce que Rachel Bloom assume désormais. La série Crazy Ex-Girlfriend est diffusée à partir de ce 23 avril sur Téva.
Rachel Bloom est drôle et elle le sait. Depuis qu’elle a 11 ans et un sketch qu’elle a écrit et interprété pour le spectacle de son école. Aujourd’hui, elle a 30 ans et écrit et interprète le rôle principal de sa propre série Crazy Ex-Girlfriend. Rôle pour lequel elle a déjà décroché le Golden Globe de la meilleure actrice de comédie. Entre les deux, il y a eu de sérieuses études en théâtre musical et un désormais fameux vidéo clip, Fuck me, Ray Bradbury, qu’elle a mis sur sa chaine Youtube rachedoesstuff pour se faire remarquer. Elle a toujours voulu être artiste et n’a jamais prévu de plan B.
Elle appartient à cette nouvelle génération d’actrices/showrunners/productrices/féministes convaincues comme Lena Dunham, Amy Schumer ou encore Sharon Horgan qui, ne trouvant pas chaussure à leur pied dans la comédie, ont décidé de dessiner leur propre pantoufle de vair. Elles ont la liberté de s’écrire de beaux rôles de femmes et d’en remontrer aux hommes pour qu’ils leur emboîtent le pas et écrivent de meilleurs personnages féminins. Ou en tout cas plus nuancés et moins clichés. Ecrire des clichés est la hantise de Rachel Bloom. Elle joue donc avec. Dans sa série, elle déconstruit les stéréotypes mâles et femelles et parodie les genres du cinéma dans des numéros chantés et dansés. « Mon humour s’inscrit dans le contraste. Je cherche toujours le clash entre le super léger et le super sombre, entre le super sérieux et le super loufoque. » L’actrice avoue être une contradiction ambulante. En grandissant, elle était prude mais fascinée par le sexe, elle aimait les comédies musicales mais s’intéressait beaucoup aux tueurs en série, elle aimait la mode mais ne savait pas comment s’habiller. « Plus j’ai accepté mes petite contradictions et plus j’ai vu les mêmes chez les autres. J’ai découvert que nous étions tous bizarres. »
Aujourd’hui, elle n’essaye plus d’entrer dans des cases prédéfinies et elle va mieux. Quoique. Son fantasme est toujours de faire croire à quelqu’un qu’elle est sur le point de se suicider pour qu’il se sente coupable. Ou détruire complètement la vie de quelqu’un, en mettant, par exemple, le feu à son appartement. « Ce que je n’ai pas encore fait, évidemment, » dit-elle avec un petit sourire malicieux.
Article paru dans Studio Ciné Live – N°88 – Avril 2017
Crédit photos : © CBS
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