Après quinze ans ininterrompus de films, Renée Zellweger a eu besoin, en 2010, de faire une pause pour se ressourcer. Depuis son retour en 2016, elle vit une véritable Renée-ssance. L’actrice est dans Bridget Jones Baby diffusé sur TF1.

© Evan Agostini / Invision / AP2

Quand on pense à Renée Zellweger, Bridget Jones, ce personnage iconique qui se cherche entre ses kilos, ses cigarettes et ses histoires d’amour, nous vient aussitôt à l’esprit. Avec à son palmarès deux Oscars, quatre Golden Globes et deux BAFTAS, elle n’est pourtant pas la comédienne d’un seul rôle et n’a plus rien à prouver quant à son indéniable talent.

Renée Zellweger est née le 25 avril 1969 au Texas, d’un père ingénieur suisse et d’une mère infirmière norvégienne, tous deux émigrés d’Europe dans les années 1960. Ado, elle pense devenir écrivaine. À l’université d’Austin, elle étudie la littérature anglaise et prend en option le théâtre. Ce sera une révélation.

Bourreau de travail

Dans Bridget Jones Baby

À peine diplômée en 1992, elle tourne dans des publicités, des téléfilms et des longs-métrages indépendants. Les critiques mettent en avant ses performances et les premiers appels d’Hollywood arrivent. Se sentant assez forte pour affronter La Mecque du cinéma, elle part s’installer à Los Angeles, fin 1993. Deux ans plus tard, Cameron Crowe l’engage afin d’incarner une mère célibataire et folle amoureuse face à Tom Cruise dans Jerry Maguire. Sa carrière est lancée, avec à la clef un profil de personnage qui lui collera souvent à la peau, celui de femmes laissant transparaître l’innocence, la sincérité, la vulnérabilité. Et surtout, la résilience pour toujours se relever face à l’adversité.

L’actrice tourne non stop les années suivantes, naviguant entre comédies, drames et comédies musicales. Nurse Betty, Le Journal de Bridget Jones, Chicago et Retour à Cold Mountain confirment son talent dans le cœur des spectateurs et dans l’esprit de ses pairs. Renée Zellweger collectionne alors nominations et statuettes. Accro au travail, elle enchaîne les projets mais finit par s’épuiser dans de mauvais choix de rôles et de films jusqu’à disparaître totalement des écrans à partir de 2010.

Physiquement, elle paye notamment ses fluctuations de poids afin de préparer les deux volets Bridget Jones et son entraînement de dix mois dans le but d’apprendre à chanter et danser comme une pro pour Chicago. Ou encore ses déplacements incessants pour rejoindre les tournages. Psychologiquement, elle explique vivre la vie de ses personnages et non la sienne, manquer de nouvelles expériences personnelles et émotionnelles pour renouveler son jeu d’actrice, montrer sur son visage le chaos qu’elle ressent intérieurement. Prendre soin d’elle devient alors sa priorité.

Une pause plus que nécessaire

Dans Bridget Jones Baby

Elle fait donc une pause. De six ans. Trouve une maison et la rénove, fait des road trips aux États-Unis pour rattraper le temps perdu avec sa famille, suit des cours d’écriture scénaristique à UCLA, développe un pilote de série télé, adopte des chiens et fréquente le musicien Doyle Bramhall II. Ils se séparent en 2019 après sept ans d’union, sa plus longue relation amoureuse à ce jour. Ses autres histoires les plus médiatisées sont celles avec ses co-stars Jim Carrey, George Clooney et Bradley Cooper, mais aussi avec les chanteurs Damien Rice et Kenny Chesney – elle a annulé son mariage quatre mois après la cérémonie – et avec un autre musicien, Jack White.

Renée Zellweger a toujours souhaité rester très discrète sur sa vie privée. Elle l’estime trop sacrée pour l’avilir en en parlant avec des personnes qui ne lui sont rien. À part pour évoquer ses films, rares sont ses présences volontaires dans la presse. En 2014 pourtant, elle s’est fendue d’une tribune dans The Huffington Post pour démentir des rumeurs de recours à la chirurgie esthétique et regretter que la valeur d’une femme se mesure encore et toujours à l’aune de son apparence physique.

En 2016, elle fait enfin son grand retour avec… Bridget Jones Baby. Un choix prudent et judicieux pour retrouver confiance en elle face à la caméra. Reprenant peu à peu ses marques, elle nous offre ensuite deux performances fantastiques. Celle d’Anne Montgomery, une femme de pouvoir à la moralité plus que douteuse qui ruine des vies en tailleur haute couture dans la minisérie de Netflix What /If. Et celle de Judy Garland vivant les derniers mois de son existence dans Judy. Cette interprétation lui vaut son second Oscar. Renée Zellweger a retrouvé l’appétit et le plaisir de jouer. Son secret ? Privilégier désormais sa vie à sa carrière. À 50 ans passés, mieux vaut tard que jamais.

Crédit photos : © Universal Pictures International

Article paru dans Télé Star – N°2332 – 7 juin 2021