Avec Kick-Ass, le producteur devenu réalisateur Matthew Vaughn s’attaque au « plus grand comic book de superhéros de tous les temps ». En toute modestie. 

Le réalisateur Matthew Vaughn et les acteurs Aaron Johnson et Chloe Moretz

Vous avez développé votre film pendant que Mark Millar et John S. Romita Jr développaient le comic book et pourtant il y a de grosses différences entre les deux : le passé de Big Daddy, la fin de l’histoire, le ton plus noir du comic

Matthew Vaughn

Matthew Vaughn : Nous avons fini le film avant qu’ils ne finissent le comic. Mon job était d’écrire un film et le leur d’écrire un comic. Ce sont deux médias différents et ce qui fonctionne pour l’un ne fonctionne pas forcément pour l’autre. Je ne voulais pas que mon film soit une copie conforme du comic, dessin après dessin. Cela ne fonctionne pas pour un film. J’ai voulu donner un arc plus cinématographique, que l’histoire parle à tout le monde, avec plus d’humour et d’émotion. La vie est dure pour tout le monde en ce moment et mon job est aussi de distraire. Je veux que les gens se sentent bien après avoir vu le film.

Big Daddy, Hit Girl, Kick-Ass

Big Daddy et Hit Girl sont des super-héros qui tuent et qui agissent par vengeance et non par justice. C’est rare chez les super-héros.

Mais plus réaliste. Les jeunes sont nettement plus sophistiqués aujourd’hui, ils ont besoin d’un film qui repousse les limites. Je voulais faire un film de comic qui soit plus qu’un film de comic. Et puis Big Daddy et Hit Girl ne sont pas les personnages principaux. Kick-Ass l’est et il veut la justice. C’est lui le vrai héros.

C’est quand même Hit Girl qui reste dans les mémoires.

Hit Girl

C’est comme Star Wars. Dave Lizewski, alias Kick-Ass, est Luke Skywalker, le gamin décent à qui tout le monde peut s’identifier, et Hit Girl est Han Solo, le contrebandier et le voleur. Et le favori parce qu’il est cool. Le personnage principal n’est jamais aussi flamboyant et cool. Si Han Solo était le personnage principal, Star Wars ne fonctionnerait pas. L’histoire ne parlerait à personne et personne ne ressentirait d’émotion. Tout le monde peut croire qu’il peut être Kick-Ass. Personne ne peut croire qu’il peut être Hit Girl. C’est la différence.

Article paru dans Studio Ciné Live – N°15 – Mai 2010

Crédit photos : © Marv / Plan B