suitnAprès Chucky et autre Anabelle, voici une nouvelle poupée aux tendances meurtrières baptisée M3GAN, pour Modèle 3 Génératif Androïde. Ce robot jouet est offert aux enfants par des parents qui souhaitent se délester de leurs responsabilités quand à l’éducation de leur progéniture. Jusqu’à ce que son intelligence artificielle l’incite à tuer tous ceux qui croisent son chemin. M3GAN sort en salles ce 28 décembre.

M3GAN

1 – Une cyberpoupée pour remplacer les parents

M3GAN est le prototype d’une cyberpoupée dont l’intelligence artificielle est programmée pour être la compagne idéale des enfants et la plus sûre alliée des parents. Elle sait écouter, observer et apprendre. Elle est à la fois l’amie et le professeur, la camarade de jeu et la protectrice de l’enfant à qui elle est liée. Gemma (Allison Williams), sa conceptrice, confie sa nièce Cady (Violet McGraw), dont les parents viennent de mourir, aux bons soins de M3GAN. La jeune femme croit que le robot saura mieux s’occuper de l’éducation de l’adolescente et gérer son traumatisme. Gemma esquive ainsi ses responsabilités de garde d’enfant et donne ce rôle à une machine. Elle va même jusqu’à programmer M3GAN pour protéger Cady à tout prix. Des instructions que la poupée prendra littéralement à la lettre.

M3GAN, Allison Williams et Violet McGraw

A un niveau plus large, le long métrage interroge sur notre dépendance aux machines afin de régler les problèmes de nos vies. Il explore aussi le danger potentiel de se faire dépasser par des technologies de plus en plus performantes et joue sur l’idée de les voir un jour se retourner contre nous. Ce qui s’avère foncièrement anxiogène.

2 – Un réalisateur technophobe

En tant que jeune père, Gerard Johnstone avoue que l’invasion des écrans, avec les tablettes et les téléphones, apparaît angoissante. Réaliser M3GAN était pour lui l’occasion de s’en moquer. De plus, il se méfie comme de la peste des technologies modernes. Il n’est d’ailleurs sur aucun réseau social et sa trace numérique est minime. Dans une nécessité de réalisme et de crédibilité, il s’est cependant plongé corps et âme dans ce domaine. Il souhaitait comprendre ce que les techniques de pointe pouvaient permettre de nos jours. Sa femme lui trouvait ainsi les derniers articles publiés en matière d’intelligence artificielle et de cyberpsychologie. Et elle le réveillait dès qu’il s’endormait en les lisant.

Le réalisateur Gerard Johnstone sur le tournage de M3GAN

De nombreux consultants ont également aidé la production à comprendre comment les machines fonctionnent. Ils ont, en outre, apporté le vocabulaire technique approprié à l’univers du film afin de le rendre le plus authentique possible.

3 – M3GAN : un animatronique et une actrice

Des animatroniques, des poupées, une actrice et des effets spéciaux ont été mobilisés afin de créer le Modèle 3 Génératif Androïde – M3GAN en abrégé. Pendant les séances de travail autour de l’élaboration de la cyberpoupée, l’équipe a disséqué ce qui pouvait rendre une poupée effroyable. Ils sont tombés d’accord sur le fait qu’elle devait ressembler à un jouet d’enfant. Ce jouet devenu vivant et autonome – ce qui le rend déjà effrayant en soi – installerait un climat de danger potentiel, tout en restant attirant pour les petits et les grands, accentuant ainsi la tension.

M3GAN est visuellement déstabilisante. De loin, on la croit vivante. De plus près, ses proportions et micro-expressions sont plus bizarres et on voit beaucoup mieux que c’est une poupée. Et pourtant, la carnation de sa peau, sa texture, sa chevelure, ses yeux, ses sourcils et ses cils ne ressemblent à rien qui ait existé jusque-là. Le spectateur se demande sans cesse si c’est une vraie personne ou non.

Amie Donald

Gerard Johnstone a eu l’idée d’engager une actrice pour incarner M3GAN dans les plans un peu plus longs ou plus larges. Il a été très difficile de trouver une enfant qui puisse jouer et bouger comme un robot mais aussi danser et assurer des cascades complexes, le tout en apprenant quatre à cinq pages de dialogues par jour. Amie Donald, dont c’est le premier long métrage, a su remplir à la perfection tout ce cahier des charges.

L’animatronique et la comédienne sont absolument raccords. Une équipe de sept personnes était chargée des expressions du visage et des dialogues de l’animatronique. Dans les plans plus larges, l’actrice portait une prothèse faciale animée ensuite numériquement. Mais pour la plupart des gros plans, le réalisateur a privilégié l’animatronique fabriquée par la compagnie Morot. Toutes ces techniques réunies ont permis à M3GAN de prendre dangereusement vie à l’écran.

Crédit photos : © Universal Pictures