En 2008, Liam Neeson incarne Bryan Mills, un agent de la CIA à la retraite doté de “compétences très particulières” qui font de lui un cauchemar pour quiconque kidnapperait sa fille. A l’époque, l’acteur a 55 ans et le film s’appelle Taken. Personne alors n’aurait parié que l’interprète d’Oskar Schindler et de Michael Collins jouerait dans un thriller de série B qui engendrerait deux suites et une série télévisée. Encore moins que Liam Neeson serait l’un des pionniers de ce qu’on appelle la “gériaction”. Et encore moins que Taken marquerait le genre du film d’action et donnerait un nouvel élan à la carrière du comédien. Voici trois choses à découvrir sur l’histoire de Liam Neeson et de Taken, diffusé sur Paris Première ce 5 janvier, à 21h00.

Liam Neeson dans Taken

Liam Neeson

1 – Taken : Un succès improbable

Pour interpréter Bryan Mills, Pierre Morel et de Luc Besson, respectivement réalisateur et producteur de Taken, avait choisi Jeff Bridges. Quand l’acteur a abandonné le projet, les deux cinéastes se sont tournés vers Liam Neeson. Ce dernier, après avoir lu le scénario, s’attendait à ce que Taken fasse un flop. Il aimait pourtant le script pour son rythme rapide et l’émotion qu’il véhiculait mais il était certain que le long métrage sortirait directement en vidéo. “Je voulais faire des choses plus physiques,” a-t-il déclaré à l’époque. “Je pensais vraiment que ce serait une sorte de petit aparté dans ma soi-disant carrière. Pour moi, ce film allait directement en vidéo. Mais le bouche-à-oreille a été formidable. J’étais stupéfait.” Le comédien a donc signé. Mais parce qu’il voulait passer quatre mois à Paris et apprendre les arts martiaux. Et accessoirement jouer un personnage qu’on lui avait rarement proposé par le passé.

Taken a rapporté plus de 226,8 millions de dollars au box-office international. Liam Neeson estimait alors qu’un Taken 2 n’avait pas de sens. L’idée que la fille de Bryan Mills puisse être kidnappée plus d’une fois dans sa vie lui semblait ridicule. Jusqu’à ce que Luc Besson lui parle d’Istanbul. “Quand Luc Besson m’a approché, j’ai pensé : ‘Allez Luc, tu ne peux pas.’,” raconte l’acteur. “Il m’a répliqué : ‘Laisse-nous faire, nous avons une idée.’ Il m’a ensuite donné le scénario, situé à Istanbul. Et je me suis dit : ‘Ok, c’est certainement une ville que j’aimerais voir’.” Taken 2 (2012) a généré plus de 376 millions de dollars dans le monde et une nouvelle suite.

Interviewé sur la possibilité d’un troisième opus, Liam Neeson était plus que dubitatif. “Je ne pense pas,” avait-il alors répondu. “Je crois que c’est la fin. Combien de fois ma fille peut-elle être enlevée ? A ce stade-là, ce serait de la mauvaise parentalité. Vraiment.” Il a donc posé une condition avant d’accepter de reprendre son rôle de Bryan Mills dans Taken 3 (2014) : personne ne devait être enlevé. Le film a été tourné à Los Angeles mais aussi à Atlanta. Peut-être une ville qu’il souhaitait découvrir. Le long métrage a engrangé plus de 326,4 millions de dollars de recettes.

De son côté, Liam Neeson a reçu un cachet d’un million de dollars pour Taken, de 10 millions pour Taken 2 et 20 millions pour Taken 3.

2 – Liam Neeson : Un acteur d’action

Taken a donné naissance à une réplique de Bryan Mills devenue culte. S’adressant au ravisseur de sa fille, il lui lance : “Je ne sais pas qui vous êtes. Je ne sais pas ce que vous voulez. Si c’est une rançon que vous espérez, dites-vous bien que je n’ai pas d’argent. Par contre ce que j’ai, ce sont des compétences très particulières. Des compétences que j’ai acquises au cours d’une très longue carrière. Des compétences qui font de moi un véritable cauchemar pour des gens comme vous. Si vous relâchez ma fille maintenant, ça s’arrêtera là. Je ne vous chercherai pas, je ne vous poursuivrai pas. Si vous ne la relâchez pas, je vous chercherai, je vous trouverai et je vous tuerai.” Afin d’incarner un tel personnage, il fallait un acteur physique. Ce que n’était pas vraiment Liam Neeson.

Le comédien avait bien pratiqué sérieusement la boxe, mais c’était de l’âge de 9 à 17 ans. Il avait bien tâté du sabre laser dans Star Wars : Episode I – La menace fantôme (1999) et de l’épée dans Batman Begins (2005), mais ce n’était rien comparé à ce que l’on attendait de lui dans Taken. A 55 ans, l’acteur a donc appris à se battre. Mick Gould, un ancien soldat du Special Air Service (SAS), l’a formé aux techniques de combat à mains nues et au maniement des armes à feu et des armes blanches pour le préparer au rôle. Le style d’art martial qu’utilise le comédien est le Nagasu Do, un style d’art martial hybride qui emprunte au judo, à l’aïkido et au jiu jitsu. Au final, Liam Neeson a exécuté un grand nombre de ses propres cascades dans Taken.

3 – Un nouvel élan dans la carrière de Liam Neeson

Grâce au succès de Taken, Liam Neeson s’est retrouvé la nouvelle star des films d’action à Hollywood. Involontairement. Quelques années plus tôt, l’acteur avait refusé de jouer James Bond. “J’ai été fortement courtisé, disons-le comme ça, et je suis sûr que d’autres acteurs l’ont été aussi,” confie-t-il. “C’était au début des années 1990 et ma future femme [Natasha Richardson] m’a dit : ‘Si tu joues James Bond, nous ne nous marierons pas’. J’ai dû en tenir compte, car je voulais vraiment l’épouser.”

La trajectoire de la carrière de Liam Neeson a changé après Taken. Reconnu jusque là comme un acteur dramatique, il a, par la suite, régulièrement tourné dans des films d’action. Il en a plus d’une dizaine désormais à son actif, outre les deux suites de Taken, comme L’agence tous risques (2010), Sans identité (2011), Le territoire des loups (2011), Non-stop (2014), Night Run (2015), The Passenger (2018), Sang froid (2019), The Good Criminal (2020), Ice Road (2021) ou encore Blacklight (2022). Liam Neeson a fêté ses 70 ans le 7 juin 2022.

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