Après Catherine Hardwicke et Chris Weitz, David Slade a la lourde charge de continuer la franchise avec Twilight : Chapitre 3 – Hésitation et de faire en sorte que le succès soit encore au rendez-vous. Son atout principal : sa fascination pour les vampires.
Après votre film 30 jours de nuit, vous estimiez ne pas en avoir fini avec les vampires ?
Je n’en aurai jamais fini avec eux. Je trouve ces créatures tellement fascinantes. Si je le pouvais, je ferai plus de films de vampires mais je risque alors de ne faire que ça. Il vaut mieux être prudent. Mais je ne vois pas Hésitation comme un film de vampires. C’est une histoire d’amour. C’est une des particularités de cette franchise, tout tourne autour de cette histoire d’amour. D’habitude, on cherche une excuse pour inclure une histoire d’amour dans un film et elle est alors secondaire. Avec Twilight, on ne cherche pas d’excuse pour raconter une histoire d’amour et tout dérive de cet amour, ce qui est intéressant et rafraichissant pour moi en tant que réalisateur. Surtout quand on regarde mes films précédents, Hard Candy et 30 jours de nuit.
Justement, pourquoi pensez-vous que Summit Entertainment vous a choisi ?
Je n’en sais rien. Je ne me serai pas choisi moi-même. (Rires)
Comment avez-vous abordé le film une fois engagé ?
Il faut toujours donner un traitement spécial à un film. On s’arrache toujours une petite partie du cœur pour le mettre dans le film sinon, ça ne sert à rien de le faire. La différence sur celui-ci était qu’il existe déjà deux films. Je n’avais encore jamais réalisé de suite. Et les acteurs ont déjà interprété leur personnage par deux fois. J’ai donc apporté une attention particulière aux acteurs. Je les ai rencontrés un par un et je les ai écoutés parler de leur personnage et d’eux, de ce qu’ils aimaient ou non dans leur personnage, dans les films précédents. Je les ai revus une fois suivante pour évoquer le scénario mais toujours en gardant une optique très personnelle. On s’est vu encore une ou deux fois, puis on a commencé les répétitions, cette fois avec tout le monde. J’avais compris et pris en compte tout ce qu’ils avaient appris des deux premiers films et je leur avais dit tout ce que je souhaitais faire. On pouvait alors commencer à travailler tous ensemble. J’ai fait de mon mieux pour appréhender le fait qu’ils avaient déjà joué dans deux films tout en conservant ma vision personnelle du film. Plutôt que d’imposer ma vision, j’ai écouté, réfléchi et j’ai appliqué l’image que j’avais déjà en tête. Je l’ai ajustée pour que tout fonctionne. On dirait bien que ça nous a réussi.
[SPOILER]Hésitation est un film avec des vampires mais sans une goutte de sang, ou presque. Ce n’est pas frustrant après toute l’hémoglobine de 30 jours de nuit ?
Non ! On savait qu’on allait décapiter ces vampires, qu’on allait les réduire en miettes et c’était amusant d’étudier leur pathologie, de savoir de quoi ces créatures étaient faites. J’ai travaillé avec la société Imagine Engine. On a regardé la coupe d’un corps humain et on s’est dit que si un vampire scintille, c’est qu’il doit y avoir du cristal sur les bords et que les muscles étaient faits d’une sorte de granit… On a disséqué les vampires de Twilight pour mieux les fracasser. Et on les réduit en miettes, littéralement. (Rires) Mais tout ça était logique car on sait qu’ils scintillent, qu’ils sont froids, qu’ils sont faits d’une matière qui se brise. On a rassemblé toutes ces données pour imaginer leur physiologie et leur biologie, pour imaginer comment ces créatures fonctionnent et c’était vraiment amusant.
[SPOILER] Dans Hésitation, pour la première fois, on voit Edward devenir violent et tuer.
Oui, c’était important pour moi de montrer progressivement qu’Edward est dangereux. Je ne voulais pas le faire apparaître dangereux juste pour cette scène vers la fin du film. Il est moins passif dans ce film. Avant, il est sur la défensive mais dans Hésitation il devient agressif. On a beaucoup parlé du côté carnivore du personnage car après tout, même si on ne le voit pas faire, il tue des lions des montagnes pour se nourrir. Par nature, ces vampires sont des tueurs. J’ai donc montré peu à peu son agressivité au cours du film pour qu’au moment du combat final il devienne ce carnivore violent. Mon intention était de le rendre terrifiant. Et je pense qu’il l’est, terrifiant.
Etes-vous Team Edward ou Team Jacob ?
Team Charlie. En fait non, Team Nosferatu !
Article paru dans Studio Ciné Live – Hors-série n°9 – Juillet 2010
Crédit photos : © Summit Entertainment
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