En adaptant tous les épisodes de Twilight, Melissa Rosenberg est, après Stephenie Meyer, le maillon essentiel du succès de la franchise. Elle s’attaque actuellement au quatrième livre, Twilight : Chapitre 4 – Révélation, et s’amuse toujours autant.
Twilight : Chapitre 3 – Hésitation est le troisième roman et le troisième film. Quel était le défi cette fois ?
Il y avait deux grands défis à relever. Le premier est que toute l’action et les conflits se situent à la fin du livre. Je devais donc faire arriver tout ça plus tôt, les distiller au cours de l’histoire et apporter plus tôt ce sentiment de menace. Le second était le triangle amoureux. Je devais m’assurer que Jacob ait le même poids qu’Edward dans cette histoire, qu’il soit un rival crédible. Et c’est un vrai défi, surtout quand vous avez Robert Pattinson en face de vous. Mais Taylor Lautner remplit vraiment son contrat. Je devais m’assurer qu’il ait les scènes nécessaires pour justement remplir ce contrat.
Etes-vous Team Edward ou Team Jacob ?
(Rires) Pour être honnête, je suis dans l’équipe de celui sur qui j’écris. Je dois aimer celui sur qui j’écris. Si j’étais plus l’un ou l’autre, ça se verrait à l’écran.
Avez-vous des personnages sur lesquels vous préférez écrire ?
En effet, mais ce ne sont pas forcément les personnages principaux. Il y a des personnages plus amusants comme Charlie, par exemple. Son interprète, Billy Burke, est si pince-sans-rire, si drôle et il a un sens du comique parfait. J’aime aussi écrire sur Jessica, sur les Volturi qui sont très drôles par leur humour assez noir. Ecrire sur Jacob est aussi amusant car il est tellement impétueux et passionné. On peut le faire exploser.
Préférez-vous écrire des scènes d’action ou des scènes romantiques ?
J’adore les scènes d’action peut-être parce que, quand j’étais plus jeune, je voulais devenir une danseuse. Ecrire une séquence d’action, c’est comme écrire une chorégraphie. Mais j’écris plus une suggestion parce que tout change ensuite en fonction du lieu de tournage, du coordinateur des cascades et du réalisateur. Quand j’écris une séquence d’action, j’écris plus l’histoire de cette séquence, ce qui s’y passe, la teneur émotionnelle à faire passer.
Vous devriez écrire « La bagarre commence. » et laisser les autres se débrouiller ? (Rires)
(Rires) Non. Ce n’est pas comme dans le classique Autant en emporte le vent où il était écrit « Un incendie ravage Atlanta. » Je dois tout écrire pour qu’on puisse dresser le plan de travail, budgéter le film et savoir ce dont on a besoin pour tourner la séquence. Sinon, mon job serait vraiment trop facile. « La bagarre commence. Untel gagne ! » (Rires)
Comment avez-vous travaillé avec le réalisateur David Slade ?
Il y a eu beaucoup d’échanges et une collaboration très étroite car il a une vision très spécifique, surtout pour les séquences d’action. Il commençait avec mes chorégraphies puis il storyboardait ce qu’il avait en tête, ensuite je retranscrivais ce storyboard. Et c’était important pour lui que le script soit l’exact reflet de ce qu’il voulait tourner. Il croit beaucoup en la préparation des séquences, tout comme moi. On avait donc la même approche.
Dans ce film, il y a une scène-clé : celle de la demande en mariage. Comment avez-vous travaillé son écriture car, dans les livres, il y a parfois des répliques assez ringardes ?
Cette scène était difficile parce qu’en effet il y a des répliques qui, une fois prononcées à voix haute, sonnent un peu ridicules. Et c’est sans conteste une scène des plus romantiques. Le dialogue devait être romantique. Il fallait surtout que cette scène soit réelle, on ne pouvait pas utiliser un langage trop fleuri. Mais les deux acteurs ont les pieds sur terre et les personnages sont très ancrés dans la réalité. Je pense que la scène est réussie.
[SPOILER] Maintenant que l’on sait que Révélation va être adapté en deux films, où se situera la coupure ?
On en discute encore. Il y a une coupure naturelle. La première partie concerne Bella en tant qu’humaine, mariée et enceinte. Et la deuxième partie concerne Bella en tant que vampire et mère. Et il y a une transition naturelle entre les deux. Quant au moment précis, je ne suis pas sûre, mais la coupure se fera pendant cette transition.
[SPOILER] Comment pensez-vous adapter la scène de l’accouchement ?
Elle ne me fait pas peur ! Je pense qu’on peut faire passer de l’intensité, de la douleur physique et de la terreur sans montrer des litres de sang. Je pense que c’est même plus terrifiant de suggérer que de montrer. Je ne compte pas me dérober devant cet obstacle.
Article paru dans Studio Ciné Live – Hors-série n°9 – Juillet 2010
Crédit photos : © Summit Entertainment
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