Pattie et la colère de Poséidon explore la Grèce mythologique et lance une petite souris dans une odyssée drôle, mouvementée et inventive qui en met plein les yeux. Le nouveau long métrage d’animation de TAT productions a demandé deux ans d’écriture et trois ans de fabrication. Destiné aux petits comme aux grands, c’est une vraie réussite. Pattie et la colère de Poséidon sort en salles ce 25 janvier.

Pattie, entourée de ses acolytes

1 – Une souris comme héroïne

Dans Pattie et la colère de Poséidon, la cité de Yolcos est menacée par l’ire du dieu grec. Une jeune souris aventurière – et le chat qui l’a adoptée – a bien l’intention de la sauver, quitte à affronter les créatures les plus dangereuses de la mythologie.

Pattie, l'héroïne de Pattie et la colère de Poséidon

Pattie

Le réalisateur David Alaux voulait que le point de vue principal de cette odyssée soit celui d’un petit animal. “J’ai eu l’idée de prendre le plus petit parmi les plus petits, ce qui est le cas d’une souris au milieu des rats, des chats ou des oiseaux,” explique-t-il. “En termes de dramaturgie, il y a un ressort classique du ‘voyage du héros’ : placer dès le début d’une histoire son personnage dans une situation difficile, voire inextricable. Pattie est humiliée, elle est quasiment invisible aux yeux de ses congénères, pire, trop faible pour son père adoptif, Sam le chat. Comment imaginer qu’une souris intello puisse prétendre aux mêmes exploits que son idole, Jason ?”

2 – Des rats ninjas, un bébé kraken et des dieux de l’Olympe infantiles

David Alaux a d’abord travaillé la structure globale de l’histoire qui concerne le premier niveau, à savoir celui des humains. “Il fallait d’abord planter le décor, celui de la Grèce Antique et de sa mythologie et montrer que la ville fondée par Jason est toujours fan de son héros, alors que sa quête de la toison d’or remonte à plus de 80 ans.”

Les rats ninjas : des personnages inventifs dans Pattie et la colère de PoséidonPuis, il s’est attaqué au second niveau, celui des animaux. “Il est souterrain. Pour survivre, les animaux doivent voler de la nourriture, ce qui requiert pas mal d’ingéniosité et de rapidité. C’est ainsi que sont nés les rats ninjas, commandos surentraînés pour faire le ravitaillement et s’échapper par les égouts. C’est la situation imaginée dans le scénario qui a dicté leur création… Ainsi que mon fils de 12 ans, bercé par les Naruto et Dragon Ball, qui me parle tous les jours de ninjas !”

Enfin, il a développé la mythologie grecque. “Le Kraken et les dieux sont un hommage direct à tous ces films fantastiques inscrits dans la mythologie grecque. Avec un impératif supplémentaire : désamorcer toute violence. L’Olympe ressemble à une cour de récréation, les Dieux y sont plus gamins que cruels. Le Kraken est un bébé qui a juste envie de jouer, il est candide, abominablement destructeur mais on ne peut lui en vouloir ! Avec un petit monstre comme ça, on peut bâtir une scène très spectaculaire sur un ton décalé qui ne traumatise pas les enfants. Même chose pour l’hydre dont les têtes se multiplient : si on pousse la logique jusqu’au bout – ce que fait Pattie – la bête finit coincée par toutes ses têtes, ce qui la rend inoffensive. C’est l’intelligence et l’érudition de Pattie qui lui permettent de triompher de tous les dangers.”

3 – Une comédie musicale

Pattie et la colère de Poséidon propose une scène de comédie musicale, sur le port de Yolcos, avec une myriade de rats alors que Pattie s’apprête à embarquer pour son aventure. “Je cherchais comment insuffler de l’énergie à Pattie,” révèle David Alaux. “Je voulais montrer que son voyage est porté par un véritable élan collectif. Dans les films, je suis toujours sensible aux scènes où la solidarité l’emporte sur l’adversité. La musique exprime ça, elle réunit les gens au-delà des différences et je pense que le public adore ces intermèdes chantés.”

4 – Du fun sans la terreur pour les enfants

Même si David Alaux estime qu’il est important pour un enfant de se confronter à la peur via l’imaginaire, il y a un âge et des supports adéquats. Ce n’est pas l’ambition des productions TAT. “Avec Pattie et la colère de Poséidon, on veut intriguer, impressionner avec les Cyclopes, sans susciter la terreur,” souligne-t-il. “On a toujours privilégié l’action, le suspense, le fun et l’émotion, ça correspond à notre ADN.”

“L’aventure est un support formidable pour faire naître les émotions,” poursuit le réalisateur. “Les plus jeunes vont se concentrer sur Pattie et ses amis, être en empathie, s’inquiéter des dangers qui les menacent, mais ils ne seront pas effrayés. Susciter ce genre de sentiment négatif, oppressant ne m’a jamais intéressé. Prenez la saga Indiana Jones. On est émerveillé, sensible au mystère de l’histoire, totalement scotché sans que Spielberg nous bombarde d’effets horrifiques.”

5 – Des clins d’œil pour les adultes et les cinéphages

Chickos, Sam et Pattie : le trio gagnant de Pattie et la colère de Poséidon

Chickos, Sam et Pattie

David Alaux est un enfant des années 80 qui a grandi avec le cinéma de Steven Spielberg. “C’est un génie qui a su conjuguer film populaire, action, humour et inventivité sans jamais négliger ses personnages,” remarque le réalisateur. “Au début de Pattie et la colère de Poséidon, Chickos, le goéland, raye son crochet contre le bouclier et se met à chanter. C’est un hommage direct aux Dents de la mer, où le vieux briscard fait crisser ses ongles sur le tableau.”

“Des références, il y en a plein d’autres,” continue-t-il. “A Jason et les Argonautes évidemment et à l’ensemble des films de Ray Harryhausen, dont Le septième voyage de Sinbad. Il y a du Scorsese aussi. Il doit y avoir une cinquantaine de clins d’œil destinés aux adultes et aux cinéphages. Certaines idées viennent de l’équipe technique. Pattie et la colère de Poséidon leur doit beaucoup. Un film d’animation, c’est un sacré périple où la contribution de chacun et l’union de tous autour d’un projet sont essentielles.”

Crédit photos : © TAT productions