Le métier :

Ou sound designer, designer son, créateur d’effets sonores. Il invente, modifie et travaille des sons pour en créer de nouveaux. Un film ne conserve généralement que 20% de son direct, enregistré sur le tournage et principalement constitué de dialogues. Tous les autres sons sont refaits. Le concepteur son découvre au premier montage ce qu’il devra illustrer. Il réfléchit alors à ce qu’il peut trouver dans la nature et dans la vie de tous les jours qui pourrait servir de base pour réaliser le son voulu.

Paroles de pros :

Laurent Kossayan (Queen of the desert) :

« Je crée les effets sonores d’un film. Avant, le bruiteur faisait tout, mais aujourd’hui, les films sont de plus en plus ambitieux d’un point de vue sonore et le spectateur de plus en plus demandeur et exigeant. »

Germain Boulay (A toute épreuve) :

« Les réalisateurs en veulent toujours plus. La plupart ont une culture cinématographique américaine et s’inspire de la qualité du son outre-Atlantique. La seule différence, c’est qu’on n’a pas les mêmes budgets, mais on nous demande pourtant de faire des sons équivalents par leur qualité. »

Laurent Kossayan (Queen of the desert) :

« Certains réalisateurs ont des idées bien précises de ce qu’ils veulent imprimer dans l’esprit du spectateur. D’autres me laissent carte blanche. Alors je propose, mais mon seul outil c’est l’émotion. Quelque soit la technologie, le but est d’émouvoir, de créer un déclic émotionnel avec le son. »

Germain Boulay (A toute épreuve) :

« Sur Nid de guêpes, le réalisateur Florent-Emilio Siri voulait des sons d’armes précis et diversifiés. C’est moins lassant et ça dynamise le film. Avec l’armurier du film, on a enregistré des premiers sons avec une Kalachnikov munie d’un silencieux et en tirant sur différentes matières : métal, bois, parpaing… On s’est aperçu que ce n’était pas cinématographique. Plus le calibre de l’arme est important, plus la balle va vite mais moins son impact est sonore. J’ai donc retravaillé les sons pour qu’ils soient plus consistants et plus cinématographiques. »

Laurent Kossayan (Queen of the desert) :

« J’enregistre parfois des sons qui n’ont rien à voir avec le son final que je cherche. Dans Vidocq, j’ai personnifié les orages. J’ai enregistré des félins, à l’heure du déjeuner. Quand ils voient arriver la viande, ils deviennent fous et ils rugissent. Ils se prêtent très bien du point de vue technique à des manipulations du fait de leur spectre global. Car le son en tant que tel n’est pas intéressant, mais une fois traité, déformé, ralenti, rabaissé en hauteur tonale, modifié sur certaines fréquences, on crée des vrombissements très sourds, très planants. Quand on les place aux moments judicieux on obtient un grondement par vague, très mat qui crée une émotion. J’utilise vraiment tous les artifices pour manipuler le spectateur par le son et l’amener où je veux. »

Qualités nécessaires :

Avoir de l’oreille

Mémoire

Imagination

Le salaire :

A partir de 200 €/jour.

Quelques formations :

La Fémis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son)

Louis Lumière – ENSLL (École nationale supérieure Louis-Lumière)

ESEC (École supérieure libre d’études cinématographiques)

ESRA (École supérieure de réalisation audiovisuelle)

ISTS (Institut supérieur des techniques du son – Groupe ESRA)

IIIS (Institut international de l’image et du son)

EICAR (École internationale de création audiovisuelle et de réalisation)

INSAS (Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion)

BTS métiers de l’audiovisuel, option métiers du son (pour connaître quels établissements dispensent cette formation, faites une recherche sur le site de l’Onisep)