La saga Matrix revient pour un quatrième opus signé par la réalisatrice Lana Wachowki. Dans Matrix Resurrections, Keanu Reeves reprend son rôle emblématique de Thomas Anderson/Neo. Ce dernier a autrefois réchappé de la Matrice et est devenu le sauveur de l’humanité. Pour ce nouveau chapitre, il va encore une fois suivre le lapin blanc et nous replonger dans les deux réalités parallèles – celle de notre quotidien et celle du monde qui s’y dissimule. Il cherche à déterminer si sa vie actuelle est une construction physique et réelle ou une invention virtuelle et mentale. Matrix Resurrections sort en salles ce 22 décembre.

Keanu Reeves

Pourquoi avez-vous accepté de reprendre le rôle de Thomas Anderson/Neo ?

Keanu Reeves : En tant qu’acteur, j’avais trouvé que mon personnage avait connu une formidable résolution avec la trilogie – ce personnage assure la passerelle entre le monde réel et la Matrice, il incarne l’équilibre entre l’univers des êtres humains et celui des machines… Et il n’aspire qu’à la paix. La trajectoire de Thomas Anderson semblait bouclée. Lana Wachowki m’a dit qu’elle voulait raconter une autre histoire, axée sur la relation amoureuse entre Neo et Trinity, et cela m’a vraiment emballé. J’ai eu le sentiment qu’il y avait là une forme d’harmonie parfaite.

En empruntant à l’univers du codage de Thomas Anderson, on pense à “binaire” et aux choix singuliers qu’on doit faire : s’engager dans telle ou telle voie. Trinity et Neo, à mes yeux, représentent cette union. Ils sont très complémentaires l’un de l’autre dans leur mentalité, dans leur énergie. Ils me touchent beaucoup. Quand j’interprète ce personnage et que je donne la réplique à Carrie-Anne dans le rôle de Trinity, il y a une force qui me dépasse. C’est quelque chose d’indéfinissable et, quel que soit son nom, on a le sentiment qu’ils sont réunis dans ce même mouvement.

Comment se sont passées vos retrouvailles avec Carrie-Anne Moss ?

Keanu Reeves et Carrie-Anne Moss

Carrie-Anne et moi sommes restés en contact. C’est une personne merveilleuse qui, depuis qu’on se connaît, a fait beaucoup de chemin. À l’époque, elle n’avait pas trois enfants et un mari. On se disait bonjour, on s’étirait, on s’échauffait et on répétait ensemble. Elle écoutait sa musique et elle était un vrai rayon de soleil. On se soutenait et on se racontait nos vies. J’ai adoré cette période et l’idée de la retrouver, alors qu’elle a tellement changé tout en étant restée la même, m’enthousiasmait. C’était génial de rencontrer son mari et ses enfants – ils forment une super famille ! Et c’était formidable de lui donner la réplique et d’incarner un couple avec elle. Dans une ou deux scènes, Tiffany [Trinity dans le monde de Thomas, ndlr] et Thomas prennent un café – et pour nous, c’était profondément affectif. On devait prendre sur nous pour ne pas pleurer.

Que pensez-vous des nouvelles scènes de combat ?

C’était exaltant de réfléchir à l’évolution du style d’arts martiaux de Thomas Anderson/Neo, vingt ans plus tard. De toute évidence, il se distingue radicalement de celui de John Wick, et Lana tenait à faire en sorte qu’il s’en démarque vraiment, si bien qu’on n’utilisait pas de figures de judo. On est parti très naturellement de la situation du personnage, telle qu’elle était à la fin du précédent film, ce qui était épatant.

Pour ce film, j’ai eu l’occasion de retravailler avec Tiger Chen Hu – j’avais déjà collaboré avec lui pour la trilogie. C’était enthousiasmant pour lui d’explorer autant de styles différents (rires). J’ai aussi l’occasion de travailler avec Eric Brown qui m’a coaché sur John Wick. C’était formidable d’avoir une approche occidentale et orientale et de bénéficier de leur expertise et de leur coaching pour me permettre d’effectuer les combats. C’était singulier et enthousiasmant. Si je devais le résumer, je dirais que c’est un style à la fois rugueux et doux.

Crédit photos : © Warner Bros.