L’actrice retrouve son personnage de Jane Foster, terrienne et astrophysicienne de son état, qui compte bien en remontrer à Thor, Odin et à toutes ces amazones asgardiennes.

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Kevin Feige (président de Marvel et producteur des films Marvel) dit que dans Thor : le Monde des ténèbres, Jane est un poisson hors de l’eau une fois arrivée sur Asgard. Elle me paraît pourtant bien dans son élément.

Natalie Portman : Ce n’est que maintenant, dans Thor : le monde des ténèbres, que j’utilise vraiment tout ce que j’ai lu dans les livres scientifiques lors de ma préparation pour Thor, que tout ce dont j’ai parlé ou débattu avec d’autres devient réel. Mais Jane n’est quand même pas faite pour ce monde d’Asgard. Elle est une petite brune au pays d’amazones blondes (rires), où la magie est une réalité, où elle découvre une technologie avancée qu’elle n’avait encore jamais vue, où tous parlent comme dans une pièce de Shakespeare. Elle est comme Bill et Ted : « Qu’est-ce qui se passe, mec ? ». (Rires)

Comment définiriez-vous les retrouvailles entre Jane et Thor ? Parce qu’il ne l’a pas appelée…

(Rires) En effet, Thor revient sur Terre pour aider les Avengers et sauver New York et même pas un petit coup de fil pour demander : « Ca va, Jane ? ». Quand ils se revoient, elle est en colère contre lui. C’est un drôle de truc que beaucoup, beaucoup d’entre nous ont vécu : ce type vous brise le cœur puis il réapparait, il y a la colère, les retrouvailles et tout ça. Oui, ils commencent par une situation assez tendue.

Pouvez-vous comparer le travail de Kenneth Branagh sur Thor et celui d’Alan Taylor sur Thor : le Monde des ténèbres ?

C’était incroyable de travailler avec Kenneth, c’était si amusant. Il était une des principales raisons qui ont fait qu’on a tous accepté de jouer dans Thor. Quelqu’un comme lui faire un tel film, c’était une idée à la fois cool et originale. Alan est tout aussi merveilleux mais d’une façon différente. C’est le genre à avoir un doctorat de philosophie et quand je parlais d’une scène avec lui, il était fréquent que je sois perdue (rires). Mais il a abordé le film sous un angle si différent, et venant de la série Game of thrones, il avait une vraie expérience pour créer ce monde fantastique et tous ces univers. Travailler avec eux a été tout aussi intéressant, ils sont tous les deux géniaux mais à leur façon.

Comment avez-vous réagi au départ de Patty Jenkins qui était attachée au projet avant Alan Taylor ?

J’ai été très contrariée parce que c’est une femme exceptionnelle. J’étais impatiente de travailler avec elle mais je comprends pourquoi elle a choisi de partir. Mais Alan a été épatant. C’était donc une sensation douce-amère.

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Comment voyez-vous la place des femmes dans ce monde d’hommes et de superhéros ? Certains comics datent des années 50 et 60 où la femme n’était qu’une potiche.

C’est vrai mais d’autres étaient remarquables pour leur époque et d’autres ont été actualisés. Comme dans Thor. Jane est une infirmière dans le comic, ce qui est un métier formidable, mais une astrophysicienne dans le film, un métier tout aussi formidable mais moins stéréotypé pour les femmes. Ce sont ces petites choses qui donnent aussi plus de pouvoir aux femmes. J’attends avec impatience de voir une femme devenir le personnage principale d’un film de superhéros, ce qui est en bonne voie d’après ce que j’ai entendu dire (sourire), tout comme il me semble essentiel de voir un superhéros qui ne soit pas blanc dans un rôle-titre. Mais les films Marvel font le portait de femmes fortes et c’est une preuve du respect que les gens qui dirigent Marvel ont pour les femmes. Quand un homme s’adresse à vous, vous savez s’il vous parle comme à une personne ou comme à une femme.

Dans Thor, on voit les dissensions entre Thor et son père, son combat et son besoin de se trouver. Etiez-vous vous aussi une rebelle en grandissant ?

Pas vraiment, en fait. J’aurais aimé être plus rebelle. Mais c’est intéressant et surprenant de voir combien vos parents sont liés à ce que vous devenez, combien vous êtes différents d’eux ou combien vous leur ressemblez, ce que vous gardez d’eux et ce que vous ne voulez pas garder. Vous pensez que vous êtes indépendante d’autrui alors que tout est lié.

Pourquoi auriez-vous aimé être plus rebelle ?

Le fait de ne pas me rebeller est lié au désir de plaire, d’être gentille, de m’intégrer. Ce n’est pas toujours ce qui vous donne l’impression d’exprimer votre personnalité. Pendant ces années où on est le plus créatif, le plus imaginatif, ce sont ceux qui ont le plus conscience d’eux-mêmes qui se rebellent et c’est plus agréable que de juste essayer d’être une gentille fille. A l’école, ceux qui se rebellaient ou qui étaient méchants, c’étaient les artistes.

Que pensez-vous du retour de Star Wars pour la prochaine génération ?

J.J. Abrams a tellement de talent, j’attends avec impatience de voir ce qu’il va en faire. Je suis juste déçue que mon personnage soit mort. Quand j’ai vu J.J., je lui ai demandé : « Mais comment est-ce arrivé ? » (Rires)

Article paru dans Studio Ciné Live – N°53 – Octobre 2013