Le métier :

Le scénario peut être une commande d’un producteur, d’un réalisateur ou émané spontanément du scénariste. Dans ce cas, le scénariste envoie son script à des producteurs qui le connaissent et qui le liront. Mais le producteur recevant plus de scénarios qu’il ne peut produire de films chaque année, il préfèrera lire les scénaristes qu’il connaît. Et quand un producteur dit « peut-être » pour un film, rien ne prouve que le film se fera.

Paroles de pros :

Eric Besnard (Le Goût des merveilles) :

« Le scénario est un artisanat qui se transforme en industrie. Il y a toujours une déperdition entre l’idée platonicienne du départ et le produit industriel final. Ce n’est pas un art. Je ne suis pas un artiste au sens premier, mais un artisan au sens le plus noble du terme. Mes scénarios ne sont pas faits pour être lus mais pour donner des images. »

Santiago Amigorena (L’Alliance) :

« C’est très dur d’être original au cinéma. Un film prend tant de temps à concevoir. Quand on est en train de le faire, tout le monde est déjà en train de le faire aussi. Les idées circulent et tout le monde a les mêmes en même temps. D’où vient mon inspiration ? Dieu seul le sait. Non, même pas. Elle vient d’un peu de partout : ce que j’entends, lis, vois, touche… Il suffit d’être ouvert au monde pour trouver ce qu’on a envie de dire. Après, il y a la qualité de ce que l’on dit qui n’est pas toujours la même. »

Eric Besnard (Le Goût des merveilles) :

« L’écriture est visuelle, elle véhicule des images et fait préexister le film. Mais il y a des choses qu’on ne peut pas écrire car elles sont infaisables, et c’est bien de le savoir. Il faut savoir comment on fait un film, combien il peut coûter, aller sur les tournages pour mieux appréhender la réalité. La façon dont le scénario est écrit sous-entend toujours la mise en scène, même si cette mise en espace n’est pas suivie d’effets. J’ai toujours beaucoup de désillusions car il y a de nombreux changements dans le produit final et ce que j’espérais n’y est pas. »

Eric Besnard (Le Goût des merveilles) :

« Si le film se fait, le scénariste est broyé car son scénario devient autre chose. On a une grande liberté dans ce métier car on peut travailler partout dans le monde, mais on a peu de pouvoir car le film se fait pratiquement sans nous. C’est une énorme frustration. Il faut mettre son ego de côté. Une fois mon scénario vendu, si je ne suis pas d’accord avec ce que le producteur veut en faire, je peux sortir du processus ou participer aux réécritures. J’essaye alors de trouver des solutions aux problèmes soulevés ou je travaille sur une idée que je n’avais pas eue. Il faut être souple. Le scénario n’est qu’un maillon préexistant à autre chose et je ne suis qu’un intermédiaire entre une idée et un film. »

Qualités nécessaires :

Avoir le scénario dans la peau

Se connaître et trouver sa propre méthode de travail

Savoir vendre son projet en une phrase

Imagination

Rigueur

Observation

Le salaire :

A partir de 30 000 euros le scénario

Quelques formations :

La Fémis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son)

IIIS (Institut international de l’image et du son)

ENSATT (École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre)

CEEA (Centre européen d’écriture audiovisuelle)