Le métier :

Le storyboarder transforme les mots d’un scénario en dessins, en storyboard. Ce dernier est une suite de dessins plus ou moins travaillés qui préfigure le plan d’un film avant son tournage, un outil de préparation qui permet au réalisateur de voir les images d’une histoire qu’il a déjà découpée dans sa tête. Un storyboard est avant tout une collaboration étroite entre le dessinateur et le réalisateur : combien de scènes à dessiner, sous quelle forme, quel angle, quelle focale, un travelling ici, un panoramique là, les entrées et sorties de champ des personnages… Un storyboard peut porter sur tout le film, plan par plan, ou sur quelques séquences, selon les besoins du réalisateur. Il peut aussi servir à trouver un producteur et à budgéter un film. Outil de communication interne par excellence, il est également nécessaire aux différents corps de métiers du cinéma (décoration, cascade, effets spéciaux…) afin qu’ils visualisent ce que veut le réalisateur. Le storyboarder peut également dessiner des accessoires, des costumes ou des décors.

Paroles de pros :

Fabien Lacaf (Chateaubriand) :

« Il faut savoir tout dessiner, vite, bien et dans un style réaliste. Mais on n’est pas là pour faire du beau dessin. Ce n’est pas une œuvre d’art. Pour preuve, ils sont en noir et blanc pour mieux être photocopiés. On va dans le sens de l’efficacité, de la volonté du réalisateur. »

Bruno de Dieuleveult (Un singe sur le dos) :

« Le storyboard n’est pas toujours une copie conforme du film. Le réalisateur peut ne pas savoir deux ou six mois à l’avance ce dont il a réellement besoin. Parfois, je ne retrouve plus que le squelette de certains plans. Le storyboard est là pour se faire oublier. Sur un tournage, le réalisateur se cale sur ce qu’il a ce jour-là : la lumière, les lieux, le matériel et surtout le talent des acteurs. J’ai beau anticiper et mettre dans mes dessins tout ce qu’à mon avis les autres vont apporter, quand je vois le film fini, je suis toujours surpris par ce que le storyboard n’a pas su traduire. »

Bruno de Dieuleveult (Un singe sur le dos) :

« La ressemblance avec les acteurs n’a pas d’importance. On dessine surtout des physiques passe-partout. Quand on sait à l’avance qui va jouer, on essaye de ne pas trop s’éloigner du personnage. Mais le problème c’est qu’un storyboard n’est jamais flatteur. Et il ne faut pas oublier le droit à l’image. Quand Jean-Jacques Beinex a voulu publier le storyboard d’IP5, on a senti qu’Yves Montand n’était pas très chaud pour être représenté par un dessin approximatif. J’ai dû gommer sa ressemblance. »

Qualités nécessaires :

Savoir dessiner et improviser

Rapidité

Accepter d’être remis en question

Diplomatie

Connaître la technique cinématographique et la grammaire du montage

Le salaire :

1 362,18 €/semaine ou 30 € le dessin

Quelques formations :

ENSBA (Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris)

École Émile-Cohl

Gobelins – L’École de l’image