Le métier :

Il organise le déroulement des étapes du son : bruitage, création de sons, post-synchronisation, mixage. Il discute avec le réalisateur pour connaître ses désirs puis tous deux écoutent les sons enregistrés pendant le tournage, en recherchent d’autres en sonothèque, en enregistrent d’autres ou font appel à un concepteur sonore. Enfin, tous deux décident quels sons prendre et où le mettre dans le film afin d’habiller les images.

Paroles de pros :

Valérie Deloof (Retour à Ithaque) :

« J’interviens quand l’âme du film et son squelette existent déjà. Je gère le film tel qu’il est et la partie humaine qui n’est pas toujours évidente à ce stade-là car le réalisateur est souvent fatigué. J’arrive comme un messie ou comme une personne que le réalisateur va détester car j’annonce la fin du film. »

Gérard Hardy (L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet) :

« Je commence toujours par regarder le film comme un spectateur. Je le visionne au stade du montage image, dans sa copie de travail, avec le son direct, les dialogues et parfois des maquettes de musique. Et j’essaye de ressentir au mieux l’histoire et les personnages. Je ne pense pas immédiatement aux sons. Puis je dépouille le travail de l’ingénieur son, c’est-à-dire que j’entre dans l’ordinateur les sons seuls qu’il a enregistrés sur le tournage, les sons d’ambiance et les effets sonores ponctuels. Je ne vais pas tous les garder, mais je m’en sers comme référence, pour connaître le vrai son de tel ou tel lieu. »

Gérard Hardy (L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet) :

« La recherche de sons est un moment capital car c’est là qu’on commence à créer la bande sonore du film, dans les choix de sons qu’on fait. Il arrive qu’on prenne trop de sons, c’est le défaut actuel, surcharger les bandes sons de choses qui ne sont pas indispensables. Je m’entends bien avec les réalisateurs qui ont une sensibilité sobre envers le son, qui veulent des sons signifiants, forts. Je suis plus dans cet esthétique là que dans l’inflation sonore et le spectaculaire. »

Valérie Deloof (Retour à Ithaque) :

« Ce métier a aujourd’hui sa part entière dans la chaîne du cinéma, mais le travail varie radicalement selon le réalisateur avec qui vous travaillez. Certains s’en désintéressent, d’autres pensent qu’il ne s’agit que de caser de la musique ou de faire claquer une porte. Et il y a ceux qui vont être dans la minutie, dans l’obsession, dans la composition, qui vont prendre le montage son comme partie intégrante de leur film. Ils sont là tout le temps, ils écoutent et choisissent les sons avec nous, ils ont des demandes très précises sur ce qu’ils veulent entendre. »

Gérard Hardy (L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet) :

« Le plus beau compliment qu’on puise nous faire c’est de dire que notre travail est en osmose avec le film, qu’il l’épouse, l’accompagne, le nourrit, qu’il lui apporte l’ancrage dans la réalité dont il a besoin. Quand les gens parlent de la bande sonore, c’est parce qu’à un moment du film ils ont pris conscience qu’un son en particulier leur racontait quelque chose. Mais pendant tout le reste du film, ils n’y font même pas attention. »

Qualités nécessaires :

Patience

Diplomatie

Organisation

S’adapter

Avoir une culture quasi musicale

Le salaire :

Chef monteur : 1 429,72 €/sem

Premier assistant monteur : 974,73 €/sem

Quelques formations :

La Fémis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son)

Louis Lumière – ENSLL (École nationale supérieure Louis-Lumière)

ESEC (École supérieure libre d’études cinématographiques)

ESRA (École supérieure de réalisation audiovisuelle)

ISTS (Institut supérieur des techniques du son – Groupe ESRA)

IIIS (Institut international de l’image et du son)

EICAR (École internationale de création audiovisuelle et de réalisation)

INSAS (Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion)

BTS métiers de l’audiovisuel, option métiers du son (pour connaître quels établissements dispensent cette formation, faites une recherche sur le site de l’Onisep)