Le métier :

Propriétaire de la licence d’exploitation des droits d’un film dans certains pays, il met en place le plan média et la stratégie de communication et d’accompagnement dudit film. Il s’occupe du doublage et du sous-titrage, choisit l’attaché de presse, travaille sur les visuels pour la presse et les salles, détermine avec les programmateurs le nombre de copies et les salles qui exploiteront le film, organise les avant-premières, des rencontres entre le public et l’équipe du film, la circulation dans les festivals et fixe la date de sortie. Le jour de la sortie du film, il passe sa journée à appeler toutes les salles qui le projettent pour connaître les chiffres des entrées.

Paroles de pros :

Carole Scotta et Laurence Petit (gérante et responsable de la distribution de Haut et Court) :

« On fait un métier de passeurs de films. On est à l’autre bout du monde, à écumer les festivals et les grands écrans étrangers, et on ramène un film en France pour que d’autres puissent le voir. On veut partager le plaisir qu’on a eu en le voyant. A chaque fois, c’est un coup de cœur. »

Carole Scotta et Laurence Petit (gérante et responsable de la distribution de Haut et Court) :

« Beaucoup de films finis sont déjà achetés ou font partie d’accords-cadres entre producteurs et distributeurs français. Il faut alors prendre plus de risques en amont, sur scénario, et pré-acheter le film et ainsi participer à son financement. Le distributeur paye une avance sur les royalties que peut rapporter le film : il estime la valeur commerciale potentielle du film sur la France et fait une proposition au producteur pour devenir propriétaire de la licence d’exploitation des droits. Il possède alors les droits d’exploitation sur un ou plusieurs territoires donnés. »

Francis Boespflug (président de Pyramide Productions) :

« Un distributeur a une confiance aveugle envers les exploitants. Les relations avec ces derniers ont d’ailleurs beaucoup changé. Aujourd’hui, ils nous font même payer la projection des bandes annonces. Avant, c’était un échange. Un exploitant voulait projeter mon film, il prenait ma bande annonce pour le présenter. Désormais, il privilégie la publicité et garde peu de temps pour les bandes annonces gratuites. Pour s’assurer le passage de sa bande annonce pendant les pubs, le distributeur doit payer. »

Francis Boespflug (président de Pyramide Productions) :

« La distribution n’est pas une science exacte mais il y a des choses que l’on peut prévoir assez facilement. Un film français fera ainsi toujours plus fort qu’un film américain. Vous sortez deux gros films américains le même jour, ils se télescopent. Vous sortez un gros film français face à un gros film américain, les spectateurs vont voir le film français. »

Carole Scotta et Laurence Petit (gérante et responsable de la distribution de Haut et Court) :

« L’offre des films a augmenté de 50% depuis 1995. Il faut trouver des dates où peu de films sortent car il est difficile pour un spectateur de choisir parmi une dizaine de films chaque semaine. »

Francis Boespflug (président de Pyramide Productions) :

« Le jour de la sortie du film, c’est la journée des chiffres. J’ai tout une équipe répartie à Paris, Lyon et Bordeaux qui va passer la journée à appeler toutes les salles de France qui projettent mon film pour leur demander le nombre d’entrées pour chaque séance. La première est vers 9h30 mais les chiffres plus parlant sont ceux des séances vers 14h – 14h30. C’est à ce moment-là que l’on peut commencer à analyser les chiffres à la fois sur Paris et en province. Je cherche alors des explications sociologiques, économiques ou marketing pour comprendre pourquoi on a de bons résultats dans telle salle et de mauvais dans telle autre. »

Carole Scotta et Laurence Petit (gérante et responsable de la distribution de Haut et Court) :

« Il faut donner le temps au public d’aller voir le film. Si les spectateurs pouvaient aller voir dès leur première semaine d’exploitation les petits films qui ne restent pas longtemps au lieu des gros films qui restent des mois, les données seraient inversées. La fréquentation est plus forte, ce qui est un plus pour les petits distributeurs, mais il est difficile d’exister sur ce marché face à une offre, elle aussi, de plus en plus forte ».

Qualités nécessaires :

Ne jamais oublier le public

Obstination

Savoir anticiper les goûts du spectateur

Aimer voir deux films par jour

Savoir négocier

Disponibilité

Le salaire :

Un % sur les entrées du film.

Quelques formations :

La Fémis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son)

Economie et cinéma.