Le métier :

Il fait le lien entre les salles de cinéma et le distributeur. Il met dans les salles les films qui sortent chaque semaine et il décide quels sont ceux qui continuent leur carrière et ceux qui sont retirés de l’affiche. Il voit un maximum de films afin de connaître ce qu’il propose au public et défendre ses choix face aux distributeurs et exploitants. Il négocie le film avec son distributeur, parle potentiel d’exploitation (quelle salle et quelle durée) mais aussi affichage en salle, avant-première… Une nouvelle négociation intervient tous les lundis jusqu’au retrait du film des salles.

Paroles de pros :

David Gauthier (responsable de la programmation de 180 écrans indépendants) :

« Je fonctionne avant tout avec les incontournables de la semaine. Ces films ont beaucoup de copies en circulation, leur sortie est quasiment automatique dans la majorité des salles et sans grand risque. Mais l’enjeu se porte sur les autres films. Et c’est là que le métier devient passionnant parce qu’il faut savoir faire les bons choix et les imposer ».

Germinal Anton (ancien directeur de la programmation du circuit Gaumont-Pathé) :

« Avec l’expérience, on sait ce qui peut marcher. Mais je ne suis pas devin, je dois anticiper les goûts d’un public qui peut me surprendre. Le pire reste de découvrir le succès d’un film qu’on n’a pas mis dans ses salles. Et inversement, mettre en salles un film qui ne marche pas. C’est alors une salle vide pendant une semaine et donc un manque à gagner. »

David Gauthier (responsable de la programmation de 180 écrans indépendants) :

« On essaye aussi de placer un film en fonction de l’image que l’on veut donner à la salle. Comme je programme des petites salles indépendantes, il est important que la salle ait une identité propre face aux multiplexes. De ce point de vue-là, j’ai l’entière confiance de l’exploitant ».

Germinal Anton (ancien directeur de la programmation du circuit Gaumont-Pathé) :

« Les premiers chiffres sont un enseignement juste dans 99% des cas. On sait les analyser et on voit tout de suite où va le film. On a aussi d’autres paramètres : le type de public, la date de sortie, la concurrence des autres films qui peuvent pomper son public, les informations qui remontent du personnel des salles…. Certains films ont besoin de temps et donc d’être protégés face à des films à la carrière plus courte mais au succès plus immédiat. On doit alors penser à ne pas prendre trop de films le temps de leur exploitation pour ne pas bloquer leur carrière ».

Qualités nécessaires :

Savoir anticiper les goûts du public

Aimer voir deux films par jour

Savoir négocier

Disponibilité pour les exploitants

Le salaire :

Selon les recettes en salles pour un programmateur indépendant, selon l’employeur pour un salarié.

Les formations :

Auprès d’un autre programmateur ou d’un exploitant.