Le métier :

Il est comédien avant tout. Il est choisi après essais par le distributeur du film et le directeur de plateau qui supervise le doublage. Il découvre souvent la psychologie des personnages et le visage de l’acteur qu’il va doubler le jour de l’enregistrement, dans un auditorium. Les scènes sont projetées une par une. Une bande rythmo, qui défile sous l’écran, contient les noms des personnages suivis de leur dialogue respectif écrit à la main. A gauche de la bande, sous un voyant rouge, une barre verticale, le « start », permet d’obtenir le synchronisme de l’image et du texte. L’acteur prononce les mots quand ils passent devant. Les prises s’enchaînent jusqu’au résultat parfait.

Paroles de pros :

Richard Darbois (voix de Harrison Ford, Richard Gere, Danny Glover…) :

« Je ne double pas Sylvester Stallone de la même façon que je double Harrison Ford ou Richard Gere. Harrison Ford ne me pose pas problèmes, c’est pratiquement ma voix et ma nature. Alors que sur Sylvester Stallone dans Copland, je dois faire attention à ma voix, c’est plus dur de jouer juste, il me demande plus de travail. Pour chacun, je dois recréer l’émotion juste, arriver à une vérité de jeu et être le personnage. En même temps, je suis limité par l’interprétation initiale de l’acteur étranger que je ne dois pas trahir. Et on est enfermé dans ce carcan technique imposé par la synchronisation. »

Patrick Floersheim (voix de Robin Williams, Michael Douglas, Michael Chiklis…) :

« On est des caméléons et des éponges sur le plan vocal et émotionnel. On change aussi de registre de film en film. Je suis passé de Robin Williams dans Good Morning Vietnam à Daniel Day Lewis dans My Left Foot puis à Ralph Fiennes dans le Patient anglais. »

Micky Sébastian (voix de Sharon Stone, Kim Catrall, Annette Benning …) :

« On peut jouer les gentils et les méchants, les jeunes et les vieux, les petits gros et les grands maigres, les créatures bizarres et les êtres imaginaires. On ne nous voit pas, il n’y a pas ce diktat du physique. Notre palette de jeu est forcément plus grande. »

Qualités nécessaires :

Etre bon comédien

Aimer jouer avec sa voix

Accepter l’anonymat

Le salaire :

5 € la ligne

 La formation :

Cours d’art dramatique.