Acteur des années 80 et 90 devenu scénariste et réalisateur, John Cameron Mitchell, 55 ans, est un adepte du cinéma indépendant américain qui ne laisse aucun spectateur indifférent. Il s’est fait remarquer avec son tout premier film, Hedwig and the Angry Inch (2001), aujourd’hui aussi culte que le Rocky Horror Picture Show, qu’il a adapté de sa propre comédie musicale et dans lequel il interprète le rôle d’une transexuelle est-allemande et star punk-rock dont l’opération s’est mal passée, d’où le « angry inch » du titre. Il l’a fait suivre de Shortbus (2006), une sorte de comédie de mœurs où il explore la sexualité et les émotions qui l’accompagnent. Cet œuvre en a perturbé plus d’un avec sa séquence d’ouverture où un jeune homme plus que souple se fait une auto-fellation et ses scènes de sexe non simulées. Son troisième long métrage, Rabbit Hole (2010), plus classique et nettement plus sage dans le ton et la forme, était un drame pur sur un couple qui tente de se reconstruire après la mort de leur enfant. Nicole Kidman y déchirait les cœurs les plus endurcis avec une performance qui lui a valu une nomination à l’Oscar et aux Golden Globes. Pour sa quatrième réalisation, How to Talk to Girls at Parties, John Cameron Mitchell s’aventure dans la science-fiction et adapte la nouvelle éponyme de Neil Gaiman avec qui il partage l’humour et l’étrangeté. Il y revisite l’histoire d’amour entre un humain et une extraterrestre sur fond de culture punk. Le film sort en salles ce 20 juin. [Attention, l’interview contient quelques spoilers.]

John Cameron Mitchell © Matthew Placek

Comment décririez-vous votre film car il est multigenre ? Il s’apparente autant à de la science-fiction qu’au voyage initiatique en passant par la comédie romantique, la satire sociale et l’horreur.

C’est mon Roméo et Juliette. Le film commence par une fête comme dans la pièce de William Shakespeare avant de se tourner vers des histoires de politique et de mort. Il parle du premier amour, des échecs des parents qui tentent de faire du mieux qu’ils peuvent, des enfants qui deviennent des parents et qui doivent prendre de grandes décisions. C’est une histoire d’amour. C’est aussi une métaphore du Brexit avec des aliens arborant des ponchos aux couleurs de l’Union Jack et qui sautent d’un immeuble. Ils préfèrent dévorer leur progéniture et disparaître que de laisser entrer dans leur société quelque chose de nouveau. Cette idée de panique nationaliste est très populaire dans beaucoup de pays aujourd’hui. [John Cameron Mitchell se met à scander comme un militant] Nous sommes contaminés ! Nous perdons notre pouvoir parce que nous laissons pénétrer de nouvelles idées ! Découvrir ce que c’est que d’être humain nous rend mal à l’aise ! [Il se radoucit] Alors que la majorité du temps, ce qui traverse nos frontières, c’est l’amour. Nous utilisons les six colonies d’extraterrestres du film pour illustrer cette métaphore. Elles sont basées sur le système des chakras. La septième et dernière colonie qui manque est celle du cœur et de l’amour. Elle sera créée grâce à une alien et à un punk. Vous vous ouvrez au monde quand votre cœur est ouvert. Pour moi, quand vous êtes fermé à tout, vous mourrez.

Comment êtes-vous arrivé sur le projet ?

Howard Gertler, le producteur de Shortbus, m’a proposé le sujet. Au départ, je ne voulais pas réaliser un film basé sur le travail d’un autre mais j’ai aimé la nouvelle de Neil Gaiman. La morale de son histoire est que vous êtes est un alien quand vous êtes amoureux. Pour moi, vous êtes un alien pour tout le monde, point. J’ai réfléchi à comment prolonger le court récit de l’auteur et puis j’ai été happé par le projet. Le film a demandé du temps pour obtenir le financement car, comme vous le disiez, il est multigenre. Les gens préfèrent quand un long métrage n’est une seule chose et qu’il déborde de stars. Ce n’est pas la meilleure période pour le cinéma indépendant américain.

Neil Gaiman et John Cameron Mitchell

Même avec le nom de Neil Gaiman attaché au projet ?

Non car Neil est bien connu en Grande-Bretagne mais il l’est peu aux Etats-Unis. Il le devient progressivement grâce à aux séries adaptés de ses œuvres comme American Gods, Lucifer et Good Omens. C’est un auteur très anglais, très subtile. Il a de l’amour dans le cœur et de la magie dans le sang. Nous avons quelques points communs : nous aimons les bonnes blagues et nous utilisons l’humour en toute circonstance.

Aimiez-vous la science-fiction quand vous étiez plus jeune ?

J’ai grandi avec la science-fiction, le fantastique et les comic books. Je pouvais ainsi oublier la dureté de ma vie. Mais les années passant, je me demandais pourquoi il n’existait pas de littérature fantastique pour adulte. Ce que je lisais était toujours des aventures pour les enfants alors qu’il suffit d’utiliser la science-fiction et la magie pour explorer des idées et raconter des histoires. J’ai toujours été surpris de voir qu’il n’y avait pas plus d’auteurs de littérature adulte. Vous allez me dire qu’Ursula Le Guin et Margaret Atwood étaient de ceux-là mais c’était si rare. Ces auteurs qui s’essayaient à une autre littérature étaient toujours les outsiders, les noirs ou les homosexuels. Aujourd’hui, c’est de plus en plus le cas. Malheureusement, la majorité de la littérature pour les jeunes d’aujourd’hui ne parle que de dystopie. Ce doit être étrange d’être un ado en ce moment parce que tout s’apparente à Hunger Games et à la question de la survie. Ce doit être déconcertant de ne lire que des histoires qui vous disent qu’à partir de maintenant tout va se gâter.

Votre film est cependant optimiste.

Oui. Je suis un optimiste inquiet dans la vie. Je suis toujours contrarié pour un oui ou pour un non mais une part de moi croit sincèrement que tout finira bien et que les gens s’en sortiront grâce à l’amour. J’entends dire que la culture digitale détruit l’empathie et que la vérité devient spéculative. C’est nouveau pour ma génération. Je ne suis pas sûr comment réagir à tout cela si toutes les informations sont fausses et que toutes les fictions sont vraies. J’imagine que je dois être encore plus prudent avec mes propres histoires et faire en sorte qu’elles soient encore plus utiles.

John Cameron Mitchell et Alex Sharp

Jusqu’à quel point Neil Gaiman s’est-il investi dans l’adaptation de sa nouvelle ?

Il a eu peu à faire, en fait. Il vérifiait une fois l’an l’avancée du projet. Très tôt, il nous a donné la structure du film : sa nouvelle serait le premier acte du long métrage puis Zan partirait avec le punk explorer le monde terrien et sa banlieue ordinaire. Il nous a demandé de rester terre-à-terre et de ne pas tomber dans la science-fiction pure. Les aliens prennent une apparence humaine mais vous avez le sentiment qu’ils adoptent la forme des habitants des mondes qu’ils visitent. Ils sont un peu stupides : ils ont oublié de réservé un hôtel à Londres et sont obligés de trouver une maison dans la banlieue. Ils font alors pour le mieux. Ils s’habillent comme les extraterrestres des années 70, avec des costumes collants en latex. Ils essayent de s’intégrer. Même les aliens peuvent faire preuve de nostalgie. (Rires) Nous sommes dans un conte de fées, nos extraterrestres sont gentils, pas comme dans Under the skin. Mais ils ressentent aussi de vraies émotions. L’histoire reste réelle. Nous avons tous des amis qui ont été dévorés par leurs parents au point d’être sans défense, de ne pas savoir prendre de décision d’eux-mêmes, de n’être finalement que des appendices d’une famille. Nous avons tous des amis punks qui se rebellent face à leurs origines, qui ne sentent pas aimés par moments et qui ont le sentiment d’avoir été abandonnés par leurs parents. Ma version des punks n’est cependant pas classique. Je ne cherche pas à recréer la vraie culture punk, pour cela, allez plutôt voir un documentaire. Je joue avec cette culture punk dans l’environnement d’un conte de fées. Zan ne cesse de demander : « C’est quoi, punk ? » et bien sûr cette notion évolue tout au long du film. Les punks vous diront que pour des anticonformistes, ils peuvent être très conformistes. Je n’ai jamais été un vrai punk. J’avais plutôt la fibre punk. Je me rebellais mais à l’intérieur du système. Etant gay, ma rébellion passait par le sexe mais aussi par la politique car j’ai fait mon coming out en 1985, en pleine période du sida et au milieu d’une culture sexophobe. Venant d’une famille très catholique, à l’époque, je voulais utiliser le sexe pour raconter des choses sur nous-mêmes. Et c’est ce que j’ai ensuite fait dans Shortbus. L’humour en plus.

Comment avez-vous créé votre race extraterrestre pour qu’elle ne ressemble en rien à ce qui existait déjà ?

Elle Fanning

Je suis quelqu’un de très anal, j’ai besoin que les choses soient catégorisées et classées. Comme les punks appartiennent à une tribu anarchiste, les aliens devaient être très ordonnés. Comme ils sont nombreux, j’ai eu l’idée du système des chakras. Quand vous assemblez les chakras, ils forment un corps. Dans le film, il s’agit du corps céleste. Puis j’ai pensé qu’ils pouvaient copuler afin de former la colonie finale, celle du cœur. Chaque colonie possède sa couleur. J’ai dit à ma chef costumière, la géniale Sandy Powell : « Voici les couleurs. A toi de jouer ! » J’aimais cette idée que leur look ressemble à celui des aliens comme on les imaginait dans les années 70. Nous avons ensuite répété avec chaque colonie afin de trouver une façon d’être et de bouger spécifique à chacune d’elle. Une des colonies ne parle pas, une autre ne s’exprime qu’en chantant, une autre ne fait que des acrobaties, une autre ne pense qu’au sexe. La colonie de Zan s’apparente au plexus solaire et représente le libre arbitre et l’individualité. Le leader est le premier parent-prof. C’est cet être androgyne appartenant à la colonie spirituelle, au chakra qui est au-dessus de votre tête.

Pourquoi ne montrez-vous jamais leur apparence réelle ?

Parce que j’aime ce mystère. Ils disent qu’ils sont faits de plusieurs choses : des étoiles, des bactéries… Peut-être que vous pouvez voir leur vrai visage dans les séquences animées du film [ce sont les rêves et fantasmes d’Enn]. Je voulais alors qu’ils apparaissent comme des cellules, des étoiles ou des nébuleuses. Vous ne savez pas vraiment ce que vous regardez. Ce ne sont peut-être que des symboles de ce qu’ils sont vraiment. Ce ne sont peut-être que des énergies. Cela reste métaphorique. How to talk to girls at parties n’est pas le genre de film où vous avez besoin de voir leur apparence réelle.

Aviez-vous un but précis pour faire ce film ?

Oui, je voulais qu’il plaise à la fille de 16 ans qui se cache en chacun de nous. C’est le moment de votre vie où vous pensez que l’amour nous sauvera tous, où vous êtes vulnérable, principalement plein d’espoir mais aussi rebelle. Vous êtes toutes ces choses qu’une fille de 16 ans pourrait être et pourrait vouloir être. Je veux que mon film soit le préféré de cette jeune fille-là.

Seriez-vous donc plus proche du personnage de Zan dans le film ?

Non, je suis plus proche d’Enn. Comme lui, je dessinais mes propres comic books étant jeune et j’avais peur du sexe. Etant gay, je ne pouvais pas vraiment approcher les autres garçons comme je le voulais. Dans les années 70s, c’était dangereux. J’étais donc un être virginal. Curieusement, et je n’ai encore jamais raconté cette histoire à quiconque, j’ai eu ma première expérience sexuelle à Roswell, au Nouveau Mexique, là où les extraterrestres ont, soi-disant, atterri. J’y étais pour participer à un concours d’éloquence. Je n’avais encore jamais pensé à ce lien avec mon film. (Rires)

Elle Fanning et Alex Sharp

Je vous aurais cru plus proche de Zan car elle a grandi dans un environnement répressif, comme vous qui êtes issu d’un milieu catholique et militaire. Elle cherche aussi à exprimer sa quête du savoir et son besoin de communiquer son histoire, ce que vous faites avec vos films.

Vous avez raison. Enn me représente quand j’étais ado et Zan quand j’étais jeune adulte. Zan s’échappant de son monde, c’est moi faisant mon coming out. En 1985, je me suis alors senti complètement ouvert au monde et riche. J’étais optimiste et plein d’espoir même si c’était au milieu de la guerre entre la vie et la mort avec le sida. J’avais des rapports sexuels protégés. C’est peut-être pour cela qu’Enn et Zan ont des rapports sexuels chastes, c’est la protection ultime. (Rires) Mais vous avez raison, comme Zan, je questionnais tout autour de moi, mes parents, ma profession… Tout le monde me disait que je devais rester dans le placard si je voulais faire carrière en tant acteur. J’ai alors dit : « Et puis merde ! » J’espère cependant que je ne questionnais pas le monde de façon choquante. Je ne suis pas Gaspar Noé ni Lars von Trier qui cherchent tout le temps à gagner, créativement parlant. Ils veulent choquer pour choquer et vous détraquer l’esprit. Ce qui, pour moi, est immature. Je préfère les films qui vous font vous rapprocher des autres, qui vous font vous sentir plus humain et moins seul. Je ne sens pas le besoin de gagner une guerre ni de gagner beaucoup d’argent. Je veux juste pouvoir vivre de mon travail.

Sans l’interprétation toute en nuance d’Elle Fanning, son personnage Zan et les situations qu’elle vit seraient vite ridicules. Qu’est-ce qui vous a fait penser à elle pour ce rôle ?

Elle est un être magique à plus d’un titre. Elle n’est pas une enfant gâtée ni une sale gosse d’Hollywood. Elle est vraie, drôle et tendre. Elle grandissait et devenait elle aussi adulte alors même que nous étions en train de tourner le film. Elle fait trop de choses en ce moment et pour échapper à l’école, elle semble accepter tous les films qui se présentent. Ils ne sont pas toujours bons mais elle aime cette liberté. Chaque prise avec elle était fantastique. Elle est encore une enfant dans l’âme mais quand il s’agit de travailler, c’est une adulte. Elle était toujours concentrée et avait de bonnes idées pour les dialogues. C’est une vraie pro et je l’adore. Alex Sharp, qui joue Enn, a dix ans de plus qu’elle mais mon film était son tout premier. Il a reçu un Tony Award pour The Curious Incident of the Dog in the Night-Time qu’il a joué à Broadway mais il était mal à l’aise devant une caméra. Elle et moi lui avons appris qu’il pouvait devenir un grand acteur de cinéma. Il en était reconnaissant. Mais elle l’a fait d’une manière très subtile, sans être d’une arrogance détestable. Ce que peut vite devenir un acteur. Je le sais, j’en suis un. (Rires) Elle est une star. Nicole Kidman et elle ont beaucoup de points communs à commencer par leur talent et le fait qu’elles sont toutes deux des actrices inspirées. Elles sont grandes et minces. Ce sont des licornes. Ce sont à la fois des êtres extraordinaires qui nous font croire des choses et qui savent jouer les personnages ordinaires. Travailler avec ces deux actrices était vraiment spécial pour moi.

John Cameron Mitchell et Nicole Kidman

Comment faites-vous pour que vos acteurs acceptent de mettre leur âme à nu dans vos films, et notamment Nicole Kidman dans Rabbit Hole ?

Certains acteurs, ils sont rares, sont capables de chercher des réalisateurs inhabituels et étranges et d’aller là où ils ont peur. Isabelle Huppert est comme cela. Tilda Swinton, Nicole Kidman et Marion Cotillard aussi. Les autres qui appartiennent à leur catégorie d’acteurs sont trop coincés ou prisonniers du système. Ils ne veulent pas sortir de leur zone de confort. Quelque part, les actrices que je viens de citer aiment être mal à l’aise et explorer leur âme dans sa totalité. Et dans ce cas, elles ne s’intéressent pas à leur paye. Bien sûr, elles tournent un film à gros budget de temps en temps parce que c’est leur gagne-pain, parce qu’elles doivent jouer aussi le jeu d’Hollywood, parce qu’elles doivent payer leurs factures et parce qu’elles doivent rester célèbres pour pouvoir tourner dans des petits films. Je n’ai jamais réussi à faire cela. C’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas beaucoup d’argent. Hollywood m’a déjà proposé des films mais je savais d’avance que je serais ronchon et malheureux en les acceptant et que je perdrais aussi trop le contrôle de mes films. Je préfère faire mes propres petits projets. C’est aussi pour cela que je fais très peu de films. Je veux pouvoir avoir le final cut. C’est impossible aujourd’hui aux Etats-Unis avec les films à gros budget. Je préfère attendre et trouver des financiers pour mes films qui me respecteront mes décisions et me laisseront avoir le dernier mot.

Vous avez tourné quatre films et chacun parle d’outsiders, de gens perdus qui cherchent leur place dans ce monde. Avez-vous trouvé votre place ?

Je ne sais pas vraiment. J’ai grandi entre l’Europe et les Etats-Unis. Je déménageais tous les deux ans à cause du travail de mon père. Je vivais dans un environnement répressif mais socialiste. L’armée est un Etat socialiste aux Etats-Unis mais plein de conservateurs. Je possède une combinaison internationale assez étrange. Je peux vivre n’importe où et je sais m’adapter mais je n’ai jamais eu le sentiment d’appartenir à quoi que ce soit ou où que ce soit. Etre gay renforçait cette isolation. J’ai toujours cherché à créer des communautés parce que je suis un maniaque du contrôle. Je suis en quelque sorte le premier parent-prof de mon film, je suis un dictateur bienveillant quand je fais mes films. Je crée des communautés mais elles restent éphémères. Je n’ai jamais fondé ma société de production ni aucune autre compagnie parce que j’ai peur de ce qui arrive avec le temps : les intrigues, la jalousie, l’agent… Je ne suis pas non plus très famille. Mon indépendance et ma liberté sont très importantes. Le revers de tout cela est que je ne fais partie de rien. C’est triste. J’aime ma liberté mais je peux aussi me sentir un peu seul. C’est pour cela que tous mes projets demandent des collaborateurs. Je n’écris pas de livre tout seul. Je fais des films, des séries, des pièces de théâtre, des concerts pour créer des familles éphémères. J’ai de bons amis et je leur suis fidèle mais je suis plus à l’aise quand je crée une communauté. Ce qui est difficile car vous ne pouvez pas toujours être responsable de tout. Je ferai un très bon gourou de secte mais je sais aussi qu’un groupe qui reste trop longtemps en autarcie devient corrompu. Vous connaissez cet art éphémère qui disparait avec un coup de vent ou avec une vague ? J’aime ce genre d’art. Le théâtre s’apparente à ce genre d’art, une pièce peut disparaître très vite des mémoires. Ce qui est triste. C’est pourquoi le théâtre est d’une certaine façon plus poignant et plus fort que les films, parce qu’il est éphémère. Mais c’est humain. J’aime être un artiste dans un monde éphémère. Je n’aimerais pas vivre éternellement. Mais je veux aussi laisser quelque chose qui durera après moi, qui sera transmis d’ami en ami.

Article paru dans L’Ecran fantastique – N°398 – Juin 2018

Crédit photos : © A24