1892, Ouest américain. Le capitaine de cavalerie Joseph Blocker escorte son ennemi de toujours, l’ex-chef de guerre des Cheyennes du Nord Yellow Hawk, de Fort Berringer, Nouveau Mexique, à la terre de ses ancêtres au Montana. Pour ce périple de plus de 1 500 km, ils sont accompagnés de ses hommes pour le premier et de sa famille pour le second. Le petit groupe est rejoint par Rosalee Quaid, seule rescapée d’un massacre perpétré par les Comanches. Ce western viscéral explore l’humanité dans ce qu’il y a de pire et de meilleur: la haine et les divisions entre les peuples, la force et la résilience de l’esprit humain, la métamorphose des hommes par le pardon ou encore la valeur que possède toute vie. Hostiles sort en salles ce 14 mars.

Wes Studi et Christian Bale

1 – 1892 – 2018 : même combat

Le scénariste et réalisateur Scott Cooper (Crazy Heart, Les brasiers de la colère, Strickly Criminal) a adapté le manuscrit de Donald Stewart – auteur des scénarios d’A la poursuite d’Octobre Rouge, de Jeux de guerre et de Danger immédiat, décédé en 1999. Bien que l’action se passe en 1892, il a voulu que sa nouvelle version soit « pertinente au regard des questions raciales et culturelles qui agitent actuellement l’Amérique. Nous sommes tous conscients des mauvais traitements qui ont été infligés aux Amérindiens, mais vous pouvez voir le même schéma se reproduire aujourd’hui avec les Afro-Américains ou la communauté LGBTQ. Cette histoire soulève des problèmes universels ».

2 – Des Cheyennes…

Christian Bale, Adam Beach et Chef Philip Whiteman

L’authenticité historique et culturelle du film était primordiale. La production a fait appel à des consultants afin d’aider les acteurs à maîtriser le langage, la gestuel et les rituels cheyennes. Chef Philip Whiteman – qui a béni tous les matins la journée de tournage qui commençait -, Donald Shoulder Blade ou encore Lynette Twobulls n’ont cependant pas seulement enseigné leur langue, rarement usitée aujourd’hui, aux acteurs jusqu’à ce qu’ils la parlent correctement et de façon naturelle, ils ont aussi partagé leur style de vie, leur culture et leurs croyances avec toute l’équipe du film. Pour les descendants cheyennes, Hostiles est un moyen de documenter l’héritage en voie de disparition de tout un peuple.

3 – … et des Comanches

Le film commence avec le massacre de la famille de Rosalee Quaid par des Comanches. Ces derniers sont quelques Indiens parvenus à échapper à leur déplacement de force et à leur enregistrement nominatif par l’armée américaine dans les années 1870. Pendant plus de 20 ans, ils se sont vengés en tuant les Américains des plaines du sud-ouest des Etats-Unis. « Personne n’a jamais vraiment porté attention à ces Comanches qui ont refusé de se soumettre au gouvernement américain, souligne William Voelker, le consultant comanche du film. Bien que j’aie apprécié la volonté de l’équipe de dresser un portrait fidèle de mon peuple, j’ai été un peu surpris que Scott s’excuse de l’image de guerriers impitoyables donnée aux Comanches dans le film car nous n’essayons pas d’enjoliver notre histoire. Ces hommes étaient assoiffés de sang, ils avaient tout perdu et étaient furieux que leur peuple ait été privé de sa liberté. »

Crédit Photos : © Metropolitan FilmsExport