Après Gollum, King Kong et César, le roi de la capture de performance s’attaque au Capitaine Haddock. Tonnerre de Brest !

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Comment avez-vous approché le personnage du Capitaine Haddock ?

Andy Serkis : Je voulais avant tout trouver le cœur émotionnel d’Haddock. C’est un personnage comique et un ivrogne mais je voulais comprendre ce que cela signifiait dans l’histoire. Il a perdu le contact avec son passé, ses ancêtres, son héritage et il a le sentiment d’être impuissant, d’échouer dans tout. Sans ce travail, je jouais juste un soûlard superficiel.

Vous vous reconnaissez dans les personnages que vous avez joués avec la capture de performance ?

Je reconnais mes expressions faciales, mon rythme, ma sensibilité, mon esprit, mes choix de jeu. Il y a des millions de façons de jouer une scène et chaque acteur la jouera différemment. Ca reste l’acteur qui donne une âme au personnage.

andy-serkis_4Quel est le secret d’un bon acteur de capture de performance ?

Il n’y a pas de différence entre jouer dans un film conventionnel et faire de la capture de performance, à chaque fois vous devez trouver la vérité émotionnelle de votre personnage. Mais avec la capture de performance, si vous jouez une créature abstraite ou très physique, comme Gollum ou King Kong, vous devez alors apprendre à vous mouvoir différemment par exemple. Et si vous jouez un humain, vous devez être plus conscient de votre physicalité car la capture de performance est très sensible et surprend le moindre tic. Il ne faut pas surjouer mais être subtil.

Article paru dans Studio Ciné Live – N°30 – Octobre 2011