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George Lucas choisit Gloria Katz et Willard Huyck, scénaristes de son American graffiti et spécialistes de l’Inde, pour écrire le script d’Indiana Jones et le temple maudit. L’intrigue tourne autour du culte de Kali, la déesse de la mort, et de ses fidèles Thugs. Elle s’articule aussi autour de trois scènes écartées de L’Arche perdue pour des raisons budgétaires où Indy s’échappait d’un musée chinois en s’abritant derrière un immense gong ; où il sautait d’un avion à bord d’un canot pneumatique pendant son vol pour rejoindre Marion au Népal ; et où Marion et lui, poursuivis par les nazis, fuyaient le site de l’ouverture de l’Arche à bord d’un wagonnet.

Serpents, insectes, éléphants…

Le scénario a peine achevé, Steven Spielberg conduit les auditions pour les nouveaux personnages. Plus d’un millier d’actrices s’essayent au rôle de Willie, la chanteuse de cabaret aux ongles fragiles et au cri perçant. Le rôle échoit à Kate Capshaw qui, comme toutes les Indy girls, connaît quelques mésaventures pendant le tournage. Ne supportant pas les serpents, elle refuse une scène où un python s’enroule autour d’elle. Steven Spielberg accepte de supprimer la scène à condition qu’elle fasse celle où elle est couverte d’insectes. L’actrice tient parole, même si pour cela elle avoue avoir pris un « truc » pour se détendre. Elle se rattrapera aussi en réussissant plus tard une autre scène avec le même python si indésirable la première fois.

13Le nouvel acolyte d’Indy est Demi Lune, un gamin de dix ans, courageux, roublard et à la langue bien pendue. Ke Huy Quan a 12 ans à l’époque. Il est repéré alors qu’il accompagne son frère au casting. Lors de son audition, Steven Spielberg lui demande d’improviser une partie de cartes où Harrison Ford triche. Cette scène finira dans le film.

La production débarque au Sri Lanka en avril 1983 pour filmer les extérieurs : le village, le voyage à dos d’éléphant jusqu’au palais de Pankot et la séquence du pont suspendu. Chevaucher le pachyderme pendant plusieurs jours réveille une veille douleur au dos de Harrison Ford. Quelques semaines plus tard, alors qu’il tourne une bagarre, sa blessure s’aggrave au point d’envoyer l’acteur à l’hôpital. Bilan : un disque écrasé, six semaines de repos forcé, Vic Armstrong (doublure de l’acteur et son étonnant sosie) tournant un maximum de scènes à sa place et 1 M$ déboursés par l’assurance.

Sombre, violent, intense…

Après le Sri Lanka, la production rejoint les studios Elstree pour filmer les intérieurs (le club Obi Wan, le palais de Pankot, la mine). Malgré un plan de travail chamboulé par l’absence de Harrison Ford, le tournage se poursuit sans encombre, avec quelques moments forts comme avec les insectes qui, devant surpasser les serpents de L’Arche perdue, créent la panique sur le plateau avec leurs velléités d’indépendance.

19Pendant ce temps-là, en Californie, ILM s’amuse avec des maquettes, des poupées miniatures et la technique du stop motion pour créer la poursuite des wagonnets ou le sacrifice dans la lave.

A la sortie du film, le 23 mai 1984, la presse tire à boulets rouges sur son ton si sombre et sa violence par moment insoutenable pour les plus jeunes. George Lucas voulait faire un film plus intense que le premier et il y est parvenu, au point que Le Temple maudit est un des films qui inciteront cette année-là la Motion Picture Association of America à créer une nouvelle restriction, la PG-13 qui recommande l’accompagnement parental pour les moins de 13 ans. Mais le succès public est toujours là. Le film rapporte 333 M$ et une troisième aventure commence.

Article paru dans Ciné Live – Hors-série Indiana Jones – 2008

Indiana Jones ou l’histoire d’une saga – Partie 4 : La Dernière Croisade