L’acteur endosse à nouveau son costume de Wolverine, rouflaquettes et griffes incluses, pour ce troisième épisode des X-Men. Briefé à mort par la production pour ne rien dévoiler du film, il s’est plié au jeu avec amusement, mêlant grands mystères et petites révélations.

Comment votre personnage a-t-il évolué depuis X-men 2 ?

Hugh Jackman : Wolverine a toujours été lié au thème du héros malgré lui. Là encore il fait face à son peu d’enthousiasme à rejoindre les X-Men. (Il sourit) Je réfléchis à ce que je peux vous dire et comment je peux vous le dire sans en dire trop pour ne pas tout dévoiler du film. (Silence) Wolverine continue de se débattre quant à savoir s’il est un X-Men ou s’il est juste un mutant qui se retrouve par hasard à leurs côtés. Il s’interroge sur ses relations avec eux ainsi que sur ses sentiments pour Jean Grey et sur sa peine suite à sa disparition à la fin de X-Men 2. Il y a beaucoup d’éléments qui le concernent intimement dans ce troisième épisode mais il y a aussi cette confrontation entre les humains et les mutants qui atteint des sommets. Je ne peux pas vous en raconter l’issue mais je peux vous dire que c’est un des thèmes qui nous suit de façon très intelligente tout au long du film.

Et la confrontation entre les X-Men et Magneto, comment évolue-t-elle ?

(Il sourit) Vous pensez bien que je ne peux pas en parler. Disons que Magneto est toujours notre ennemi commun.

Jean Grey revient…

Vous êtes sûre qu’on parle du même film ? Elle est morte, non ? (Il éclate de rire)

D’accord. Alors si on parlait de Bryan Singer qui a réalisé X-Men 1 et X-Men 2 et de Brett Ratner qui prend le relais pour X-Men 3. Vous pourriez comparer leur façon de travailler ? En quoi sont-ils différents ?

Brett Ratner et Hugh Jackman

(Il réfléchit, l’air sérieux) Ils sont juste différents. Ce sont deux fantastiques réalisateurs. Bryan a fait un travail sensationnel sur X-Men 1 et X-Men 2. A mon avis, X-Men 2 est meilleur que X-Men 1 et j’ai adoré X-Men 1. Et pour être honnête, je crois que X-Men 3 va être le meilleur des trois. Brett a vu ce qui faisait la force de X-Men 1 et X-Men 2 et n’a pas cherché à tout réinventer, à tout changer. Il a vu ce qui était génial. Il a aussi vu ce qu’il pouvait accomplir avec X-Men 3 et notamment avec l’émotion liée aux personnages. Brett n’a pas peur de cette émotion, il aime même jouer avec. Il n’a peur de rien d’ailleurs. C’est un des types les plus intrépides que je connaisse. Il n’a pas non plus peur de l’humour du film, ce qui est une bonne chose. Il est toujours partant pour essayer des trucs sans savoir s’ils vont fonctionner. On fait une version avec, une version sans, une drôle, une non et on avise ensuite. Il m’a dit : « Je veux que ce film soit encore plus sexy, plus émotionnel, plus drôle et que l’action en mette encore plus plein la vue. » Je crois qu’il a rempli son contrat.

De votre côté, n’est-ce pas devenu une routine de jouer le même personnage pour la troisième fois ?

Non, si je m’ennuyais avec Wolverine ou si je pensais qu’il n’y avait plus assez d’intérêt à le jouer, je ne le ferais pas. Wolverine est un personnage génial pour un film d’action. C’est vrai qu’au bout de trois films on a l’impression d’en avoir fait le tour mais dans cet épisode, il y a cinq ou six situations que Wolverine n’a encore jamais vécues. Alors c’est cool.

Vous trouvez-vous encore des points communs avec lui?

Il y a des petits trucs, mais au quotidien, nous sommes très différents. Je ne crois pas que quelqu’un qui me connaît depuis dix minutes puisse penser que je lui ressemble mais il y a quelques similitudes, évidemment. Je dois avoir des bases pour m’inspirer.

Vous vous inspirez aussi de la BD ? d’autres films ? d’autres interprétations?

Mel Gibson, Mad Max, L’inspecteur Harry. Ce sont les principaux. Regardez le premier Mad Max. Mel doit avoir onze répliques dans tout le film. Et pourtant, on sait tout de son personnage, de ce qu’il pense, de ce qu’il ressent. Je crois que c’est un des points communs qui existent avec Wolverine.

The Boy from Oz

Jouer Wolverine ne vous porte-t-il pas préjudice pour d’autres rôles?

C’est le premier rôle où tout le monde m’a vu et c’est vrai que je reçois beaucoup de scénarios dans la même veine. Mais il y a aussi des réalisateurs qui pensent que je ne suis pas que Wolverine, que je peux jouer d’autres personnages. Et les gens viennent quand même vers moi. Ils sont venus me voir à Broadway jouer Peter Allen [un chanteur, danseur et compositeur décédé du sida, NDLR] dans The Boy from Oz. C’est vrai que certains ont été un peu… décontenancés. (Rires) Il y en a qui m’ont crié : « Ne joue pas ça Wolverine ! » (Rires) Je dois embrasser ce type dans le deuxième acte et cela n’a pas toujours été très bien reçu par les spectateurs. (Rires)

Votre venez de finir le tournage de Scoop de Woody Allen. Comment cela s’est-il passé ?

J’ai adoré ! Woody était embarrassé. Il m’a dit : « Je fais venir ces acteurs, certains avec ‘Sir’ devant leur nom. Je ne leur donne que quatre répliques et ensuite ils s’en vont. » Il se sentait mal de les employer comme des cachetonneurs. C’était une expérience drôle, fantastique et agréable. J’ai eu quelques ennuis avec lui pour avoir ri pendant les prises parce qu’il improvise beaucoup. Et je suis un grand fan de Woody Allen. Il me disait : « Votre personnage ne me trouverait pas drôle du tout. » Et je lui répondais : « Je suis désolé, je ne peux pas m’en empêcher. » (Rires)

Article paru dans Ciné Live – N°100 – Avril 2006

Crédit photos : 20th Century Fox

 

 

 

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