Dans Mutafukaz, la Terre a secrètement été envahie par des extraterrestres déterminés à la dominer. Mais c’est sans compter un loser qui, involontairement, va leur mettre des bâtons dans les tentacules. Produit par Ankama et Studio 4°C, Mutafukaz sort ce 23 mai.

1 – Le titre

Pour comprendre la signification du titre Mutafukaz, il suffit de prendre l’accent de la caillera française quand elle dit « motherfuckers ».

2 – La bande dessinée

Mutafukaz, le film est adapté de Mutafukaz, la BD écrite par Guillaume Renard, alias Run, en 2006 et publiée par Ankama Editions au Label 619. L’auteur a commis six volumes, dont le premier s’intitule Dark Meat City.

Son héros, Angelino – Lino pour les intimes – ressemble à Marvin le Martien, le casque et l’uniforme de légionnaire romain en moins : sa tête est une boule de billard noire avec deux grands yeux blancs qui dévore la misère de sa vie. Il est membre de la classe des losers. Comme son meilleur ami, Vinz. Lui, c’est un crâne sans peau et enflammé comme un bébé Ghost Rider qu’il a sur les épaules.

Depuis un accident de scooter, Lino a de violents maux de tête et voit des créatures tentaculaires dans l’ombre de certaines personnes. Des Machos, une race extraterrestre supérieure et protéiforme, ont pris en secret l’apparence des hommes et se nourrissent de leur énergie négative. Autant dire, donc, qu’ils prospèrent extrêmement bien. La soudaine faculté de Lino à les repérer en fait une cible de choix pour les hommes en noirs à la solde de ces aliens. Le  jeu du chat et de la souris peut commencer.

3 – Les références

Comme dans Invasion Los Angeles de John Carpenter, des extraterrestres ont pris en secret l’apparence des hommes pour dominer le monde et en exploiter toutes ses ressources. Ce n’est pas la seule référence à la culture pop américaine alors Run, de toute évidence aussi biberonné aux films de Quentin Tarantino, s’amuse autant avec Men in Black, la guerre des gangs latinos et afro-américains, les fameux lutteurs mexicains masqués ou encore le jeu de Pac Man pendant une course poursuite. Sans crier gare, une question en gros caractères peut apparaître à l’écran, comme dans les bandes annonces des vieux films d’horreur ou de science-fiction. La première, « Qu’est-ce qui putain se passe ? » arrive exactement au moment où le spectateur a la même réflexion devant le chaos des images.

4 – L’hommage à Los Angeles

Dark Meat City – ou DMC soit Degueu Merdique Crado, dixit Lino – est un ersatz maléfique de Los Angeles. Le réalisateur et scénariste Guillaume « Run » Renard a d’abord détesté la ville californienne avant d’être fasciné par elle. Il en a pris toutes les qualités et les défauts pour créer Dark Meat City, une ville-monde faite de quartiers plus ou moins terrifiants où règnent la diversité démographique et la crainte d’une catastrophe surnaturelle. Cette cité des démons possède un graphisme d’une richesse visuelle extraordinaire avec ses boutiques, ses ruelles, ses palmiers ou encore ses autoroutes labyrinthiques, et ici et là une référence pop culture ou un trait d’humour, jusqu’à lui conférer un statut de personnage à part entière.

5 – L’animation traditionnelle

Mutafukaz a été réalisé en animation traditionnelle, dans la pure tradition des studios japonais. Une centaine de dessinateurs ont utilisé papier et crayon afin de concevoir des milliers de croquis préparatoires. Ces derniers ont ensuite été décalqués à la main pour en faire des gengas, ou poses clés de mouvements, qui ont été numérisés afin de créer l’animation des personnages. Les décors ont été travaillés à la main et coloriés à la gouache avant d’être scannés.

6 – Des rappeurs donnent de la voix

Orelsan et Gringe

Le choix des rappeurs Orelsan et Gringe pour doubler respectivement Lino et Vinz est une idée de pure génie tant leur adéquation avec les personnages est parfaite. Avant de participer à Mutafukaz, les deux chanteurs ont formé le duo des Casseurs Flowters. Ils ont sorti, en 2013, un album éponyme puis joué, en 2015, dans le film Comment c’est loin – co-réalisé par Orelsan – puis dans la saison 1 de la série Bloqués.

Crédit photos : ©Ankama Animations