Trois rôles à son actif et il est déjà universellement connu dans le monde des séries avec Game of thrones. Kit Harington va cependant bientôt découvrir s’il peut porter un film tout seul avec son premier rôle principal dans Pompéi.

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Le garçon est une contradiction à lui tout seul. Il a les pieds sur terre mais la tête en l’air. Il est capable d’analyser sa célébrité naissante en expliquant que « c’est une illusion, un mirage et qu’il faut surtout ne rien changer aujourd’hui, garder les mêmes amis et se rapprocher encore plus de sa famille », comme s’il avait déjà tout compris du système. Et pourtant, il oublie de recharger la batterie de son portable juste avant une interview par téléphone et disparaît des radars pendant deux heures, en balade dans les rues de Londres. Quand il refait enfin surface, on n’ose lui demander s’il comptait répondre aux questions en faisant du lèche-vitrine…

Kit Harington est ce jouvenceau aux cheveux noirs découvert emmitouflé dans de lourds costumes dans la série culte Game of thrones. Il y joue le ténébreux Jon Snow, bâtard et frère de la Garde de nuit, un personnage aussi sombre et torturé que les deux autres rôles pour lesquels il est/sera connu : le fils d’une prêtresse d’un ordre maléfique dans Silent Hill : Révélation 3D et un gladiateur implacable dans Pompéi. Des personnages aux antipodes de sa personnalité d’insouciant qui aime s’amuser avec ses copains et prend la vie comme elle vient, en toute simplicité. A 14 ans, il était mort de rire devant En attendant Godot et cela a suffi pour lui donner envie d’être acteur.

Gosse, ado…

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A 27 ans, il ne veut pas se prendre au sérieux et a gardé une âme d’ado. Parfois inconsciemment. Il peut lancer qu’il déteste ceux qui ne savent pas pardonner les erreurs des autres puis ajouter dans un souffle qu’il hait tout autant le céleri. S’il n’était pas acteur, il avoue d’emblée qu’il ne ferait pas grand-chose de sa vie. Réalisant qu’il ne devrait pas dire ça, il parle alors d’être pompier comme un gamin de 5 ans. Ou un snowboarder de l’extrême. Le feu ou la glace, donc. Fasciné par le 1984 de George Orwell, il s’avère aussi un inconditionnel de William Boyd. Il aime autant La 25ème heure de Spike Lee que Heat de Michael Mann tout en rêvant de tourner pour les frères Coen. Il sait qu’il aimera Le loup de Wall Street de Martin Scorsese rien que pour les 522 « Fuck ! » du film. Il est aussi terre-à-terre au point que s’il ne devait emporter qu’une chose sur une île déserte, ce serait du papier toilette.

Il aime les femmes qui le font rire et vous êtes bien parties, gentes demoiselles, si vous lui demandez s’il connaît par cœur le serment de la Garde de nuit de Game of thrones. Car pour toute réponse, vous aurez un grand éclat de rire moqueur. Il ajoutera quelques pouffements si vous continuez avec la question sur le nom qu’il donnerait à son épée, comme le font les personnages de sa série, avant qu’il ne réponde « L’épée de Kit » pour confirmer qu’à moins d’être sur le plateau de tournage (six mois par an, quand même), il est à mille lieues du sujet. Il s’excusera par la suite de cette « épouvantable » réponse et il faudra le rassurer en lui affirmant qu’au contraire, elle est excellente.

Jeune adulte, homme…

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Dès qu’il est sur un projet, il se donne à fond, par passion du métier et conscience professionnelle. Pour Pompeï, il a passé des semaines à suivre un régime drastique et à s’entraîner afin de se façonner des abdos et muscles saillants et devenir expert en combat à mains nues et à l’épée. Il n’avait cependant pas trop le choix car il tombe (enfin !) la chemise. « Ce n’est pas de la nudité gratuite, le contexte et l’esthétique du film le demandent. Et je devais être crédible physiquement dans ce rôle de combattant. » On prend toutes les excuses qu’il veut pour exposer son torse parfait, tant qu’il conserve ses formes pour ses prochains films, ce qu’il fait, mais dans une moindre mesure. « Je mourrai si je devais faire tous les jours ce que j’ai fait pour le film. » On s’en contentera.

Le côté physique du rôle n’était pas le seul attrait de Pompéi. Son personnage est aussi son premier rôle adulte et mature. « C’était l’occasion pour moi d’incarner le rôle d’un homme. Milo sait qui il est et qui il deviendra. Il sait qu’il va mourir avant d’être vieux. C’est un homme simple, avide de vengeance, cynique, qui ne vit que pour l’action. Et il tue pas mal de gens. C’est loin d’être un héros. » Milo est aussi son premier rôle principal, une pression nouvelle pour lui mais qu’il apprécie car elle lui aiguise les sens et l’oblige à se surpasser. Si besoin était. Si le film ne rencontre pas le succès escompté, il se raccrochera alors à sa devise : « Ne jamais avoir de regrets. » Puis il éclatera certainement de rire.

Article paru dans Studio Ciné Live – N°56 – Février 2014 & Studio Ciné Live – Hors-Série Game of thrones – 2014