Pour la série emblématique de France 3, cette saison 7 est le début de la fin. Les 12 derniers épisodes couvrent novembre et décembre 1945, alors que les personnages vivent leur reconstruction sociale et psychologique. Diffusion d’Un village français, Saison 7, 1ère partie, à partir du 25 octobre.

Robin Renucci

Robin Renucci

1 – Un devoir de mémoire

La mémoire est le thème principal de cette saison. Ou plutôt les mémoires car chaque personnage se fait historien de sa propre vie et va raconter, voire s’arranger, avec sa réalité de l’Occupation et de la guerre. La vérité ne devient alors qu’une question de point de vue et les petites histoires nourrissent la grande Histoire qui s’écrit, revisitée et biaisée.

2 – Des procès inévitables

Richard Sammel

Richard Sammel

Le showrunner Frédéric Krivine s’est inspiré du procès de Maurice Papon pour écrire le destin du sous-préfet Servier. Comme la majorité des fonctionnaires de l’époque, il a obéi aux ordres pour que la France de Pétain fonctionne. Sans se préoccuper des conséquences. Moins politique mais plus dramaturgique est le procès de Daniel Larcher qui, pendant l’Occupation, a voulu défendre le bien à un moment où cela était impossible. L’acteur Robin Renucci plaide la cause de son personnage dans une intervention de près de 4 minutes. D’autres n’échappent pas non plus à un procès : Jean Marchetti, Heinrich Müller…

3 – Le pouvoir aux femmes

Les femmes ont voté pour la première fois en 1945. Cette saison marque donc leur entrée en politique sous les traits du personnage de Suzanne Richard, toujours militante communiste et membre du conseil municipal de Villeneuve. Son bras n’est plus armé mais elle s’engage dans une autre forme de combat. Elle est le porte-parole de nouvelles manières d’investir la féminité au lendemain de la guerre et elle synthétise les prémisses de la femme moderne, émancipée et libérée.

Audrey Fleurot

Audrey Fleurot

4 – Des flashbacks

La série utilise des flashbacks sur des événements passés qui éclairent sur l’état psychologique de certains personnages. A quelques rares exceptions près, ce ne sont pas des scènes déjà vues dans les épisodes précédents mais des plans tournés spécifiquement pour cette saison. Ils sont courts et se veulent avant tout vecteurs d’une émotion forte qui pèse sur le personnage et continuera de l’irradier par la suite.

5 – Et des flashforwards

Dans la seconde partie de la saison, les flashforwards remplacent les flashbacks. Frédéric Krivine a en effet décidé de raconter quelques événements futurs vécus par ses personnages en 1947, 1952, 1968… Mais rien ne dit s’il s’agit du véritable avenir des protagonistes ou leurs fantasmes. Le showrunner ne veut pas finir sur la mort mais plutôt sur l’inconnu de l’avenir.

Article paru dans Studio Ciné Live – N°83 – Octobre 2016

Crédit photos : © France 3