Meryl Streep dit qu’elle est « divinement douée ». Olivia Colman le prouve à chaque nouveau projet, que ce soit dans la comédie ou le drame, ou dans les deux, comme avec la dramédie Flowers qui commence ce 3 juillet sur Canal +.

Olivia Colman ©Getty Images

Hier

Dans Broadchurch avec David Tennant ©ITV

Olivia Colman s’est essayé au théâtre à 16 ans. Dès le lever de rideau, elle s’est sentie chez elle sur scène. Aujourd’hui, elle est souvent la plus heureuse sur un plateau. Sa bonne humeur en irrite toujours un ou deux. Elle a le sourire facile et le rire plus encore. Un petit rire parfois nerveux car elle a constamment peur de mal faire les choses. Elle n’en a pourtant pas raté beaucoup. A part quelques hiatus pour donner naissance à ses trois enfants, elle travaille non-stop depuis 2000. Elle ne trouve cependant pas de film ou de série qu’elle considère comme un tournant dans sa carrière. Pour elle, son succès vient d’une accumulation de bons projets comme la série comique Peep Show (2003), qui lui a ouvert beaucoup de portes, le drame Tyrannosaur (2011) ou la série policière Broadchurch (2013) qui lui a valu un BAFTA. Elle en avait obtenu deux autres l’année précédente avec la série dramatique Accused (2012) et la série comique Twenty Twelve (2012). Elle compte aussi un Golden Globes pour la série d’espionnage The Night Manager (2016). Et ce en toute modestie.

Aujourd’hui

Dans Flowers ©Channel 4

L’actrice passe de la comédie au drame sans sourciller avec la même approche et le même dévouement. Aujourd’hui, elle met son talent au service des deux dans une série tragicomique, Flowers. Elle y incarne une mère d’une famille dysfontionnelle qui écoute mais n’entend pas son mari suicidaire ni ses faux jumeaux de 25 ans à qui il manque définitivement une case. Le tout avec cet humour très noir dont seuls les British ont le secret. Elle y est aussi l’objet de l’affection d’un voisin, ce qui entraîne ces scènes intimes qu’elle redoute le plus. Le moindre baiser avec un acteur la fait tourner rouge pivoine et lui fait oublier son texte. Mais elle aime à dire que ce métier est si merveilleux qu’elle peut bien prendre sur elle quand quelque chose lui déplait. Il n’y a pourtant aucun moment dans sa carrière qu’elle regrette. Elle attend d’ailleurs patiemment de lasser les gens pour tirer une ultime révérence. Elle sait que rien n’est jamais acquis mais elle veut garder sa joie de vivre. Elle demande encore à son mari de trier les critiques pour qu’il ne lui donne à lire que les bonnes.

Dans Le Crime de l’Orient-Express © Twentieth Century Fox

Demain

Elle aimerait bien jouer une vraie méchante chez Marvel mais est consciente qu’elle n’entre pas dans le moule ni côté âge ni côté physique – elle-même n’aime pas ce qui se trouve entre ses genoux et ses épaules. Elle aimerait jouer M dans un James Bond si un jour Ralph Fiennes en a assez. Pour l’heure, elle a enchaîné le rôle de la servante Hildegarde Smith dans Le crime de l’Orient-Express avec celui de la reine Anne d’Angleterre, dans The Favourite. Comme beaucoup d’acteurs, Olivia Colman fait ce métier pour incarner des personnages qu’elle ne serait jamais dans sa vie de tous les jours. Une vie qu’elle a su préserver des tabloïds, ce qui est un exploit en Angleterre. Mais elle avoue volontiers, presque avec fierté, que si son visage est connu, elle n’est pas une célébrité. Et n’entend pas le devenir. Elle aime trop sa famille qui reste et restera toujours sa priorité.

Article paru dans Studio Ciné Live – N°90 – Juillet 2017