Les deux showrunners Charlie Brooker et Annabel Jones ont réinventé La quatrième dimension avec leur série anthologique Black Mirror. Après deux ans d’attente, voici enfin la saison 3 où toute coïncidence avec la réalité n’est jamais fortuite. Diffusion sur Netflix ce 21 octobre.

Gugu Mbatha-Raw et Mackenzie Davis dans l'épisode "San Junipero"

Gugu Mbatha-Raw et Mackenzie Davis dans l’épisode “San Junipero”

Pourquoi Netflix diffuse-t-il Black Mirror et non plus Channel 4 ?

Parce qu’après deux saisons et un épisode spécial, les droits de la série ont atterri dans l’escarcelle du plus offrant, soit Netflix. « L’avantage de Netflix est qu’il n’y a pas de restriction de durée, souligne Charlie Brooker. Elle varie d’un épisode à l’autre. Nous en avons même un qui a celle d’un long métrage. Ensuite, l’audience est tout de suite internationale et pas seulement britannique. Les décors sont aussi plus internationaux : au lieu de la Grande-Bretagne seule, les histoires se déplacent aux Etats-Unis et en Scandinavie. »

Annabel Jones et Charlie Brooker (© Maarten de Boer / Getty Images)

Annabel Jones et Charlie Brooker (© Maarten de Boer / Getty Images)

Pourquoi 6 épisodes de Black Mirror est-ce mieux que 3 ?

Le budget de Netflix étant désormais plus conséquent, la série est plus ambitieuse et compte six épisodes au lieu de trois. « Cela permet d’avoir plus de variété dans les histoires et dans la façon de les raconter, explique Charlie Brooker. Nous n’avons pas le droit d’être prévisible pour les fans ni le droit de nous répéter. Les histoires sont indépendantes, le réalisateur et le casting sont différents et chaque épisode est un nouveau départ. Nous abordons six genres : une histoire romantique, un polar, une histoire de guerre, une satire sur les médias sociaux et l’horreur façon Evil Dead. Nous avons différents tons, styles et approches suivant la personnalité du réalisateur. Mais l’esprit Black Mirror est toujours là : les personnages font face à de cruels dilemmes, la technologie et l’usage que nous en faisons est en arrière-plan et l’ambiance est éprouvante, déprimante et effrayante. »

Pourquoi avec Black Mirror la réalité rattrape-t-elle la fiction ?

Bryce Dallas Howard dans l'épisode "Nosedive"

Bryce Dallas Howard dans l’épisode “Nosedive”

Dans le tout premier épisode de la série, le Premier ministre britannique doit sodomiser un porc en direct à la télé pour sauver la vie de la princesse royale. Quatre en plus tard, une biographie du Premier ministre David Cameron révèle qu’il aurait pratiqué un rite sexuel initiatique avec un porc mort alors qu’il était étudiant à Oxford. « J’espère qu’aucune autre histoire ne s’avèrera vraie, sourit Charlie Brooker. Les mondes que nous créons sont crédibles et donnent un sentiment d’authenticité au point de penser qu’ils sont sur le point d’arriver. Mais nos histoires sont juste une exagération ou une extrapolation sarcastique du monde dans lequel nous vivons. Rien n’est au premier degré. Et si toutes nos histoires ne peuvent pas arriver dans notre réalité, il est certain que les mondes que nous créons seront une réalité un jour. »

Article paru dans Studio Ciné Live – N°83 – Octobre 2016

Crédit photos : © Netflix

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