Tu ne mentiras point est adapté du roman Ce genre de petites choses (Small Things Like These) de Claire Keegan, paru en 2021, une histoire centrée sur les femmes avec un protagoniste masculin. L’acteur et producteur Cillian Murphy revient sur ce projet dont il est l’instigateur. Tu ne mentiras point de Tim Mielants sort en salles ce 30 avril.

Cillian Murphy

L’histoire

Irlande, 1985. Bill Furlong (Cillian Murphy), marié et père de cinq filles, peine à maintenir à flot son entreprise de vente de charbon et à subvenir aux besoins de sa famille. Sa vie bascule quelques jours avant Noël, lors d’une livraison au couvent de la ville. Il y découvre une jeune fille enfermée dans une dépendance. Elle a passé toute la nuit dans le froid de l’hiver. Bill commence à soupçonner que la soi-disant école de formation pour jeunes filles de l’Église est en fait une blanchisserie des sœurs de la Madeleine. De 1922 à 1996, cette institution a tenu en esclavage plus de 10 000 jeunes femmes, placées dans des couvents irlandais par les pouvoirs publics, l’Église catholique ou les familles, où elles travaillaient gratuitement en tant que blanchisseuses . 

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’adapter Tu ne mentiras point où vous êtes à la fois acteur et producteur ?

Cillian Murphy : Je pense que cela s’est fait parce que je suis tombé amoureux du livre. J’avais vraiment envie d’incarner ce personnage. À ce moment-là, je me suis dit que la meilleure chose à faire était de voir si Claire accepterait de nous donner les droits, et si nous pouvions constituer une équipe. C’est mon cinquième film avec le producteur Alan Moloney. Nous nous sommes associés pour produire le long métrage, puis, comme tout le monde adore le livre, le projet s’est monté rapidement.

Dans cette équipe, il y a aussi le scénariste Enda Walsh à l’adaptation de Tu ne mentiras point. Vous travaillez aussi depuis des années avec lui.

Enda comprend mieux le comportement humain que tout autre écrivain que je connaisse. Et il a cette capacité de transposer sa vision du roman au scénario. Il comprend tout simplement l’humain. Je pense qu’il obtient le meilleur des individus lorsqu’ils sont sous pression. Et je pense que c’est ce que l’Église catholique faisait peser sur les gens : une pression intense, tant sur le plan psychologique qu’émotionnel. Le comportement prend le pas sur le dialogue.

Vous avez tenu à tourner à New Ross dans le comté de Wexford, en Irlande, la ville au cœur du livre de Claire Keegan. Pourquoi ?

New Ross est un personnage à part entière du film. Dès le début, j’ai insisté pour tourner sur place. Je me suis rendu à New Ross accompagné par Tim [Mielants, le réalisateur] et Alan. Ils étaient de mon avis. Une autre de mes conditions était de tourner dans des lieux authentiques. Ainsi, la maison des Furlong existe bien et se situe à deux pas de la place principale. Quant au couvent, il ne s’agit pas d’un simple décor mais bien du véritable couvent du Good Shepherd mentionné dans le livre.

Crédit photos : © Lionsgate