Ballerina : une anti-héroïne chez John Wick

L’univers de John Wick s’agrandit avec l’arrivée de Ballerina et de son personnage principal : Eve, incarnée par la talentueuse Ana de Armas. Cette nouvelle tueuse d’élite bouleverse les codes du milieu afin d’assouvir sa quête de vengeance. Len Wiseman relève le défi de réaliser un film fidèle au monde d’assassins de John Wick tout en lui insufflant une identité propre et d’élever l’action à des niveaux d’intensité et de virtuosité impressionnants. Ballerina sort en salles ce 4 juin.

L’histoire

Le père d’Eve, alors enfant, est assassiné. Orpheline, la petite fille est confiée à la Ruska Roma, une institution obscure dirigée par la Directrice (Anjelica Huston), où la discipline impitoyable du ballet masque en réalité un enseignement bien plus sombre : l’art du meurtre sur contrat. Des années plus tard, Eve (Ana de Armas), désormais adulte, n’a qu’une idée en tête : venger son père. Commence pour elle la traque du meurtrier où, pour survivre, Eve appliquera tout ce que la Ruska Roma lui a enseigné. Elle remontera jusqu’au Chancelier (Gabriel Byrne) et sa communauté de tueurs fanatisés.

Comment est né Ballerina ?

Chad Stahelski, producteur, réalisateur des quatre volets de John Wick et créateur de cette franchise, a envisagé étendre l’univers de John Wick au-delà de son héros principal. Il a découvert le scénario original signé par Shay Hatten, un jeune scénariste, dont l’héroïne était une ballerine. Le mélange puissant d’action et de vengeance, porté par un style affirmé, a immédiatement captivé le réalisateur et spécialiste du film d’action. « À l’époque du tournage de John Wick 3 – Parabellum, je m’intéressais beaucoup au ballet. Je voulais intégrer une séquence de ballerine dans le film, en lien avec la Ruska Roma, le milieu d’où vient John Wick. J’ai lu le script de Shay et je me suis dit : « Ça colle parfaitement à cet univers”. » Ballerina et l’histoire d’Eve se déroule pendant l’intrigue de John Wick 3 – Parabellum. Le film s’intègre parfaitement dans la chronologie John Wick. Il respecte ses codes et son esthétique tout en possédant une identité propre et une anti-héroïne inédite.

Le choix d’Ana de Armas

Pour qu’une héroïne s’impose dans l’univers John Wick, il fallait une actrice d’exception. Ana de Armas a conquis Len Wiseman grâce à ses rôles marquants dans Mourir peut attendre et À couteaux tirés. « Il y avait en Ana une sorte de flamme que j’avais envie de découvrir et avec laquelle je voulais travailler, se rappelle le réalisateur. Dès le début, j’ai prévenu Ana : “Eve débute dans le métier d’assassine, tu vas donc en prendre plein la figure”. Ana a répondu : “Okay, cool, je signe”. Pendant le tournage, elle me montrait les bleus qu’elle se faisait pendant les cascades et les scènes d’action. C’était devenu pour elle une sorte de collection de badges de mérite. »

« Ana est, à bien des égards, parfaite pour ce rôle, poursuit Len Wiseman. Ce que j’apprécie particulièrement dans cette franchise, c’est qu’elle repose avant tout sur les acteurs : on les voit pleinement s’investir dans leur interprétation et leurs chorégraphies. Et Ana était impliquée à 100 %. »

Qui est Eve Macarro ?

Bien que l’histoire d’Eve s’inscrive dans l’univers de John Wick, le réalisateur Len Wiseman tenait à en faire un personnage à part entière, avec une perspective radicalement différente de celle de Wick. « L’une des choses que j’ai vraiment aimées dans le scénario de Ballerina, c’est qu’il est en quelque sorte l’opposé de l’histoire de John Wick. John veut sortir de cette vie d’assassin tandis qu’Eve veut en faire partie. Elle veut devenir tueuse. Ce qui m’intéressait, c’était d’explorer ce qui peut pousser quelqu’un à faire ce choix. »

C’est Winston (Ian McShane), le directeur du Continental, l’hôtel new-yorkais réservé aux tueurs à gages, qui permet à la jeune Eve de rejoindre la Ruska Roma. Il la prend sous son aile, encore bouleversée par l’assassinat de son père, et l’intègre à l’école. Eve va alors apprendre les arts de l’assassinat et à faire de ses faiblesses ses atouts les plus meurtriers. Quelques années plus tard, Eve part à la recherche de réponses et de vengeance.

Ana de Armas admirait la saga John Wick, tout en étant consciente que Ballerina racontait une histoire à part entière. « On voulait qu’Eve soit simple et réaliste, affirme la comédienne. Elle a eu une enfance très traumatisante, qui a changé sa façon de voir la vie. » « À la Ruska Roma, Eve est en quête de nombreuses réponses, et c’est là qu’elle finit par se trouver elle-même, ajoute Len Wiseman. Avec Eve, nous explorons de nouvelles dimensions et découvrons comment fonctionne cette organisation — cette fois à travers le regard d’une jeune recrue qui apprend à s’entraîner et à gravir les échelons. »

La préparation d’Ana de Armas

Vu la réputation de Keanu Reeves en matière de préparation et de maîtrise des scènes d’action, Ana de Armas avait un sacré défi. Qu’elle a relevé haut la main. Sa préparation intensive a été orchestrée par 87Eleven, la société de conception d’action cofondée par Chad Stahelski, qui incite les acteurs à réaliser eux-mêmes une grande partie de leurs cascades. Ana de Armas a admis que les contraintes physiques du rôle l’ont d’abord quelque peu effrayée. « J’avais déjà un peu d’expérience dans les films d’action, mais je crois que je sous-estimais le niveau de discipline qu’exigeait ce film. » 

87Eleven a poussé Ana au-delà de ses limites, tant physiques que mentales, lui permettant ainsi d’ajouter de nouvelles cordes à son arc. « C’est un processus à la fois physiquement exigeant et incroyablement inspirant. J’ai découvert une forme de discipline mentale que je ne connaissais pas. Cela m’a aussi permis de me plonger pleinement dans la mentalité du personnage. Ce processus m’a aidée à comprendre l’évolution d’Eve, à m’améliorer et à gagner en confiance. »

Chad Stahelski précise que l’entraînement d’Ana de Armas a d’abord consisté à « percer un peu son regard, comprendre ce qui se passe en elle, comment elle bouge, et comment elle allait réagir dans certaines situations ». Puis d’adapter la chorégraphie en fonction d’elle. Ana de Armas est donc passée par l’inévitable préparation aux armes à feu, aux acrobaties et aux arts martiaux.

Des combats inédits sur mesure

L’équipe de 87Eleven a pleinement assumé la réalité physique du gabarit d’Ana de Armas afin de créer des combats originaux, authentiques et réalistes. Plutôt que de miser sur la puissance physique pour écraser ses ennemis, Eve fait preuve d’ingéniosité, s’aidant de ce qui l’entoure pour se protéger. Ana de Armas résume ainsi la méthode d’Eve : « Faire preuve d’intelligence et transformer chaque faiblesse en force. Elle sait parfaitement tirer parti de son environnement pour survivre. » Les chorégraphes ont conçu les scènes d’action en faisant preuve d’une grande inventivité où chaque objet peut se transformer en arme. Cette créativité s’exprime dans l’arsenal varié qu’Eve utilise : des patins à glace improvisés en nunchakus, des katanas, des grenades, un lance-flammes…

Quand Eve rencontre John

Selon Chad Stahelski, cette nouvelle histoire offre un regard différent sur John. « Quand on repense au tout premier film, John incarne en quelque sorte le croque-mitaine. C’est intéressant de voir John sous l’angle d’Eve. Il est toujours John Wick, toujours redoutable, mais d’une autre façon. C’est un Wick légèrement différent, parce qu’on le voit à travers les yeux d’Eve. »

Eve rencontre John Wick pour la première fois alors qu’elle poursuit encore son entraînement d’assassine à la Ruska Roma, convaincue d’être prête à entrer dans le milieu professionnel. John cherche cependant à la détourner de la vie de tueuse, lui recommandant de tout arrêter. « Elle n’abandonnera pas. Elle n’écoute pas. Sur ce point, ils se ressemblent énormément », explique Ana de Armas.

Plus tard dans le film, Eve et John se retrouvent pour un face-à-face intense. Leur combat a été l’une des toutes premières scènes d’action tournées. Ana de Armas était ainsi jetée directement dans le grand bain, à se battre contre Keanu Reeves, à affronter John Wick. Grâce à l’expérience de Keanu Reeves et à l’aptitude d’Ana de Armas à maîtriser vite les enchaînements, l’équipe a immortalisé une séquence palpitante.

Crédit photos : © Lionsgate / Metropolitan