Vingt-cinquième film de la saga, Mourir peut attendre est le cinquième et dernier James Bond avec Daniel Craig. Amorcées avec Casino Royale (2006), qui suivait l’initiation de James Bond à la vie d’agent double-0, ses aventures ont continué avec Quantum of Solace (2008), Skyfall (2012) et 007 Spectre (2015). Mourir peut attendre commence dans la foulée et poursuit la trajectoire du James Bond de Daniel Craig avec l’exploration des thèmes du secret, de la trahison et de la confiance qui lient les cinq opus. Ce nouvel épisode boucle ainsi un parcours émotionnel du héros en réglant un certain nombre de choses. Voici sept infos à savoir sur Mourir peut attendre qui sort en salles ce 6 octobre.

Daniel Craig

1 – Un premier réalisateur américain

Cary Fukunaga

Le réalisateur Cary Joji Fukunaga, 44 ans, connu notamment pour la série « True Detective » (2014), a rejoint le projet du 25è Bond après le départ pour divergences créatives du Britannique Danny Boyle. Il est le premier Américain à réaliser un James Bond et entendait bien y laisser son empreinte. « Mourir peut attendre arrive cinq ans après 007 Spectre, explique-t-il. Le monde a beaucoup changé et une grande part de nos discussions [avec les producteurs Michael G. Wilson et Barbara Broccoli et l’acteur Daniel Craig] a porté sur comment faire en sorte que ce film soit ancré dans notre époque, mais aussi dans l’univers de Bond, qui ne se rattache jamais à une période temporelle précise. Il fallait apporter quelque chose de nouveau à l’histoire tout en honorant les précédents opus quant aux thèmes essentiels récurrents et en comblant les attentes du public. »

Cary Fukunaga comptait notamment respecter le travail amorcé par Daniel Craig depuis Casino Royale. « Ce qui est intéressant dans le parcours de Daniel, ce sont les nuances, l’épaisseur et la richesse qu’il a apportées à Bond. Il y a une complexité chez cet homme, une blessure intime, une vulnérabilité dissimulée depuis la mort de Vesper Lynd. Ses prises de décisions sont intéressantes en raison de leur ingéniosité, mais aussi par ce qu’elles révèlent de ses défauts et de ses faiblesses. Je trouve son histoire personnelle vraiment passionnante. »

2 – Deux nouvelles James Bond Girls

Lashana Lynch

Lashana Lynch incarne Nomi, un nouvel agent double-0 du MI6. La productrice Barbara Broccoli avait travaillé pour la première fois avec la comédienne sur la pièce « Ear for eye », jouée au Royal Court Theatre à Londres, en 2018.

Pour Lashana Lynch, « Nomi est forte, vive de corps et d’esprit, et courageuse. Elle est enjouée, très effrontée, sarcastique et cassante. Je pense qu’elle correspond bien à Bond parce qu’il peut être très sérieux, surtout quand il est en mission. Nomi aime faire référence à son âge pour le mettre mal à l’aise. Elle est jeune, elle a tous les nouveaux gadgets, elle a reçu la toute dernière formation, elle est ultra-affûtée, elle est proche de M… Toutes ces choses dont James ne dispose pas à ce moment-là. » Alors que Nomi démontre ses compétences physiques et techniques, James Bond développe une grande admiration pour ses capacités. « Il commence vraiment à la respecter en tant qu’agent double-0, en tant que femme et en tant que collègue, précise Lashana Lynch. Il reconnaît et apprécie ses qualités. »

Ana de Armas

Ana de Armas interprète Paloma, un jeune agent cubain de la CIA qui travaille main dans la main avec James Bond. L’actrice était au côté de Daniel Craig dans le thriller A couteaux tirés (2019). Son personnage n’apparaît que dans une séquence de Mourir peut attendre mais il laisse un impact plus qu’impressionnant.

« Je ne pense pas que les gens s’attendront à un personnage comme elle, confie Ana de Armas. Paloma a quelque chose à dire et sort des sentiers battus avec son sens de l’humour et la façon dont elle se comporte par rapport à Bond. Je n’avais encore jamais vu un tel personnage à l’écran. Elle est très drôle, elle a quelque chose de pétillant. Elle est enjouée, naïve et désordonnée, mais elle est également compétente, entraînée, et elle sait ce qu’elle fait. Paloma sait que Bond est important, mais elle est vraiment concentrée sur son travail. »

3 – Le méchant

Rami Malek

Rami Malek joue Safin, le méchant. Certains adversaires récents de James Bond révélaient des liens personnels avec l’agent secret. Cette fois, le vilain est lié à Madeleine, l’amour de 007. « Le passé de Safin est si étroitement lié à celui de Madeleine qu’il y a un effet miroir entre lui et Bond, remarque Cary Fukunaga. Voilà quelqu’un qui se voit non pas comme un méchant dans la vie de Madeleine, mais comme un héros. »

Avec Safin, Rami Malek souhaitait faire passer à James Bond les pires moments possibles. « Safin est brutal, souligne le comédien. Il voit cette violence comme le produit de la cruauté à laquelle il a été soumis dans son enfance. Elle lui a été inculquée dès son plus jeune âge. Safin a perdu toute innocence très tôt. Il a donc du mal à faire la part des choses entre le bien et le mal. Bond, par contre, fait très clairement la distinction. Mais Safin a l’art de vous faire réfléchir, de vous amener à vous demander si les choses sont vraiment aussi tranchées qu’elles le paraissent. »

« Nous autres, acteurs, nous nous efforçons toujours d’humaniser les méchants car cela les rend plus compréhensibles, continue Rami Malek. Pourtant, il arrive que l’on n’ait pas envie d’en faire quelqu’un à qui l’on s’identifie. Parfois, le méchant doit seulement incarner le mal à l’état pur et être effrayant… Il y a quelque chose de très troublant à éprouver de l’empathie pour un tel personnage. Ce que je désirais vraiment, c’était qu’il vous déstabilise. »

Safin apparaît au début de Mourir peut attendre le visage dissimulé par un masque de théâtre nô. « Le masque nô est dépourvu d’expression, précise la chef costumière Suttirat Anne Larlarb. Selon la façon dont l’acteur se déplace ou en fonction de l’éclairage, il peut susciter différentes émotions. Il peut être tour à tour effrayant, serein ou agressif. Ces trois descriptions correspondaient exactement à la manière dont Safin devait être perçu. »

4 – L’Aston Martin DB5

Dans l’ère Daniel Craig, la voiture mythique de James Bond a été reconstruite après Skyfall et est revenue dans 007 Spectre. Dans Mourir peut attendre, elle est en parfait état et équipée de quelques gadgets supplémentaires. Elle est la pièce maîtresse d’une course-poursuite dans les rues étroites et labyrinthiques de Matera, une petite ville du sud de l’Italie.

Afin de tourner cette séquence, les cinéastes ont utilisé deux DB5 classiques à la finition identique. Pour les gros plans de James Bond et Madeleine entrant ou sortant de la voiture, le véhicule appartient à EON Productions des producteurs Michael G. Wilson et Barbara Broccoli. Il a figuré dans GoldenEye (1995), Demain ne meurt jamais (1997), Skyfall et 007 Spectre. Toutes les cascades, quant à elles, ont été tournées avec huit répliques de la DB5 spécialement fabriquées pour Mourir peut attendre par les ingénieurs d’Aston Martin.

Parmi ces huit véhicules, les techniciens en ont doté deux de gadgets avec écran de fumée, distributeur de mines et mitrailleuses. Ils en ont équipé deux autres de dispositifs permettant aux cascadeurs de piloter en étant assis sur le toit. Le réalisateur pouvait ainsi filmer les acteurs à l’intérieur de l’habitacle lorsque la voiture roulait à grande vitesse.

5 – Un record d’explosifs

Le superviseur des effets spéciaux Chris Corbould est un expert réputé en matière de pyrotechnie et notamment d’explosions. Celle du repaire du méchant qu’il a conçue dans 007 Spectre est entrée dans le livre Guinness des records comme la plus grosse explosion jamais réalisée au cinéma.

Dans Mourir peut attendre, l’explosion la plus importante s’est déroulée sur le terrain d’entraînement du ministère de la Défense britannique, à Salisbury Plain. « Lorsque nous avons cherché un endroit pour la filmer, la zone militaire de Salisbury Plain, un immense terrain d’entraînement de près de 40 000 hectares, figurait en tête de liste, commente Chris Corbould. Nous devions déclencher trois explosions dans un unique plan afin de représenter trois cavernes souterraines volant en éclats. Chaque explosion se rapprochait de la caméra. La première explosion se trouvait ainsi à 230 m de la caméra, la seconde à 130 m et la dernière à 30 m. Chacune a nécessité 40 kg d’explosifs puissants et 110 à 150 litres de carburant. Donc, bien qu’il n’y ait que trois explosions, elles sont vraiment très puissantes. »

Chris Corbould a conçu ces explosions pour reproduire celles des bombes à charge pénétrante – les « bunker busters » – tirées depuis un navire de guerre de la Royal Navy. « La scène fonctionne très bien, se félicite Chris Corbould. Il s’écoule une seconde entre chaque explosion, tandis que les bunker busters ciblent les cavernes chacune à leur tour. »

Après avoir battu un record du monde sur 007 Spectre, l’équipe espère en décrocher un nouveau avec Mourir peut attendre. « Nous avons enregistré le record de la plus grande quantité d’explosifs puissants dans un même plan avec 135,4 kg, alors j’espère qu’il sera homologué, s’enthousiasme Chris Corbould. Ce serait bien de battre un record sur chaque Bond ! »

6 – La Jamaïque

Daniel Craig

Dans Mourir peut attendre, James Bond prend sa retraite en Jamaïque. Cette île des Caraïbes est un endroit presque mythique dans le folklore de James Bond. Elle possède un lien évident avec l’auteur Ian Fleming et sa résidence sur la côte nord, baptisée GoldenEye. Des scènes clés de James Bond 007 contre Dr. No (1962) et de Vivre et laisser mourir (1973) y ont également été tournées. « Il a toujours été question d’aller en Jamaïque, prévient le régisseur général Charlie Hayes. Nous avions le sentiment que lorsque Bond quitterait le service actif, il n’y aurait qu’un seul endroit où il irait, et ce serait là. »

Pour le site de la propriété jamaïcaine du James Bond de Mourir peut attendre, la production désirait un endroit où il pourrait s’isoler afin de profiter d’une vie simple, de pêcher sur son bateau et de renouer avec la nature qui l’entoure. Elle a construit sa maison dans une zone naturelle sur la côte nord, près de Port Antonio.

En dessinant la bâtisse, les cinéastes se sont inspirés du fait que James Bond se retrouve assez déstabilisé. « Il est comme un poisson hors de l’eau, observe le chef décorateur Mark Tildesley. Bond est vraiment fait pour être un agent en action. En Jamaïque, le lieu où il habite est surtout celui où il monte dans son bateau et prend le large. Il pêche un peu, navigue à l’aventure. On a presque l’impression qu’il prépare une évasion. Il y a des cartes et des livres qui traînent et qui concernent les endroits qu’il pourrait explorer. »

7 – Le mot de la fin

Daniel Craig

Mourir peut attendre est le chapitre final du James Bond de l’ère Daniel Craig. « Quand je réfléchis à tout ce que nous avons accompli en cinq films, je me sens profondément ému, avoue l’acteur. L’aventure Bond a représenté près de 15 ans de ma vie. Avec Mourir peut attendre, une page devait se tourner, beaucoup de choses restées en suspens devaient arriver à leur conclusion. Je pense qu’en ce sens, c’est une réussite. J’en suis extrêmement fier, et je suis immensément fier de l’énorme accomplissement collectif que représente la réalisation d’un James Bond. Avoir été un rouage dans cette œuvre a été pour moi un honneur. »

 

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