Après Batman et Superman, la Warner s’attaque à un autre superhéros de DC Comics : Green Lantern. Elle a confié les commandes à Martin Campbell dont la première tâche a été de trouver un équilibre entre la réalité et le style comic.

Green Lantern

Ce soir, l’équipe du film Green Lantern tourne la première apparition publique d’Hal Jordan (Ryan Reynolds) en Green Lantern, alors que son employeur, Ferris Aircraft, fête un nouveau contrat. Le storyboard complet de la séquence a été punaisé sur six panneaux. On y voit Hector Hammond (Peter Sarsgaard) utiliser son pouvoir de télékinésie pour faire s’écraser l’hélicoptère de son père sur les invités. Green Lantern devra intervenir pour éviter la catastrophe. Un petit galop d’essai avant de sauver la Terre, comme tout bon super héros qui se respecte.

Les Green Lantern appartiennent à l’univers de DC Comics. Créés en 1940, ils sont chargés de préserver la paix intergalactique. Chacun possède une bague qui lui donne le pouvoir de voler mais aussi de matérialiser par la pensée tout ce qui lui passe par la tête : épée, fusil mitrailleur, bouclier, voiture… Et même leur uniforme vert. Ce dernier, entièrement virtuel, sera superposé en postproduction sur les costumes de capture de mouvements des acteurs. « Cet uniforme est de la pure énergie, une matérialisation née de la pensée et de l’imagination d’un Green Lantern tout comme tout ce qu’il crée, précise Ryan Reynolds. Il doit donc apparaître comme une chose organique et vivante et non comme un costume en caoutchouc qu’il enfilerait tous les jours. Seules les images de synthèse pouvaient donner quelque chose d’inédit. »

Green LanternHal Jordan est le plus populaire des Green Lantern humains chez les lecteurs de la BD. Le film retrace son histoire. « Il est choisi par l’anneau pour devenir un Green Lantern, raconte Ryan Reynolds, mais il est le premier à penser que c’est une erreur car il se sait irresponsable, insouciant et impudent. En dehors de la mort de son père, il n’a jamais été confronté à quoi que ce soit de grave dans sa vie et sa plus grande peur est justement d’affronter ses peurs et ses démons. » Ce à quoi il ne pourra échapper pour devenir un Green Lantern. A ça et à un entraînement musclé conduit par d’autres Green Lantern comme Sinestro (Mark Strong), Tomar-Re (voix de Geoffrey Rush) et Kilowog (voix de Michael Clarke Duncan). « C’est son humanité et sa capacité à surmonter sa peur qui le différencient des autres Green Lantern et lui donnent ce petit quelque chose en plus, » continue le comédien. Et la séquence tournée ce soir va lui donner l’occasion d’en faire la preuve.

C’est la quatrième nuit de tournage sur les onze prévues pour cette séquence tournée près du lac Pontchartain, à La Nouvelle Orléans. Un orchestre occupe une estrade installée entre deux avions à hélices empruntés à un musée. Des tables ont été dressées tout autour de la piste de danse. Les accessoiristes remplissent les verres de jus de fruit et de sodas avant de les poser sur le bar ou de les distribuer aux 350 figurants dépêchés sur place, tenue de soirée exigée. En attendant de jouer, certains s’installent sur les fauteuils pour lire et les femmes troquent leurs talons aiguilles pour des tongs.

Green LanternPeter Sarsgaard, le front dégarni et les cheveux longs sur la nuque, arrive sur le tapis rouge. Il est le méchant de service. « Hector n’est méchant que par un concours de circonstance, souligne le réalisateur Martin Campbell. Il a été infecté par une entité extraterrestre qui le transforme alors en un autre personnage. Mais j’ai voulu qu’il conserve un côté humain pour qu’on éprouve de la compassion pour lui. Les méchants ne peuvent pas juste être des êtres malfaisants, ils doivent avoir une personnalité, du caractère. »

Le premier assistant annonce à tous les figurants de reprendre leurs marques. Les livres et les tongs disparaissent. A « Action ! », des invités avancent sur le tapis rouge. Martin Campbell crie « Bang ! Bang » et les figurants commencent à courir en tous sens en hurlant alors que Peter Sarsgaard se dirige tranquillement vers la sortie. A eux d’imaginer que cette balle de tennis jaune au sommet d’un long manche à balai est l’hélicoptère en détresse. Ou la création spectaculaire d’énergie verte née de la pensée de Green Lantern pour sauver la situation. « Aujourd’hui, nous avons la technologie pour mettre les comics en images et leur rendre justice, affirme Martin Campbell. Les comics débordent d’imagination. Grâce à eux et à la technologie, nous pouvons faire tout ce que l’on veut et aller où l’on veut. Le cas de Green Lantern est sans limite. Il nous emmène dans l’espace et sur la planète Oa, au centre de l’univers. Et avec 3 600 Green Lantern en activité, les possibilités de personnages sont infinies. » De quoi alimenter toute une franchise…

Article paru dans Studio Ciné Live – N°29 – Août-Septembre 2011