Elle est Irisa, de la race des Irathiens, fille adoptive de Joshua Nolan et responsable de la destruction d’une bonne partie de la planète Terre. Dans cette saison 3, elle va devoir vivre avec cette culpabilité alors que sa relation avec son père se désagrège. Des scènes que Stephanie Leonidas a trouvées très éprouvantes.

Defiance_gallery_302Recap_02_0

Où en est Irisa dans cette saison 3 ?

Stephanie Leonidas : Et bien, si vous ne l’avez pas aimée dans la saison 2, vous ne l’aimerez pas plus dans la saison 3. Elle est vraiment dure. Elle était possédée, elle ne voulait pas tuer Tommy ou détruire New York. Elle revient dans la saison 3 avec la tâche de devoir affronter tout ça. Vous avez l’habitude de la voir lancer des couteaux ? Là, vous allez la voir réaliser qu’elle a tué beaucoup de gens.

Comment tout ce qu’elle a fait a affecté sa relation avec Nolan ?

Ce qui est vraiment sympa cette année est que j’ai beaucoup plus de scènes avec Grant [Bowler]. Les scènes entre Nolan et Irisa sont celles que je préfère jouer. Cette saison, leur relation commence par être instable, comme d’habitude car cela n’a jamais été facile pour eux, puis tout à coup, tout va partir en vrille. Irisa a bien grandi, ce qui a été intéressant à jouer. Vous allez voir des moments où vous sentirez que Nolan et Irisa sont vraiment inséparables.

Defiance_cast_irisaPouvez-vous nous parler de vos yeux qui sont désormais digitaux à l’écran ?

Porter des lentilles de contacts aussi longtemps peut devenir très inconfortable. Nous tournons jusqu’à 17 heures par jour. C’est long avec des lentilles.

Combien de temps prend votre maquillage ?

Trois heures. Mais nous arrivons à tout faire en deux heures maintenant en dépit de ses costumes avec ces lacets et ces couteaux. C’est drôle car c’est comme le processus d’incarner Irisa. J’y suis tellement habitué que jouer autre chose entre deux saisons est une bouffée d’air. C’était amusant de revenir pour cette saison 3 car il y a eu une longue pause entre les saisons. J’ai eu l’impression de redécouvrir ce processus de maquillage. J’aime assez cela – même à 3 heures du matin – mais surtout, je ne m’imagine pas jouer Irisa sans ses prothèses, son maquillage et ses cheveux oranges.

Combien est-ce difficile de jouer sous ces prothèses ?

Parfois vous réalisez que votre visage n’exprime pas ce que vous être en train d’exprimer sous le maquillage. Je m’y suis habituée car il fait partie d’Irisa. Elle est humaine d’un point de vue émotionnel parce qu’elle a été élevée par un humain. Les prothèses lui conservent son côté alien. J’adore quand mon visage bouge de façon différente.

Stephanie Leonidas au naturel (© Faye Thomas)

Stephanie Leonidas au naturel (© Faye Thomas)

Est-ce que l’on vous reconnaît dans la rue ?

Très rarement. Au tout premier Comic Con de San Diego, c’était à mourir de rire. J’étais assise à côté de Grant et les fans étaient du genre : « C’est qui ? ». Ils ont été mortifiés quand ils ont réalisé que j’étais Irisa mais aussi déçus. J’étais assise là avec un sourire narquois et un accent londonien. Ils pensaient : « Ce n’est pas comme cela que j’imaginais Irisa. » C’était intéressant et plutôt amusant. Je n’ai encore jamais joué quelqu’un qui est si différente de moi physiquement et je me sens très différente aussi. Je me sens dure quand je l’incarne. C’est drôle comme je peux me sentir invincible quand je suis Irisa.

Pourquoi, selon vous, la science-fiction a permis aux femmes d’être des femmes d’action plus tôt que dans les autres genres ?

Vous avez beaucoup plus de liberté en science-fiction que dans les autres genres et cela m’a toujours intéressée. Ils prennent cette liberté et peuvent créer absolument tout ce qu’ils veulent – y compris donner du pouvoir aux femmes. Ce genre a vraiment ouvert le monde sur autre chose. La majorité des gens aiment les films de science-fiction parce qu’ils montrent notre imagination mêlée à la réalité. Les auteurs peuvent faire ce qu’ils veulent et s’en sortir en toute impunité. Dans beaucoup de films dramatiques, ils jouent plutôt la sécurité.

Quand vous avez commencé le tournage de la saison 3, saviez-vous tout de ce que votre personnage allait vivre ?

Je ne savais pas grand-chose, seulement les grandes lignes. Je ne sais toujours pas comment la saison s’achève. J’ai une vague idée mais la fin me surprend toujours. J’aime être surprise car vous ne pouvez pas toujours bien jouer quand vous savez tout ce qu’il va se passer. Le mystère est une bonne chose et la surprise est toujours là quand je reçois le scénario par email. Les auteurs sont là si je veux leur parler et je peux les appeler à tout moment. Après trois ans, vous sentez que vous connaissez vraiment bien votre personnage et vous voulez alors apporter vos idées.

Savez-vous quand et comment l’histoire d’Irisa va finir ?

J’ai plusieurs idées. Je parle toujours de la façon dont j’aimerais voir Irisa se faire tuer. J’ai ce scénario que je ne cesse de pitcher. J’adore ce que les auteurs ont écrit pour elle et je sens qu’ils ont créé un personnage avec une grande force et un bel équilibre entre l’alien et l’humain. Par moments, je lis le scénario et j’aimerais qu’il lui arrive autre chose. Parfois, je suis totalement dans l’erreur et je réalise pourquoi ils ont écrit ceci ou cela. Ils ont généralement une vue d’ensemble à l’esprit que je ne vois pas. Kevin [Murphy, le showrunner] est génial et il est toujours sur le décor pour quelques changements de répliques. Avec Irisa, il supprime parfois les répliques pour préférer un regard. Il se passe tant de chose dans Defiance cette saison, tout peut aller dans n’importe quelle direction.

Defiance_1sh_S3_IRISA_SingleIrisa va-t-elle développer d’autres relations pendant cette saison ?

Elle essaye de trouver des amis mais ce n’est pas facile. Tommy avait une telle influence sur sa vie, il l’a changée. Elle n’avait encore jamais eu cette interaction humaine avec quelqu’un d’autre, à part avec Nolan. Elle était vraiment amoureuse de Tommy. Cette relation l’a surprise, tout comme le public. Quand elle l’a tué, c’était énorme et elle ne s’en remettra jamais. Il y a quelques relations assez fougueuses et intéressantes cette saison. Irisa et Berlin vont se disputer quelques fois et c’était amusant à jouer. Anna [Hopkins, qui joue Berlin] et moi avons dû retenir nos rires par moments.

Vous préférez les personnages heureux ou les cœurs brisés ?

Les cœurs brisés. Je suis une grande sentimentale et j’aime ça. Avec Irisa et Nolan, il y a toujours quelque chose. Ils ne s’éloignent jamais dans le soleil couchant, ils ne s’amusent jamais. J’imagine plus le genre Des souris et des hommes où ils regardent tous deux la photo de l’Antarctique et il lui tire une balle dans la tête. Je trouve que la façon dont les auteurs gèrent les personnages est plutôt cool.

Quelles scènes ont été les plus difficiles à tourner dans cette saison 3 ?

Les scènes avec Nolan. Ils y a des moments qui vont vous briser le cœur et ce sont des scènes dures. Vous voyez la relation père/fille se casser et tomber en morceaux. C’est très dur à jouer. Nous restons assis dans un état de déprime après. Quand les personnages représentent autant pour vous, vous tenez à eux. Beaucoup de jeunes filles sont venues me voir pendant les conventions pour me dire combien Irisa est une inspiration pour elles ou les a affectées d’une façon ou d’une autre. Quelques unes me parlent du fait qu’Irisa est une étrangère, qu’elle a grandi avec un père qui n’est pas le sien et qu’il est dur pour elle de vivre dans un monde qui n’est pas le sien. Vous jouez un alien mais vous voyez l’image que cela renvoie dans le monde réel. Un enfant s’identifie à cela. Et je pense, ce qui est plus important, que la force d’Irisa est essentielle pour beaucoup de filles. Elles aiment qu’elle soit forte en dépit de tous les traumatismes qu’elle a vécus.

Avez-vous des scènes que vous avez aimées tourner ?

J’ai eu des scènes géniales avec Tommy. J’adorais travailler avec Dewshane Williams. Dans une scène, je porte une robe pour un mariage. C’est un moment fou pour Irisa et cela m’a fait sourire quand elle va en ville pour tenter de l’impressionner. La scène sur Johnny Cash aussi. J’adore être cette alien, dans une voiture avec son père et tous deux chantent du Johnny Cash. C’est rare de jouer ce genre de choses.

Table ronde réalisée sur le tournage de Defiance, à Toronto – 21 avril 2015

Crédit photo : Defiance Saison 3_©_2014_Open_4_Business_Productions_LLC