On ne parle pas du mignon E.T. égaré sur Terre ou du Predator qui a un croc contre Schwarzie mais d’une vraie colonisation. Voici dix films et leurs conseils pour sauver votre peau. Ou pas.

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La guerre des mondes de Byron Haskin (1953)

Adapté du roman éponyme de H.G. Wells (1898). Le livre dénonce le colonialisme britannique et le long-métrage la prolifération du communisme. Un des rares projets de l’époque qui montre une vraie invasion, façon film de guerre, où des Martiens détruisent toute vie humaine sans sommation. Même la bombe atomique ne les fait pas vaciller. Mais les bactéries et microbes terrestres créés par Dieu dans sa grande bonté, si. Et ils meurent tous. Juste après avoir attaqué une église…

Conseils de survie : Planquez-vous dans une église et ayez la foi, éternuez sur tous les aliens que vous croisez.

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L’invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel (1956)

Adapté du roman L’invasion des profanateurs de Jack Finney (1955). Des graines venues de l’espace se plantent dans un champ terrien et donnent des cosses cloneuses d’êtres humains. Un humain s’endort et une cosse développe un alien qui absorbe son identité et sa vie et naît dénué d’émotions. Quelques humains amoureux tentent de prévenir le reste de l’humanité. Mais on ne peut rester éveillé indéfiniment. Don Siegel a toujours nié que son film dénonçait la montée du maccarthisme aux Etats-Unis. C’est bien imité.

Conseils de survie : Ne dormez plus jamais, ne montrez plus jamais vos émotions, bannissez les légumes à cosse de votre alimentation.

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Le village des damnés de Wolf Rilla (1960)

Inspiré du roman Les Coucous de Midwich de John Wyndham (1957). Neuf mois après un black out inexpliqué, douze femmes d’un village perdu d’Angleterre accouchent de petites têtes blondes aux yeux luisants et à la peau pâle. Les enfants grandissent plus vite que la normale, partagent un lien télépathique, lisent dans les pensées, sont toujours tirés à quatre épingles et marchent comme un seul alien. Mais ils ne montrent ni conscience, ni émotion, ni amour. Et se débarrassent de tous ceux qui les gênent. Et il en a beaucoup.

Conseils de survie : Fuyez les petits villages perdus, fuyez les enfants, fuyez les perruques blondes, FUYEZ !

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Invasion Los Angeles de John Carpenter (1988)

D’après la nouvelle Les fascinateurs de Ray Faraday Nelson (1963). Notre monde est gouverné par de riches extraterrestres à tête de mort. Ils utilisent un signal audiovisuel pour se créer une apparence humaine et contrôlent les Terriens via des messages subliminaux. Des résistants inventent des lunettes de soleil pour voir le monde tel qu’il est et s’organisent afin d’interrompre la transmission des programmes aliens. John Carpenter voulait dénoncer les débordements de la société de consommation et la prise de pouvoir des yuppies américains. Ça les a bien fait rire.

Conseils de survie : Collectionnez les lunettes de soleil, devenez riche, ne lisez pas la presse, éteignez votre télé, n’allez plus au ciné.

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Mars attacks ! de Tim Burton (1996)

Un hommage aux films de science-fiction des années 50 avec soucoupes volantes et Martiens qui trucident de stupides et naïfs Terriens. C’est du pur Tim Burton, déjanté, corrosif, politiquement incorrect, avec un casting de stars qui ne se prennent pas au sérieux. Les aliens sont vaincus quand un ado et sa grand-mère découvrent qu’une chanson de Slim Whitman leur fait imploser la cervelle. Bizarrement, ça ne marche pas avec du Tom Jones…

Conseils de survie : Ne croyez pas un Martien qui vous dit venir en paix, convertissez votre grand-mère à la country, ne vous attachez pas à votre chihuahua.

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Independence Day de Roland Emmerich (1996)

On pensait qu’ils nous ramenaient Elvis Presley. Que nenni. Ils viennent nous anéantir. Et ils sont à deux pinces d’y réussir. Même le discours ultra patriotique du président des Etats-Unis ne les fait pas vaciller. Mais un virus informatique, si. Et un Will Smith en rogne, aussi. Et un kamikaze alcoolique dopé à la caféine, itou. Roland Emmerich et Dean Devlin se sont juste fait plaisir en filmant cette méga attaque alien : “Si tu débarques sur Terre, tu te caches dans une ferme ou tu soignes ton entrée ?” Donc, acte.

Conseils de survie : Préférez le sous-sol de la Zone 51 aux monuments du type Maison Blanche, devenez un pilote de chasse hors pair amoureux d’une stripteaseuse, apprenez le morse.

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Men in Black de Barry Sonnenfeld (1997)

1 500 aliens vivent en secret sur Terre. La plupart à Manhattan. Réfugiés intergalactiques, ils ont trouvé l’asile politique chez nous depuis 1961. Ils nous ont apporté leur technologie : le velcro, le micro-ondes, la liposuccion… Certains sont sous surveillance permanente : Steven Spielberg, George Lucas, Sylvester Stallone. Une agence autorise, surveille et réglemente cette activité extraterrestre. Ce sont les Men in Black. Et grâce à Will Smith, ils ont la classe ! Un peu moins quand ils pratiquent un accouchement de calamar ou qu’ils sont régurgités par une bestiole.

Conseils de survie : Fuyez les cafards géants, n’oubliez pas vos Ray-Ban, armez-vous d’un carboniseur azimuté réverbérant à capacité accrue, d’un désatomiseur de série 20, d’un criquet infernal ou d’un pulsar avec implosion subsonique.

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Signes de M. Night Shyamalan (2002)

La famille Hess se barricade dans son sous-sol en attendant que les aliens repartent. Ça ne tarde pas car l’eau agit sur eux comme de l’acide sulfurique. Pourquoi des aliens, pourtant assez brillants pour venir jusqu’à nous, choisiraient d’envahir une planète couverte à 70% d’un liquide qui s’apparente pour eux à du vitriol ? C’est une fiction. L’un des aliens reste car il a deux doigts de rancune envers papa Hess. Il ne survivra pas à une suite de coïncidences accumulées paraît-il par la grâce de Dieu. Et papa Hess qui avait perdu la foi depuis la mort de sa femme, la retrouve. C’est toujours une fiction.

Conseils de survie : Gardez toujours près de vous un couteau de cuisine, un chapeau d’aluminium, une batte de baseball et un verre d’eau, planquez-vous dans votre sous-sol et ayez la foi.

District 9

District 9 de Neill Blomkamp (2009)

Vingt ans après leur arrivée à Johannesburg, 1,8 million de crevettes sont toujours enfermées dans le District 9, hier camp provisoire, aujourd’hui bidonville clôturé et militarisé où règne le trafic d’armes et de pâtée pour chat. Le responsable de leur relogement se montre sans pitié envers elles jusqu’à sa contamination par un liquide alien qui le fait muter en… crevette. Le chasseur devient chassé. Le film s’inspire de la résistance des Sud-Africains expulsés de ghetto en ghetto et dénonce la mainmise des multinationales privées sur le gouvernement. Il n’a donc pas plu à tout le monde.

Conseils de survie : Enfermez les aliens et dégoûtez-les de la vie sur Terre, ne tripotez pas leurs thermos, ne faites pas confiance à beau-papa.

902877 - Battle: Los Angeles

World Invasion : Battle Los Angeles de Jonathan Liebesman (2011)

Une attaque d’aliens en règle. Les grandes villes sont détruites. Los Angeles est bientôt le dernier bastion de résistance humaine. Un peloton de Marines américains tente de sauver quelques rares civils survivants et accessoirement le monde. Des créatures d’une intelligence et d’une puissance de feu supérieures contre des bidasses yankees et leurs petits M16 : devinez qui va gagner ?

Conseils de survie : Quittez Los Angeles, préférez la terre ferme aux fuites en hélicoptère, arrêtez le surf.

Article paru dans Studio Ciné Live – N°25 – Avril 2011