Elio est un garçon de 11 ans rêveur et passionné d’espace qui peine à trouver sa place sur Terre. Sa mystérieuse téléportation dans le Communiverse, une organisation interplanétaire rassemblant des ambassadeurs intergalactiques, a permis à Disney et Pixar d’inventer un monde extraterrestre aussi créatif que fascinant. Elio, réalisé par Madeline Sharafian, Domee Shi et Adrian Molina, sort en salles ce 18 juin.
Le Communiverse, c’est quoi ?
Le Communiverse est une organisation interplanétaire rassemblant des représentants issus de toutes les galaxies. Abritées dans une immense ville interstellaire stationnaire flottant dans l’espace, ces Nations Unies intergalactiques accueillent les échanges culturels et les négociations politiques.
Après avoir entendu le message de la sonde Voyager qui circule dans l’espace depuis 1977, les ambassadeurs et artisans de la paix du Communiverse prennent contact avec la Terre. Ils reçoivent une réponse, sous forme de SOS, de la part d’Elio Solis, 11 ans. Ils téléportent alors le jeune garçon dans le Communiverse et le prennent pour le chef de la Terre.
Comment créer le Communiverse ?
Des champignons et des cristaux
Le monde épique du Communiverse se base sur les infimes détails de la nature et des recherches en macrophotographie. « Le Communiverse est tout en courbes et surfaces translucides, remarque Harley Jessup. Nous avons été inspirés par des photographies de minuscules structures naturelles. Nous avons découvert qu’en regardant simplement au microscope, nous étions transportés dans un monde étonnant. Nos sources d’inspiration ont été nombreuses, allant de minuscules champignons à des cristaux, en passant par d’infimes créatures marines. Nous voulions vraiment créer une nouvelle vision de l’espace. »
Différents biomes
« J’aime beaucoup les moments où l’on voit le Communiverse dans son ensemble, admet le superviseur des décors David Luoh. On y découvre l’enveloppe extérieure où les espèces extraterrestres font pousser leurs cultures. Ensuite, nous avons quatre disques orbitaux et rotatifs, chacun abritant un biome différent. Ainsi, il y a l’élément aqueux, une forêt luxuriante, une toundra glacée et même la chaleur dégagée par la lave. À l’intérieur de ces disques, un paraboloïde contient les infrastructures centrales du Communiverse et un noyau rayonne de lumière et d’énergie. Le tout avec des détails complexes et dynamiques disséminés un peu partout. »
Les artistes et les techniciens ont créé un monde vibrant dont les détails sautent aux yeux, qu’il s’agisse de l’architecture extraterrestre ou de la végétation variée. « Il est conçu comme le reflet des extraterrestres qui se sont réunis pour le créer, continue David Luoh. C’est notre version des Nations Unies, avec des créatures venues de toute la galaxie qui se rassemblent et forment une société inter-espèces brillante et coopérative. »
Du mouvement
« Dans le Communiverse, tout bouge, tout pulse, précise le directeur de la photographie Jordan Rempel. Il y a du mouvement dans chaque image. Les disques sont en orbite, les champs d’étoiles se déplacent et tournent : rien n’est jamais statique. Nous accompagnons cela avec la lumière sur les personnages. Il y en a de plusieurs types, parfois pulsées subtilement pour apporter un maintien actif ou bien encore texturées afin de conserver autant de mouvement et de jeu que possible pour créer une impression unique. Il était vraiment important que chaque scène dans l’espace soit différente. De plus, les extraterrestres sont si variés que chacun requérait une attention particulière afin de rendre chaque scène aussi attrayante que possible. »
Les ambassadeurs du Communiverse
S’écartant de tout réalisme, les artistes de Pixar ont créé des dizaines d’espèces extraterrestres dotées d’un assortiment de membres, de modes de déplacement variés et de moyens de communication imaginatifs. « Nous voulions créer dans l’espace un monde que personne n’avait jamais vu, avoue la productrice Mary Alice Drumm. Quand on pense à certains de nos classiques de science-fiction préférés, on se rend compte qu’ils étaient limités par la technologie et que les extraterrestres étaient des acteurs en costume de type humanoïde. Ce n’est pas le cas de nos aliens. Nous ne sommes pas limités de cette manière. Nous en avons de toutes formes et de toutes tailles. »
L’ambassadrice Questa, dirigeante de la planète Gom, mesure 4,50 mètres, n’a pas de bouche mais quelques tentacules devant son visage. Elle ressemble à un dragon des mers feuillu. Télépathe et empathique, elle excelle dans la lecture des émotions. Elle possède une voix apaisante mais n’a absolument aucune notion d’espace personnel.
« Le rigging de Questa a été difficile parce que les côtés avaient tendance à s’écraser les uns contre les autres et à se casser au sein même de l’ordinateur, confie Le superviseur des personnages Sajan Skaria. Mais une fois que nous avons réussi à le mettre en place, la simulation a joué un rôle important en aidant l’animation à obtenir des formes belles et élégantes. »
Ooooo est un superordinateur d’apparence liquide et l’être le plus intelligent de tout le Communiverse. Il a une fonction de concierge et est conçu pour satisfaire et guider toutes les espèces en visite dans le Communiverse. Calme et efficace, il est doté d’un circuit énergétique infini et peut répondre littéralement à toutes les questions.
Pour donner vie à Ooooo, les artistes de Pixar ont transformé une technologie vieille de plusieurs décennies : les metaballs ou objets blobby. Ooooo est le premier rig de personnage sans aucune topologie au sein de Pixar. Il s’agit d’un arrangement de formes implicites (c’est-à-dire n’existant qu’à travers des équations mathématiques) qui se mélangent pour donner aux animateurs une flexibilité et une rapidité sans précédent. Ils peuvent ainsi réaliser les nombreuses fonctions et les performances attachantes qui font tout le charme de la créature tout en lui conservant une forme liquide qui ressemble à un blob. Pour ajouter encore à la complexité, Ooooo a des circuits et des lumières qui traversent ses formes dans un affichage continu et cohérent.
L’ambassadeur Turais est un diplomate spatial aussi craintif que nerveux. Dès que la situation dégénère, il est le premier à paniquer. Il affiche un œil singulier et une forme de poisson-mage.
« Turais est un excellent exemple des personnages variés que les artistes ont conçus pour Communiverse, souligne la productrice Mary Alice Drumm. Le défi à relever était de tenter de s’éloigner des aliens bipèdes et humanoïdes pour explorer des formes différentes. »
L’ambassadrice Naos est une brillante dirigeante représentant l’espèce la plus technologiquement avancée du cosmos. Son dernier titre de gloire est l’invention du Communidisque, un appareil que tous les ambassadeurs utilisent pour contrôler la gravité et la température mais aussi interpréter toutes les langues connues. C’est ainsi que tout le monde peut se comprendre dans le Communiverse. Amicale, curieuse et créative, la conscience de Naos a été téléchargée il y a longtemps dans un exosquelette informatisé.
L’ambassadrice Mira est l’impératrice d’une lointaine planète. Derrière une voix douce et une apparence charmante, elle est la plus rusée de tous les ambassadeurs. Prête à tout pour défendre le Communiverse, elle n’hésite pas à employer les grands moyens. Sceptique, elle remet tout en question.
L’ambassadrice Auva est la dirigeante joviale et passionnée d’une planète pacifique. Toujours positive et pleine d’entrain, elle possède un visage taché d’encre difficile à animer quand il s’agit de montrer ses expressions.
L’ambassadeur Tegmen ressemble à un bloc d’astéroïdes en lévitation. Capable de garder la tête froide en toute circonstance, il sait se montrer aussi direct que pragmatique. Aussi rationnel que laconique, il est peu bavard et sans filtre.
L’ambassadeur Helix de Falluvinum est l’un des doyens du Sénat intergalactique. Orateur-né, il a tendance à un peu trop s’écouter parler. A l’en croire, il a déjà tout vu. Et il en est persuadé ! Accueillant, pétillant et amateur de fêtes, il a toujours un glorn à la main – la boisson officielle du Communiverse.
Crédit photos : © Disney / Pixar