Le métier :

Assise près du réalisateur, un crayon dans une main et un chronomètre dans l’autre, la scripte prend note de tout ce qui se passe sur le plateau et fait attention aux raccords. Garante de la continuité, mémoire vive du film, pense-bête du metteur en scène, elle a la responsabilité de quatre rapports quotidiens qu’elle remplit dans quatre gros cahiers à spirales et/ou qu’elle gère via divers outils numériques (tablettes, applications, logiciels).

Le rapport montage à destination du monteur détaille chaque plan et ses particularités artistiques et techniques ainsi que les prises que le réalisateur souhaite garder.

Le rapport horaire, dit le « mouchard », contient tout ce qui s’est passé dans la journée, de l’arrivée sur le plateau aux heures de tournage, des plans et des prises, les retards ou incidents… Il sert pour la production mais également pour les assurances en cas de problèmes. Aujourd’hui, les caméras numériques enregistrent automatiquement les horaires et les assistants-caméra rassemblent ces informations dans un « backup » quotidien.

Le rapport image, anciennement rapport labo qui était transmis au laboratoire chargé du développement de la pellicule. Avant, il y avait un rapport par pellicule, aujourd’hui, c’est un rapport par carte mémoire. Il indique les plans qui ont été tournés, les meilleures prises et leurs spécificités techniques…

Le rapport production à destination de la production résume la journée de travail (présence comédiens, figurants, renfort techniciens; heures supplémentaires; nombre de plans tournés; pré-minutage prévu et minutage utile réel…) et l’état d’avancement du tournage.

Paroles de pros :

Claude Luquet (C’est beau une ville la nuit) :

« Mon outil de travail principal reste le scénario. J’y annote tout ce qui est présent dans chaque scène (accessoires, costumes, décors…). Puis je le pré-minute en le jouant pour que la production fixe le budget pellicule et que le réalisateur équilibre l’ensemble de ses séquences. Je rédige ensuite une continuité, ma Bible, un synopsis détaillé de cinq à six pages, où chaque séquence est numérotée dans l’ordre chronologique du film et décrite en détail (personnages, décors, costumes, accessoires, effets spéciaux… et tous les raccords prévisibles). Sur le tournage, je veille à la cohérence et à l’unité du film car les scènes sont rarement tournées dans l’ordre. Je couvre alors mon scénario de croquis pour les mouvements de caméras ou les entrées et sorties de champ des acteurs et j’y joins des Polaroïds des acteurs après une bonne prise. »

Claude Luquet (C’est beau une ville la nuit) :

« Le raccord est une préoccupation de chaque scène mais je dois aussi savoir laisser un maximum de liberté à la création du réalisateur et à l’imaginaire des acteurs. Je ne peux pas exiger le raccord parfait. Le but est de raconter une histoire, de laisser une émotion s’épanouir. Je ne peux cependant pas laisser passer un raccord inmontable. »

Claude Luquet (C’est beau une ville la nuit) :

« Je reste à l’écoute du réalisateur et je me permets parfois quelques remarques utiles pour le jeu des acteurs et la logique du film. Mais je n’interviens aucunement dans la création du film. Je suis là pour aider à restituer sur le plateau ce qu’il y a dans le scénario. Je sais être là et me faire oublier.»

Qualités nécessaires :

Organisation

Discrétion

Sens de l’observation

Rapidité d’exécution

Bonne mémoire

Minutie

Du sang froid

Le salaire :

1 310,82 € /semaine

Quelques formations :

La Fémis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son), concours tous les deux ans

CLCF (Conservatoire libre du cinéma français)

INSAS (Institut National Supérieur des Arts du Spectacle et des Techniques de Diffusion), en Belgique