Dean DeBlois, le créateur, auteur et réalisateur de Dragons, la célèbre trilogie animée de DreamWorks, revisite en prises de vues réelles le premier opus de la franchise racontant l’amitié entre Harold, un jeune Viking, et Krokmou, un dragon réputé redoutable. Gerard Butler reprend son rôle du redoutable chef de Beurk et du père d’Harold, auquel il prêtait déjà sa voix dans la version animée. L’acteur revient sur ce lien particulier qu’il entretient avec l’univers de Dragons et avec son personnage, Stoïk La Brute. Dragons, film aussi spectaculaire qu’émouvant, sort en salles ce 11 juin.
Que représente pour vous la franchise Dragons à laquelle vous avez commencé à prêter votre voix dès le premier film animé sorti en 2010 ?
Gerard Butler : J’adore cette franchise, je m’y investis à fond. J’ai travaillé dessus durant la majeure partie de ma carrière d’acteur. Je l’ai vue grandir, passer d’embryonnaire à un résultat totalement abouti et reconnu. C’est un univers qui a captivé des générations grâce à sa complexité émotionnelle, sa beauté, son inspiration, l’émotion qu’il contient et ses séquences d’actions. Un voyage qui m’a donné l’impression d’appartenir à une famille, et je me suis toujours considéré comme le gardien de cette histoire.
Alors, quand Dean m’a dit : « On fait une version en prises de vues réelles, ça te tente ? », j’ai vraiment été touché. L’opportunité de revenir était à la fois un honneur et une responsabilité. Il allait falloir réussir à transposer l’essence de mon interprétation originale sur un nouveau support. Mais Dean n’a pas son pareil en matière de direction d’acteur ou de réalisateur. Son intelligence, sa créativité et sa profondeur émotionnelle transpirent à travers chacune de ses histoires. Lorsqu’il m’a demandé de rejouer Stoïk, j’étais tout aussi enthousiaste à l’idée de travailler à nouveau avec lui que de reprendre le rôle.
Comment décririez-vous Stoïk La Brute, votre personnage ?
Stoïk est un personnage d’une profondeur et d’une polyvalence remarquables. Il est rapide, vif d’esprit et colérique, mais sa discipline et son sens du devoir le définissent autant que sa fougue. En qualité de chef et guerrier, il s’épanouit dans l’autorité qu’il exerce. Il a totalement conscience de l’effet imposant de sa présence et du respect qu’elle lui vaut. Cependant, derrière sa force, se cache un homme de tradition, profondément engagé dans la conservation des coutumes et des valeurs de sa tribu. Sa priorité est de protéger leur mode de vie.
Stoïk est un chef accablé par ses responsabilités et profondément blessé par la perte d’un être cher. Après la mort de sa femme, Valka, Stoïk n’a eu de choix que de canaliser son chagrin en se vouant corps et âme à ses fonctions et il est devenu l’incarnation de la force et de la protection pour les habitants de Beurk.
Pourtant, derrière sa carapace se cache un homme qui peine à établir des liens avec son fils, Harold (Mason Thames).
Stoïk aime profondément Harold, mais sa frustration face aux manières non conventionnelles de son fils obscurcit souvent sa capacité à exprimer son affection. Il attend de son fils qu’il suive les traces des grands guerriers, qu’il perpétue la tradition et qu’il gagne le respect de la tribu. Pourtant, au lieu d’apprendre à combattre des dragons, Harold va former un dragon à devenir un Viking. Quand Stoïk découvre ce que fait son fils, ses convictions ne sont pas seulement remises en question, elles se brisent. À ses yeux, c’est pire que de la désobéissance, c’est une trahison. Son fils l’humilie devant tout le village et met en péril leur mode de vie. Même s’il essaie de le comprendre, il est trop attaché aux traditions pour reconnaître que juste devant lui, se développe une nouvelle façon de voir les choses, de vivre une nouvelle vie, d’être un nouveau chef.
En quoi votre interprétation a changé dans cette version en prises de vues réelles ?
L’adaptation en prises de vues réelles m’a permis d’incarner Stoïk comme jamais auparavant. Sur les versions animées, mon jeu d’acteur était décuplé. Cependant, une grande partie de ce jeu venait des animateurs, du département artistique et de Dean. Je me souviens avoir vu les premiers tests d’animation où mes plus infimes mouvements faciaux avaient été capturés et transposés à l’écran. Cela m’avait d’ailleurs totalement convaincu de la qualité de notre collaboration.
Néanmoins, passer en prise réelle s’est avéré très différent. J’étais désormais en représentation, physiquement. Je regardais Harold dans les yeux et je réagissais en temps réel. J’ai pu apporter à ma prestation tellement plus de complexité : un regard, un silence, le simple fait d’être à l’écoute, autant de choses qui parlent tout autant que les dialogues auxquels on est assujetti. C’est quelque chose que l’animation ne peut pas pleinement capturer, et c’est ce qui rend les prises de vues directes si intimes.
Que pensez-vous de votre armure viking ?
[La costumière Lindsay Pugh et son équipe de création ont allégé les costumes en utilisant des composantes imprimées en 3D afin de remplacer les métaux lourds. L’armure de Stoïk pesait tout de même près 34 kg.]
Mon costume était infernal. Il me fallait environ une heure pour l’enfiler chaque matin. Les armes comprises. J’avais près de 40 kilos sur le dos, souvent sur des journées de 12 heures. C’était si lourd que j’ai commencé à m’entraîner à la maison avec des gilets lestés – des séances de 10 à 15 minutes – pour m’habituer à porter tout ce poids. Et il ne s’agissait pas seulement de le porter Il fallait rester toute la journée debout avec, bouger, tout en endossant la personnalité hors norme et imposante de Stoïk, sans oublier son humanité et les nuances de son caractère. C’était aussi le costume le plus complexe et le plus magnifique que j’aie jamais porté. Chaque pièce avait une fonction : le bouclier, le plastron, les manchettes. Le niveau de détail était incroyable.
Crédit photos : © Universal
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