Dans Avignon, Baptiste Lecaplain interprète un acteur sans succès débarquant avec sa petite troupe de théâtre au Festival d’Avignon. Pour se rapprocher de Fanny, une comédienne de renom dont il est tombé sous le charme, il s’enfonce dans un mensonge qui va très vite le dépasser. Avignon, comédie romantique aussi tendre que drôle, sort en salles ce 18 juin.

Baptiste Lecaplain tient le rôle principal de la comédie romantique Avignon

Baptiste Lecaplain

Quels éléments vous ont incité à vous lancer dans l’aventure Avignon, cette comédie romantique réalisée par Johann Dionnet ?

Les producteurs Maxime Delauney et Romain Rousseau m’ont parlé de ce projet en m’invitant à regarder le court métrage Je joue Rodrigue de Johann Dionnet. Je connaissais ce dernier pour l’avoir croisé sur des tournages. Cependant, il m’a surtout rappelé que nous avions participé au festival d’Avignon la même année, en 2015. J’ai trouvé l’anecdote amusante. Alors je me suis intéressé au scénario du long métrage. J’ai été agréablement surpris car la version longue me paraissait être encore meilleure que la courte. Elle permettait de développer l’intrigue et cela m’a beaucoup parlé parce que si je connais bien Avignon, je suis surtout un grand amateur de comédies romantiques. Or dans le script, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce film une pépite.

Baptiste Lecaplain et Elisa Erka

Comment décririez-vous Stéphane, votre personnage ?

C’est un vrai romantique. C’est aussi quelqu’un de fidèle. Il le prouve lorsque son ancienne troupe le rappelle et qu’il la suit malgré l’expérience précédente qu’il perçoit comme un échec. Ce personnage me parle car si aujourd’hui je travaille beaucoup, j’ai aussi connu des castings ratés sans toujours en comprendre la raison. J’avais, comme lui, cette envie de faire mes preuves, d’aller plus haut. Quand on ne m’en laissait pas la possibilité, j’avais parfois du mal à l’accepter.

Comment vous êtes-vous glissé dans la peau de Stéphane ?

J’ai simplement fait appel à mes souvenirs d’adolescence. Étant le genre de gars qui tombait amoureux de filles qui ne voulaient pas de moi, j’ai été touché par Stéphane. Il a rencontré Fanny quatre ans auparavant, il ne l’a pas oubliée mais il n’ose pas se lancer. C’est réellement quelque chose que j’ai connu. L’ado que j’ai été ne pouvait pas laisser passer ce rôle. Surtout dans une comédie romantique dotée des mêmes codes que toutes celles qui m’ont fait rêver.

Baptiste Lecaplain

Tenir le rôle principal, était-ce une responsabilité ?

Oui mais cela ne m’est pas apparu désagréable. Je savais que je pouvais compter sur un metteur en scène solide et des producteurs fabuleux. Ils ont un côté très humain, à l’image du projet. Nous avons tous été touchés par ce film, en partie parce qu’il parle du métier. Or c’était un bonheur de porter ce rôle, d’être tous les jours sur le plateau car je connaissais tous les techniciens, les assistants, les acteurs. Je me sentais au service du film et de Johann, qui, s’il était perdu, pouvait toujours compter sur l’un d’entre nous.

Vous reprenez le rôle que Johann tenait dans son court métrage. Était-ce intimidant ?

Johann savait qu’il ne pourrait pas réaliser le film et endosser en même temps le rôle principal. Pourtant, quand il m’a proposé de jouer Stéphane, je me suis dit que je n’avais pas droit à l’erreur. Son court métrage ayant beaucoup plu, je savais que le long serait attendu. Mais c’était bénéfique en quelque sorte. J’avais cette pression de bien faire et d’être reconnu dans un rôle qu’il avait marqué de son empreinte.

Quel directeur d’acteur est Johann Dionnet ?

C’est un vrai directeur d’acteur. On sent l’amour qu’il porte à ses comédiens. Avec un coach, Jérôme Andréi, j’avais travaillé la partie texte classique car je n’ai aucune formation théâtrale. Cependant, sur le tournage, Johann a été extraordinaire. C’est un allié, d’une grande douceur, d’une extrême gentillesse et un vrai partenaire de jeu.

Alison Wheeler et Baptiste Lecaplain

Quel souvenir de ce tournage gardez-vous ?

Pour s’amuser, nous avions improvisé l’acte 1 de Ma sœur s’incruste, la pièce que notre troupe interprète dans le film. Alison Wheeler et moi jouions sous les yeux de l’équipe technique, qui continuait de tourner. Lyes avait oublié qu’il était dans son rôle tellement notre sketch était drôle. Je me souviens de très longues prises avec des techniciens hilares. C’était assez savoureux à créer, d’autant plus que nous sommes tous les deux passés par le théâtre de boulevard. Je n’ai jamais connu une ambiance pareille.

Que vous a appris cette aventure Avignon ?

Je pense que j’ai pris conscience que mes longues marches solitaires d’adolescent, à me demander ce que je ferais de ma vie, n’étaient pas du temps perdu. Grâce à cela, j’ai adoré explorer des facettes du personnage de Stéphane. Je n’ai pas eu à le fabriquer et cela m’a même apaisé sur ce que j’ai vécu adolescent, ces doutes et cette mélancolie qui m’habitent.

Crédit photos : © Nolita Cinéma – Marine Danaux